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Congrès extraordinaire du Moden/FA Lumana-Africa : Le parti de Hama Amadou joue son premier feuilleton avec la dissidence
Publié le samedi 12 avril 2014   |  nigerdiaspora.info


Le
© Autre presse par DR
Le President Hama Amadou, président du Bureau Politique National, Président du parti à l’occasion du Congrès Extraordinaire du MODEN/FA LUMANA-AFRICA


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Le samedi 5 avril dernier, le mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden/FA Lumana-Africa) a tenu, au Palais des congrès de Niamey, son premier congrès extraordinaire.

Au cours de ces assises qui n’ont duré que la seule journée du samedi, le parti du Président de l’Assemblée nationale, M. Hama Amadou a pris un tournant décisif de son histoire. En effet, au cours des assises de ce congrès extraordinaire, Hama Amadou et ses camarades du parti ont réaffirmé, de pied ferme, leur appartenance à l’opposition, l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République (ARDR), quelles qu’en soient les brimades et les souffrances qu’ils vont endurer. Hama Amadou a surtout rassuré ses alliés de l’ARDR que son parti «ne prendra aucune décision en solitaire, avec quiconque, a fortiori avec le pouvoir, quel que soit l’intérêt qu’il en pourrait retirer». A l’issue de la journée expéditive des travaux du congrès, la décision la plus importante qui en est issue, c’est l’exclusion d’une trentaine de militants dont le vice-président Salla Habi et le secrétaire général Ladan Tchiana. Il a aussi été apporté un toilettage aux textes fondamentaux du parti, afin, comme l’a indiqué le Président Hama Amadou dans son discours d’ouverture des travaux, «que ces textes soient davantage des instruments de la consolidation du parti, et non les moyens de son affaiblissement ou de son blocage». Au même moment où Hama Amadou et ses partisans étaient au palais des congrès pour discuter de l’avenir du Moden/FA Lumana-Africa et prononcer l’exclusion définitive de Salla Habi, Ladan Tchiana et leurs proches, ces derniers avaient investi le palais des sports pour réaffirmer leur appartenance au parti de Hama Amadou. Les exclus disent faire recours à la justice pour protester contre leur exclusion qu’ils qualifient d’injuste, d’arbitraire et de règlement de compte. Salla Habi, Ladan Tchiana et leurs partisans contestent la légalité même de la tenue du congrès extraordinaire et réaffirment leur soutien au Président de la République, Issoufou Mahamadou et leur appartenance à la majorité présidentielle, la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN).

Revenons sur le discours fleuve prononcé par Hama Amadou pour signaler qu’il a accablé les autorités de la 7ème République et leur a promis la monnaie de leur pièce en attendant le moment opportun pour apporter la riposte qui sied à leur comportement outrageant. «Notre congrès se tient dans un contexte politique très difficile pour tout parti de l’opposition. Il se tient à un moment où nous assistons, avec consternation et non sans surprise, à la renaissance de la politique de soutien contre poste ; à la renaissance de l’intimidation politique, celle des brimades, des trafics d’influence, des propositions et promesses alléchantes faites sans scrupule et très souvent ouvertement, à nos militantes et militants, notamment ceux qui sont considérés par les autres très souvent à tort, comme les bailleurs de fonds de notre parti, ou comme les hommes d’influence sans lesquels le MODEN/FA n’existerait plus. Malheureusement certains des nôtres y succombent. Or, ces propositions et promesses, aussi intéressantes soient-elles aujourd’hui, n’en demeurent pas moins, en réalité, avilissantes à jamais, pour l’honneur et la dignité de celles et ceux qui finissent par se compromettre, séduits par leurs attraits infâmants. C’est dire autrement, que notre congrès se déroule pour chacun d’entre vous, je le sais, chers amis délégués, dans une ambiance de difficultés en tous genres, en raison de votre choix démocratique de militer au sein du MODEN/FA Lumana-Africa, comme le vivent semblablement, les militantes et militants de tous les partis de l’opposition…Dans tous les cas, puisque nous avons opté pour la démocratie, il est temps pour chaque parti politique de ce pays, de comprendre qu’il n’est plus possible, quel que soit le moyen auquel l’on peut recourir, d’imposer une démarche politique pouvant ramener le Niger au système de la pensée unique ou au pouvoir personnel du chef providentiel et infaillible, tel que l’ont rêvé les systèmes fasciste et nazi du 20ième siècle. Ce temps est révolu…Le dédain vis-à-vis des décisions de justice, publiquement affiché de la part des membres du gouvernement eux-mêmes, traduit d’une certaine façon l’aspiration du PNDS-Tarayya, à instaurer la pensée unique et la loi du prince, c’est-à-dire celle de son bon plaisir et des caprices de ses notables…C’est pourquoi sans doute les fortes espérances nées de l’élection du candidat du PNDS-Tarraya se sont aujourd’hui totalement évaporées dans l’air nauséabond de la corruption ; corruption entretenue et développée avec cynisme, comme système principal de la gouvernance d’Etat, pour la survie d’un régime acculé au parjure…Ainsi le programme lui-même de la renaissance, chanté sur tous les airs au début du mandat, apparaît désormais aux yeux de tous, comme un programme-leurre, d’enrichissement illicite accéléré, d’hommes et de femmes chez qui 20 ans d’opposition, ont fait naître jusqu’à l’excès, un vorace et inextinguible appétit financier…En réalité ce programme ne sert pour l’essentiel qu’à fabriquer des marchés, aux fins de permettre des surfacturations, des commissions et autres dessous de table, ainsi que des prébendes faramineuses, au profit de la féodalité de gauche, qui a gouverné depuis près de 25 ans maintenant, le parti du socialisme nigérien, d’une main de fer et dans l’obéissance quasi militaire, de ses militants pourtant sincères mais aujourd’hui pour beaucoup d’entre eux, profondément déçus.

