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Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, prend part à la Conférence Internationale des Donateurs pour le Développement du Mali, à Bruxelles (Belgique)
Publié le vendredi 17 mai 2013   |  Le Sahel


Bruxelles
© AFP par GEORGES GOBET
Bruxelles : Ouverture de la conférence des Donateurs pour le développement du Mali
Mercredi 15 mai 2013. Siège de l’UE à Bruxelles. Une centaine de pays et d’institutions internationales se sont réunis à l’initiative de la France et de l’Union européenne, avec l’objectif de mobiliser près de deux milliards d’euros pour aider le Mali à sortir de la crise


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La conférence des Donateurs pour le Développement du Mali s'est tenue, mercredi après-midi à Bruxelles, en Belgique, en présence du Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou, et de plusieurs Chefs d'Etat africains pourvoyeurs de troupes au Mali, ainsi que du Président français François Hollande. Intervenant à la tribune de cette conférence, lors de la cérémonie d'ouverture, le Président Issoufou Mahamadou a rappelé que le Mali avait connu des moments particulièrement difficiles, mais grâce à l'intervention de la France et des pays africains, le Mali a été sauvé, avec lui l'ensemble du Sahel.
D'où l'hommage particulier qu'il avait rendu au président français, dont l'intervention des troupes a porté un coup d'arrêt à la progression des djihadistes vers le sud. Il reste, a-t-il rappelé, que des élections doivent avoir lieu sur l'ensemble du territoire malien notamment à Kidal. (Lire ci-dessous l'intégralité de l'allocution prononcée par le Président de la République, Chef de l'Etat, SEM. Issoufou Mahamadou)
prn-discour« Monsieur le Président,
Messieurs les Chefs d'Etat et de délégations,
Mesdames, Messieurs, distingués participants,
Je voudrais remercier les autorités de l'Union Européenne pour l'initiative à laquelle elles ont contribué, en relation avec la France et le Mali, de convoquer cette conférence des donateurs pour le développement du Mali et d'en abriter les assises. Le Mali vient de connaître des moments particulièrement difficiles qui ont failli hypothéquer son existence et remettre en cause la stabilité de toute l'Afrique de l'ouest. Mais grâce à l'intervention de la France, le Mali a été sauvé et avec lui l'ensemble de notre sous- région. Qu'il me soit permis de rendre hommage au Président François Hollande pour le courage remarquable dont il a fait preuve et le féliciter pour les résultats probants obtenus par l'opération Serval.
Je voudrais aussi remercier le Président Idriss Deby Itno pour l'action déterminante de son armée au Mali et rendre également hommage à toutes les armées impliquées dans la MISMA à laquelle le Niger contribue avec un contingent de 675 hommes. Aujourd'hui, nous sommes en droit de considérer que la guerre contre les terroristes a été, pour l'essentiel, gagnée. Il reste devant nous le défi de la paix. Il reste aussi le défi du développement du Mali, qu'il va falloir prendre en charge sans perdre de temps afin que la paix à conquérir se fasse sur une base solide, propre à mettre définitivement fin aux rebellions répétitives et au crime organisé.
La mobilisation de la communauté internationale derrière le Mali avait toujours eu pour objectif de restaurer l'unité de ce pays et d'y rétablir l'ordre démocratique, à travers des élections libres et transparentes. L'option faite par le Président Dioncounda Traoré d'organiser l'élection présidentielle au mois de juillet 2013 est une option pertinente que nous soutenons fortement. La communauté internationale doit se mobiliser de façon conséquente afin que cet objectif soit atteint. Il reste, toutefois, entendu que cette élection doit avoir lieu sur l'ensemble du territoire malien. Elle doit avoir lieu notamment à Kidal qui ne saurait être une enclave sur laquelle pourrait ne pas s'exercer la souveraineté de l'Etat malien.
Ne pas organiser l'élection présidentielle à Kidal reviendrait, en effet, à faire droit aux thèses des irrédentistes et consacrer ainsi une partition symbolique lourde de conséquences pour l'avenir. Si nous voulons favoriser l'élection d'un Président pleinement légitime, nous devons donner à tous les Maliens la possibilité de contribuer à son élection. Nous devons lui donner la possibilité d'être à la tête d'un Etat qui ne sera pas affaibli du fait d'une tare rédhibitoire, susceptible de servir de prétexte aux conflits ultérieurs.
Monsieur le Président, les autorités maliennes doivent s'atteler sans tarder à la réconciliation nationale. Celle-ci doit consister en une réconciliation des communautés du nord entre elles, car leur convivialité a été mise à rude épreuve par l'agression violente dont elles ont été victimes pendant l'occupation terroriste. Elle doit aussi consister en une réconciliation entre tous les Maliens qui auront à définir un vivre-ensemble nouveau tirant les leçons de leurs tribulations récentes.
L'Etat malien a besoin de réinventer une nouvelle gouvernance, fondée sur des valeurs plus authentiques de la démocratie et de l'Etat de droit. Il a besoin de repenser sa décentralisation, de façon que celle-ci ne succombe plus aux perversions qui l'ont dénaturée par le passé, du moins dans le nord. Il se doit de mettre en œuvre une politique nouvelle de l'aménagement du territoire en vue d'assurer un développement harmonieux de l'ensemble du territoire. Il doit, en particulier, investir davantage dans les infrastructures au profit des zones du nord. Il doit pouvoir répondre, grâce aux vertus du régime démocratique et républicain, aux aspirations des composantes de la société, si minoritaires soient-elles, qui considèrent qu'elles ont des spécificités qui méritent d'être prises en considération.
L'Etat malien doit faire une évaluation de l'application du Pacte national de 1992 et des conséquences de l'application des Accords d'Alger de 2006 afin de savoir leur rapport avec l'insécurité et le développement de l'économie criminelle tel que cela a pu être observé ces dernières années dans le régions du nord.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, l'ensemble des choses que je viens de relever, qui sont autant de chantiers à mettre en friche, indiquent clairement que le Mali, pour se relever, se reconstruire et consolider son unité, a besoin d'un soutien massif de la communauté internationale. Le Mali a un besoin de financement de programmes de développement d'envergure. Il a besoin d'un financement de la réorganisation de ses Forces de Défense et de Sécurité, de son système judiciaire, de son administration et de l'ensemble des institutions indispensables pour un Etat de droit véritable. Il a, en particulier, besoin d'un programme d'investissement spécial dans les zones du nord combinant sécurité et développement, à l'abri des pratiques de détournements et de corruption ayant compromis les initiatives similaires par le passé.
Le Mali a besoin d'un soutien massif d'expertises de toutes sortes afin de promouvoir une gouvernance qui soit en adéquation avec les défis immenses auxquels il fait face. Le Mali a, enfin, besoin dans l'immédiat d'une forte mobilisation humanitaire en vue de faire face à l'impératif du retour chez eux des nombreux déplacés et réfugiés.
Monsieur le Président, je n'ai aucun doute que la présente conférence sera une occasion pour une grande mobilisation financière au profit du Mali, dont la stabilité conditionne la stabilité de toute notre sous-région. Au-delà du Mali, il est impératif de concevoir et de mettre en œuvre une stratégie sécurité/démocratie/développement pour l'ensemble de la zone sahélo-saharienne. Dans cette perspective, l'UE pourrait réexaminer sa doctrine '' tout sauf les armes'' car avec les processus démocratiques engagés dans nos pays, les armées et les forces de sécurité ont pour vocation non pas de réprimer, mais d'assurer la protection des peuples.

Je vous remercie. ».

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