Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Modification du Règlement intérieur de l’Assemblée : les destins politiques de Issoufou et Hama sont-ils liés ?
Publié le jeudi 24 avril 2014   |  tamtaminfo


Hama
© Autre presse par DR
Hama Amadou et Issoufou Mahamadou


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Mohamed Ben Omar, le général 5 étoiles du Tazartché de Tandja Mamadou n’a pas tout à fait tort. Ce qui se passe au Niger est inédit dans le monde entier. Pendant que les irigeants des pays instables cherchent par tous les moyens des solutions pour ramener la paix et la quiétude en leur sein, au Niger, c’est le pouvoir lui-même qui crée les conditions de déchirement.

Ce qui se passe à l’Assemblée nationale depuis une semaine maintenant est tout simplement hallucinant. Genèse et analyse des faits … Le parlement est bloqué Le mandat annuel du Bureau de l’Assemblée nationale expire le 16 Avril 2014 à minuit.


Le 17 Avril, en plénière, les députés de la majorité ignorant l’expiration du mandat de leur bureau, tentent de mettre en discussion la proposition de résolution portant modification du règlement intérieur de l’institution. Une proposition introduite par 15 députés de la majorité pour corriger une insuffisance de cette loi organique qui ne prévoit pas la procédure de destitution du président de l’Assemblée nationale.

Une éventualité que la constitution elle-même a bien prévue. Mais en filigrane de cette modification, il y a la volonté désormais officielle de la majorité de débarquer Hama Amadou. Ainsi, sans doute trop pressée d’arriver à son objectif de déboulonnement du président de l’Assemblée, la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN) tente de faire adopter la modification du règlement intérieur sous la présidence d’un Bureau qui n’existe plus, juridiquement parlant, parce qu’étant hors mandat.


Le président de l’institution, le seul membre restant du bureau puisque lui, est élu pour 5 ans, s’oppose à cette manière qui s’apparente à une violation de la constitution. Il va même jusqu’à dire aux députés de la MRN « si vous voulez me destituer, faites-le dans le respect de la loi. Il ne faut pas que vous me débarquiez et que la Cour constitutionnelle dise que ce n’est pas conforme à la constitution ».

Après un débat houleux, passionné et quelques fois agressif, la MRN finit par accepter qu’un nouveau bureau soit élu d’abord avant de poursuivre les travaux de la session en cours. Mais aussitôt après, la majorité va créer un autre blocage. Elle refuse de voter les candidats de l’opposition notamment les deuxième et troisième Vice-présidents.

On relève que les groupes parlementaires de l’opposition ARDR ont tous voté en faveur de l’élection des candidats de la majorité à qui reviennent les première, quatrième et cinquième Viceprésidences. En fait, c’est la loi fondamentale ellemême qui fait la répartition des postes du bureau de l’Assemblée en disant en son article 89 « la composition du Bureau doit refléter la configuration politique de l’Assemblée nationale »

Malgré cette disposition assez claire, malgré qu’elle soit consciente que les 2ème et 3ème Viceprésidences ne peuvent qu’échoir à l’opposition, la MRN refuse de voter les candidats de l’ARDR. Avec ses 69 voix, elle vote Non, bloquant du coup l’institution parlementaire.

Selon Mohamed Ben Omar, c’est pour être solidaire avec les transfuges du MNSD-Nassara essentiellement qu’ils (les députés de la MRN) bloquent le fonctionnement du parlement. Ils souhaitent que l’opposition présente plusieurs candidats. En vérité, c’est un marché de dupe que la majorité propose ou plutôt exige de sa rivale ARDR. Si l’opposition se hasardait à présenter des candidats dont des dissidents, la MRN se fera un plaisir d’accorder ses 69 voix à ses derniers qui seront élus sans problème.

Imaginez que le groupe parlementaire ARN présente Falké Bacharou et Amadou Salifou et que le groupe Lumana oppose Amadou Salah et Mohamed M’bareck ? La majorité allait voter en faveur des transfuges Amadou Salifou et Mohamed M’bareck. Du coup, elle va contrôler toutes les Vice-présidences du parlement. Et il lui suffirait de réussir à débarquer Hama Amadou de la présidence pour être le seul coq qui chante au Bureau de l’hémicycle.

Mais l’opposition n’est pas tombée de la dernière pluie, elle a bien compris le manège et l’a conjuré. Mieux, l’opposition contre-attaque Les travaux de la première session ordinaire-2014 de l’Assemblée nationale risque d’être davantage bloqués. Suite à la proposition de modification du règlement intérieur faite par la majorité, l’opposition également demande une modification concernant cette fois la mise en accusation du Président de la République.

Puisque une modification est déjà en instance, il faudrait certainement jumeler les 2 modifications au lieu de faire une, l’envoyer à la Cour constitutionnelle pour contrôle de conformité, revenir introduire une nouvelle modification et renvoyer le nouveau règlement intérieur au juge constitutionnel.

Et tant que les 2 modifications sont entremêlées, si la MRN qui a la majorité vote le règlement intérieur devant permettre la destitution du président de l’Assemblée nationale, du coup, elle ouvrira la voie à la mise en accusation du président de la République. Chose qu’elle ne saurait cautionner ni même envisager. Les destins politiques d’Issoufou Mahamadou et Hama Amadou sont-ils liés ?
En tout cas, à regarder dans le rétroviseur, on peut bien se poser la question. En 1993 Issoufou Mahamadou est nommé Premier ministre. En 1995, Hama Amadou devient aussi Premier ministre et Issoufou Mahamadou président de l’Assemblée nationale.

Ensuite les deux vont faire l’opposition ensemble jusqu’en 2000 où Hama redevient Premier ministre laissant Issoufou à l’opposition. En 2009, Hama Amadou retrouve Issoufou Mahamadou à l’opposition. Ils y resteront jusqu’en 2011 où ils conquièrent le pouvoir ensemble. Issoufou prête serment en tant que président de la République et Hama en tant que président de l’Assemblée nationale.

Aujourd’hui, le Règlement intérieur du parlement est en instance d’être modifié pour inclure la procédure de destitution du président de l’Assemblée Hama Amadou et celle de mise en accusation du président de la République Issoufou Mahamadou. Qu’est-ce à dire ?

 Commentaires