Car, c’est une véritable aristocratie qui préside aux destinées de ce parti…».


La situation conflictuelle ayant conduit au divorce avec le pouvoir
Abordant les conditions troubles qui ont poussé le Moden/FA Lumana Africa à quitter la majorité au pouvoir, Hama Amadou devait insister sur le fait que les partis alliés du PNDS Tarayya étaient tenus au silence et à la soumission. «Nos partis n’avaient aucun droit à exprimer une opinion, sur la conduite des affaires publiques ; ils étaient encore moins autorisés à formuler la moindre critique, fût-elle constructive, pour la saine gestion de l’Etat…Nos partis n’étaient concertés sur rien et n’étaient impliqués que pour assister, béats d’admiration, aux innombrables et factices poses de premières pierres faites davantage pour mystifier le peuple que pour réaliser effectivement de véritables projets d’avenir à son profit…Nous devions nous taire et accepter les oboles du partage léonin, d’un parti dominant, qui en était arrivé à croire, qu’il avait gagné les élections sans l’aide de quiconque…Au point où il avait réussi à se convaincre que c’était pour chacun de nos partis, un privilège que de vivre sous l’ombre tutélaire et bienveillante, de celui qui se veut dorénavant le seul géant de l’échiquier politique nigérien. Cela n’était assurément ni admissible, ni tolérable…Dans son arsenal de guerre, il a ajouté également, l’exclusion des cadres de l’Etat qui ont eu l’outrecuidance de refuser de s’enrôler dans ses rangs contre leurs postes, et de se déclarer fidèles aux partis de l’opposition, violant ainsi, sans l’ombre d’une hésitation, la constitution de la République et son serment d’assurer la neutralité politique de l’administration publique…Tarraya a, comme vous le constatez, appris à alterner la carotte et le bâton, croyant par ce même moyen pouvoir assujettir le pouvoir judiciaire également à son bon plaisir...», a-t-il déploré.

La situation économique est morose
Hama Amadou a présenté un bilan, pas du tout reluisant, sur la situation économique du Niger. «Sur le plan économique, il n’est point besoin de disserter. Le constat est là, clair et amer. Le Niger et les nigériens se portent mal. Ils ont faim, en dépit de la faconde stérile et inutilement tonitruante du programme 3 N. Les nigériens sont devenus plus pauvres que par le passé…Et pourtant, ils sont quotidiennement matraqués avec la cruauté, de l’expert en torture, par le rappel régulier, comme une antienne, d’une prétendue croissance à deux chiffres, dans ce pays que chacun sait, en pleine dépression économique et sociale», devait-il commenter.


En se débarrassant des traîtres, Lumana-Africa se porte très bien
En évoquant la question qui taraude toutes les lèvres, celle des dissidents qui ont choisi de rester dans le camp de la majorité au pouvoir, Hama Amadou dit n’avoir aucun regret. Au contraire, dit-il, leur départ ne fait que grandir la dignité du parti. «Lumana-Africa ne s’est jamais aussi bien porté que maintenant. Il est devenu une force politique d’attraction vers laquelle se tournent désormais les espérances de nos concitoyens. A nous de leur montrer combien notre parti est moralement solide, et combien il sait rester stoïque, et inébranlable, face à l’adversité et aux épreuves, auxquelles la plus noire des ingratitudes confronte aujourd’hui le MODEN/FA Lumana-Africa…Au demeurant, il n’est pas du tout concevable encore moins admissible, pour un membre de vouloir dans une attitude politique s’apparentant, au grand écart des athlètes, être à la fois partisan sincère du MODEN/FA Lumana-Africa, parti ayant démocratiquement opté pour l’opposition, et d’être en même temps, le soutien actif, d’un président de la République, chef de la majorité au pouvoir, qui s’emploie quotidiennement à chercher les moyens les plus aptes à anéantir ce parti. Pour être et rester crédible, il faut savoir choisir un camp, et un seul», devait-il trancher.

Moussa Douka

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