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Journée Nationale de la Femme Nigérienne : histoire d’un combat pour une juste cause
Publié le mardi 13 mai 2014   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Journée nationale de la femme : Engagement du gouvernement à combattre les violences faites aux femmes et aux filles


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La Journée Nationale de la Femme Nigérienne, dont nous célébrons aujourd'hui la 23ème édition, a été instituée par un décret présidentiel en novembre 1992 pour immortaliser la date du 13 mai 1991, où toutes les couches féminines du pays, sans distinction d'âge, de statut, de conditions de vie, d'idéologie sociale ou politique, se sont mobilisées à travers une marche gigantesque, pour exiger une meilleure représentation de la composante femme à la Conférence Nationale Souveraine.

Cette mobilisation sans précédent dans les annales de la lutte féminine au Niger a été une démonstration de la force de frappe des femmes, et permis aux autorités du moment, comme celles à venir, de comprendre que les femmes constituent une phénoménale force tranquille dont on ne peut pas piétiner impunément les droits. ''Ce que femme veut Dieu le veut'', a-t-on coutume de dire, et la preuve en a été donnée, car cette lutte de la représentativité, les femmes l'avaient remportée haut les mains.

Et depuis lors, plusieurs actions ont été entreprises, plusieurs décisions ont été prises pour booster la promotion de la femme nigérienne, combattre l'injustice et la discrimination dont sont victimes cette composante qui représente plus de la moitié de la population nigérienne. C'est dans ce souci que le Niger a ratifié plusieurs conventions internationales consacrées à la sauvegarde ainsi qu'à la protection des droits des femmes.

Concrètement, on peut citer la ratification de la Convention relative à l'Elimination de toute Forme de Discrimination à l'Egard des Femmes, avec certaines réserves et sa traduction en langues nationales, (Haoussa, Zarma et Arabe); la loi du 07 juin 2000 instituant un système de quota à l'un ou l'autre sexe à titre transitoire dans les fonctions électives, soit 10% au gouvernement et 25 % dans l'administration de l'Etat, ainsi que son décret d'application du 21 février 2001; l'adoption d'une Politique Nationale du Genre (PNG); l'élaboration d'un plan décennal de mise en œuvre de la PNG ;

l'adoption des textes déterminant les modalités de création, les missions et le fonctionnement des centres de formation et de promotion féminine; la construction de centres multifonctionnels pour les femmes dans certaines régions; la formation en leadership, en entreprenariat et en genre ; l'intégration du genre dans les politiques, programmes et projets; le développement de l'entreprenariat féminin, notamment par un accès plus facile et plus conséquent des femmes aux crédits;

la création de plusieurs institutions de micro finance; l'équipement des groupements féminins des 8 régions et de certains centres communautaires du pays en matériels; le renforcement des capacités des femmes à travers l'alphabétisation, leur structuration en groupements, réseaux, unions et fédérations ; l'organisation de foires agro-sylvo-pastorales et du Salon de l'Artisanat pour la Femme (SAFEM) institutionnalisé en Salon International avec à sa tête une femme; l'adoption des textes déterminant les modalités de création, les missions et le fonctionnement des Centres de formation et de promotion féminine ;

l'élaboration d'une Stratégie Nationale de lutte contre les Violences Basées sur le Genre, assortie de la création de centres à guichet unique; l'élaboration de la Stratégie Nationale d'Autonomisation de la Femme; l'élaboration d'une Stratégie Nationale et d'un programme national de promotion du leadership féminin.

En outre, il y a eu le renforcement des capacités des cellules genres des ministères techniques pour l'institutionnalisation du genre et des droits humains dans les politiques et programmes ; le placement de matériel d'allégement des tâches domestiques pour couvrir le maximum de villages ; l'amélioration de l'accès des femmes au crédit par la création de partenariat avec les institutions financières et l'actualisation du module de formation en leadership féminin en intégrant le rôle des femmes leaders dans la protection de l'enfant, etc.

La liste n'est pas exhaustive, mais ces quelques actions citées peuvent donner une idée sur le fait que la voie est toute tracée et que la situation de la femme nigérienne a fait un bond en avant.Pour revenir à une sphère plus large, disons que la lutte des femmes pour l'amélioration de leurs conditions de vie ne date pas d'aujourd'hui.

