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«Je suis sûr que chaque Nigérienne et chaque Nigérien saisit la portée historique de l’évènement qui nous réunit aujourd’hui », déclare SEM. Issoufou Mahamadou
Publié le mardi 8 avril 2014   |  Le Sahel


Le
© Autre presse par DR
Le Président de la République prononçant le discours de lancement


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« Monsieur le Président du Groupe Bolloré,
Mesdames, Messieurs,
Il est rare qu’un même sujet puisse retenir deux fois de suite la même charge d’émotion et la même importance exceptionnelle. C’est pourtant cette situation que nous vivons ce jour, semblable à mes yeux au sentiment que doivent ressentir les voyageurs au terme d’un périple long et à l’issue incertaine. Ceux-ci ont aperçu d’abord au loin, furtivement, les contours encore flous de la ville où ils se rendent. Puis après en avoir perdu la trace au détour de leur route sinueuse, ils atteignent enfin les premiers faubourgs et cette vision redouble leurs forces et accélère leurs pas pour le chemin qui leur reste à faire. Nous sommes ces voyageurs et notre quête ressemble à la leur.

Le Programme de Renaissance que le Gouvernement met en œuvre depuis trois ans a, comme vous le savez, de grandes ambitions pour notre pays en matière d’infrastructures. Il vise notamment à créer les conditions de l’amélioration de la compétitivité de notre économie, à travers la réduction du coût de deux facteurs de production : le transport et l’énergie.

La cérémonie qui nous rassemble aujourd’hui constitue un évènement historique majeur parce qu’elle symbolise le début de la réalisation d’un rêve, celui de voir notre pays, si fortement enclavé, relié à la mer par chemin de fer dont l’aventure, démarrée au début du 20eme siècle dans notre sous région, a été interrompue, pour ce qui concerne le tronçon
Dahomey-Niger, en 1936, il y a de cela 78 ans, à Parakou, dans l’actuel Bénin. Aujourd’hui, à
l’image de nos voyageurs, nous reprenons la marche et nous avons décidé d’accélérer le pas.

Mesdames, Messieurs,
Comme on le sait, le chemin de fer est historiquement né dans les mines. Il est heureux que ce soit à un ingénieur des mines que l’histoire ait donné la chance de le promouvoir au Niger.
Rappelez-vous, il y a un peu plus de deux ans, non seulement pour que la mémoire se souvienne de l’origine de ce moyen de transport qui a révolutionné l’économie, mais aussi pour mettre l’accent sur l’opportunité qu’il nous offre d’exploiter notre potentiel minier, j’avais dénommé le projet de la boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan : «chemin des mines». C’était le 29 juillet 2011, à l’occasion de la réunion des bailleurs de fonds sur le financement de cette même boucle et du tronçon Lomé-Cotonou.

Avec ses quelque 3.000 Kms de voies ferrées, dont plus de 1.200 Kms à poser ex-nihilo et 1.800 Kms à rénover, avec une organisation complète à mettre en place, ce projet ambitieux présente plusieurs aspects hors du commun. Il concerne d’abord, un type d’infrastructure qui, depuis plusieurs décades, a été souvent repoussé, voire critiqué, par les principaux Partenaires financiers internationaux de l’Afrique et, en conséquence, faisait plutôt fuir tous les investisseurs. Il touche aussi cinq Etats d’Afrique de l’Ouest, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo, ce qui implique pour réussir de prendre en compte des intérêts et des priorités divers et de faire montre de qualités d’organisation et de concertation particulièrement aiguisées. Il impose enfin, des ressources financières conséquentes, obtenues si possible au moins partiellement, à des conditions concessionnelles, liées à la taille du projet et à ses exigences de rentabilité, ce qui est une gageure redoutable en ces temps de crise financière internationale.

Malgré cette accumulation d’obstacles, notre réunion de Niamey de fin 2011 a montré combien la boucle ferroviaire que nous proposions rejoignait également plusieurs objectifs majeurs du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire du Niger et du Togo.

L’adhésion enthousiaste manifestée lors de ce sommet par toutes les autorités des Etats concernés, le vif intérêt exprimé par beaucoup d’institutions invitées à cette réunion, ont encouragé les cinq Etats à franchir, ensemble, un pas décisif en décidant la mise en œuvre sans délai de ce chantier.

Mesdames, Messieurs,
Moins de 30 mois après le défi que nous nous sommes ainsi lancé, il est agréable de constater que d’importantes avancées ont été réalisées. En effet, le 7 novembre 2013, à Cotonou, a été signé un protocole d’accord entre les Etats du Bénin et du Niger, d’un côté et le groupe Bolloré de l’autre, en vue de la réhabilitation du tronçon Cotonou-Parakou et de la pose de nouveaux rails entre Parakou et Niamey en passant par Dosso.

Le protocole de Cotonou prévoit, pour la réalisation et la gestion du projet, la mise en place d’une société avec comme actionnaires les deux Etats, les privés des deux pays et le Groupe Bolloré, auquel il est confié le rôle d’opérateur. Il s’agit là d’un bel exemple de Partenariat Public Privé.

Le protocole signé, nous avions pris la résolution de lancer les travaux le 7 avril à Niamey et le 8 avril 2014 à Cotonou. C’est avec beaucoup de fierté que je constate que l’agenda que nous avions défini est rigoureusement respecté : aujourd’hui à Niamey, demain, plaise à Dieu, nous serons à Cotonou. Cela présage du respect du calendrier d’exécution des travaux de cet important chantier qui durera 24 mois. Les rails déjà posés, ici à Niamey, la locomotive avec ses wagons qui va rouler sur 500 mètres, à l’occasion de la présente cérémonie, constituent un autre bon présage.

Mesdames, Messieurs,
Je suis sûr que chaque Nigérienne et chaque Nigérien saisit la portée historique de l’évènement qui nous réunit aujourd’hui. La présence nombreuse des habitants de Niamey, en constitue une preuve éloquente. La présence du Président de la République du Bénin, mon frère et ami Yayi Boni, celle du Président de la République du Togo, mon frère et ami Faure Gnassingbé, ainsi que celle des représentants du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria, en confirment la dimension historique.

La détermination des autorités de nos différents pays pour la réalisation de ce projet commun a été exemplaire à tout instant. Qu’elles reçoivent, par ma voix, nos chaleureux remerciements pour leur engagement dans ce projet commun.

Mon cher frère et ami Yayi Boni, je suis sûr que demain à Cotonou, nous constaterons la même ferveur qu’ici à Niamey aujourd’hui.

Mon cher frère et ami Faure Gnassingbé, je suis sûr que les Togolais sont aussi enthousiastes que les Nigériens par rapport aux avancées que nous enregistrons sur la voie de l’intégration de notre sous région.

Je suis sûr que les mêmes sentiments sont partagés par les Burkinabé et les Ivoiriens avec lesquels nous lancerons très prochainement les travaux du tronçon Niamey-Ouagadougou-Abidjan.

C’est dire que l’évènement que nous célébrons aujourd’hui répond parfaitement aux aspirations d’environ 60 millions de citoyens qui peuplent nos cinq pays et pour lesquels, j’en suis sûr, ce projet est emblématique des transformations que connait notre sous région.

Je voudrais remercier le Groupe Bolloré, et notamment son président Vincent Bolloré, pour la place qu’il est prêt à tenir dans la mise en œuvre de notre boucle ferroviaire et qu’il vient consacrer concrètement dès aujourd’hui.

Monsieur le Président, je suis sûr que notre projet est en de bonnes mains, car votre Groupe connait bien l’Afrique de l’ouest pour y avoir développé avec succès et depuis longtemps des activités importantes et diversifiées, principalement centrées sur le transport et ses secteurs annexes. Le secteur ferroviaire, en particulier, vous est familier, grâce à la gestion que vous assurez depuis 1995 de la SITARAIL, société d’exploitation de la voie ferrée Abidjan-Ouagadougou, l’ancienne Régie Abidjan-Niger (RAN) de nos souvenirs d’enfance. L’expérience ne confère toutefois pas nécessairement l’audace, et c’est celle-ci que je salue aussi dans l’engagement de votre Groupe à nos côtés.

Cet engagement est le modèle des relations économiques que l’Afrique souhaite entretenir avec les pays Européens. En effet, l’Afrique a, certes, besoin d’aide publique au développement, mais elle a surtout besoin d’investissements directs étrangers et d’échanges gagnants-gagnants avec le reste du monde.

La forte croissance économique que connait notre sous-région depuis plus d’une décennie, ainsi que la sécurité juridique que l’Etat de droit garantit aux investisseurs privés doivent encourager cette nouvelle approche que nous appelons de tous nos vœux.

Mesdames, Messieurs,
Le Programme de Renaissance reflète dans ses objectifs toutes les attentes du Peuple Nigérien, de ses aspirations à la démocratie, à la création d’emplois pour les jeunes, en passant par ses aspirations à la sécurité, ses besoins d’infrastructures, d’accès à l’alimentation, à l’éducation, à la santé et à l’eau. Ce Programme a trois projets emblématiques : l’Initiative 3N «les Nigériens Nourrissent les Nigériens », le Projet Kandaji et le Chemin de fer. Si les deux premiers sont en cours depuis plusieurs mois, je suis heureux de lancer le dernier aujourd’hui. Désormais, Niamey mérite qu’un de ses quartiers porte le nom de terminus.

Il nous reste à tout mettre en œuvre pour mener tous ces projets à leur terme. Ce faisant, nous aurons fait faire à notre pays un grand pas en avant.

C’est cela mon ambition. C’est cela la promesse que j’ai faite au Peuple Nigérien.
C’est sur ces mots d’espoir que je déclare officiellement lancés les travaux de la ligne de chemin de fer Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey.

Je vous remercie ».

Onep

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