Au plan national, l'Association des Femmes du Niger a vu le jour en 1975, année que les Nations Unies avaient proclamé, l'année internationale de la Femme, demandant à tous les Etats membres de se doter des mécanismes nécessaires afin d'intégrer la femme dans le processus du développement socio-économique.

Mme Diallo Fatoumata était la première présidente de cette association dont l'objectif, comme le voulait le Feu Président Général Seyni Kountché, était d'unir toutes les femmes dans une seule structure, sans distinction de race, d'ethnie, de religion ou de tendance politique, afin de les mobiliser pour qu'elles puissent œuvrer pour l'amélioration des conditions de vie de la communauté nationale.

A son actif, on peut citer la conscientisation des femmes pour qu'elles puissent se prendre en charge; des actions pour l'allègement des tâches ménagères par le placement de moulins à grains, le fonçage des puisards et la réalisation de bornes fontaines; la création de jardins d'enfants dans les locaux des sièges de l'association ;

la mise en place de foyers féminins où les filles et les femmes apprennent l'enseignement ménager, pour les préparer à la vie de mère de famille, et leur permettre de bien gérer leurs foyers, etc.
Quand on jette un regard plus en amont, et sur le plan international, on se rend compte que notre 13 mai, la journée nationale de la femme nigérienne, est une continuation de toutes les luttes qu'ont menées les femmes à travers l'histoire.

C'est le corollaire de la journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année à travers le monde, et qui représente une tradition d'au moins 90 ans de lutte pour l'égalité, la justice, la paix et le développement, et qui elle-même puise ses racines dans la lutte que mènent les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied d'égalité avec les hommes.

On rappelle que dans l'antiquité grecque, une femme, Lysistrata, a lancé une ''grève'' contre les hommes pour mettre fin à la guerre; pendant la Révolution française, des Parisiennes demandant ''liberté, égalité, fraternité'' ont marché sur Versailles pour exiger le suffrage des femmes.

L'idée d'une Journée internationale de la femme s'est fait jour au tournant des 19ème et 20ème siècles, période caractérisée dans le monde industrialisé par l'expansion et l'effervescence, une croissance démographique explosive et des idéologies radicales.
Depuis ces premières années, la Journée internationale de la femme a pris une nouvelle dimension mondiale dans les pays développés comme dans les pays en développement.

Le mouvement féministe en plein essor, qui avait été renforcé par quatre conférences mondiales sur les femmes organisées sous l'égide de l'ONU, a aidé à faire de la célébration de cette Journée le point de ralliement des efforts coordonnés déployés pour exiger la réalisation des droits des femmes et leur participation au processus politique et économique.

De plus en plus, la Journée internationale de la femme est le moment idéal pour réfléchir sur les progrès réalisés, demander des changements et célébrer les actes de courage et de détermination de femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l'histoire des droits des femmes.

Les Nations Unies, à l'avant-garde du combat des femmes
Rares sont les causes dont l'ONU assure la promotion qui aient suscité un appui plus intense et plus vaste que la campagne menée pour promouvoir et protéger les droits des femmes.

La Charte des Nations Unies, signée à San Francisco en 1945, était le premier instrument international à proclamer l'égalité des sexes en tant que droit fondamental de la personne humaine. Depuis, l'Organisation a aidé à créer un patrimoine historique de stratégies, normes, programmes et objectifs convenus au plan international pour améliorer la condition de la femme dans le monde entier.

Au fil des ans, l'action menée par l'ONU en faveur de la promotion de la femme a pris quatre orientations précises : promotion de mesures juridiques; mobilisation de l'opinion publique et de l'action internationale; formation et recherche, y compris compilation de statistiques ventilées par sexe; et assistance directe aux groupes désavantagés.

Aujourd'hui, l'un des principes d'organisation centraux des travaux de l'ONU est qu'aucune solution durable aux problèmes sociaux, économiques et politiques les plus pressants de la société ne peut être trouvée sans la pleine participation et la pleine autonomisation des femmes du monde entier.

Tchirgni Maïmouna

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