Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



La Roue de l`Histoire N° 726 du

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Blocage des travaux à l’Assemblée Nationale : L’arrêt de la cour constitutionnelle toujours en souffrance
Publié le lundi 19 mai 2014   |  La Roue de l`Histoire


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée nationale : Une vue de la plénière


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les débats à l’hémicycle de l’Assemblée nationale ont repris dans l’après-midi du mercredi 14 mai 2014, mais la crise perdure toujours. A défaut d’appliquer à la lettre l’arrêt de la cour constitutionnelle, le président de cette institution renvoie de nouveau la balle dans les camps des groupes parlementaires. Les députés de la majorité quant à eux, bien qu’ils soient associés dans la recherche d’une solution via le comité de Hama Amadou, ont tous l’esprit tourné vers la cour constitutionnelle qui doit rendre un arrêt qui mettra certainement un terme au marché de dupes.
Face au blocage né de la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale, il n’est pas rare d’entendre certains néophytes de la politique demander l’arbitrage du Chef de l’Etat pour dénouer la crise. Certains députés très limités dans la compréhension du système politique nigérien et de la constitution en vigueur ont ajouté à la confusion en estimant que seul le Président de la république peut mettre fin à cette crise s’il le désire. En effet, demander au président Issoufou d’intervenir dans le fonctionnement d’une institution, en l’occurrence le pouvoir législatif, c’est carrément faire preuve de mauvaise foi ou méconnaître le principe sacro-saint de séparation des pouvoirs.
Cette banalisation du principe de la séparation des pouvoirs, à laquelle les députés de l’opposition veulent associer le chef de l’Etat, est malheureusement considérée chez certains de nos compatriotes comme une règle normale consacrée par la constitution. Il est certes vrai que la majorité parlementaire soutient le régime de Mahamadou ISSOUFOU. Mais ce n’est pas pour autant que celui-ci doit s’ingérer dans le fonctionnement d’une institution parlementaire jusqu’à intimer un ordre à un groupe de députés. Il est connu de tous, une telle pratique tord le cou à la constitution et celle-ci a longtemps été l’apanage des régimes qui se sont succédé où des élus du peuple se voient manipuler par l’exécutif même sur des questions qui concernent directement leurs prérogatives constitutionnelles. Demander au chef de l’Etat d’intervenir dans la crise qui prévaut à l’Assemblée nationale actuellement, suppose tout simplement inviter ce dernier à violer la constitution.
Dans la crise actuelle, il appartient aux députés seuls de la gérer et en particulier au président de ladite institution à qui d’ailleurs la cour constitutionnelle a rappelé dans l’arrêt qu’elle a rendu le 02 mai dernier sa responsabilité dans le fonctionnement du parlement.
En d’autres termes, il revient au président Hama Amadou de peser de tout son poids, si réellement il n’a pas d’autres calculs politiques contraires à son serment confessionnel, pour ramener la sérénité en respectant strictement l’arrêt de la cour constitutionnelle dans le cadre du règlement de cette crise. Cet arrêt de la cour constitutionnelle a pourtant rappelé au président de l’Assemblée nationale son obligation d’assurer le bon fonctionnement de l’institution dont il dirige. Du reste, il resté sourd-muet créant ainsi un climat de suspicion entre lui et les députés de la majorité. Pourtant, en réponse à sa propre requête adressée presque en catimini le 02 mai passé, la cour constitutionnelle a tiré son attention à travers l’avis qu’elle a rendu sur le principe de neutralité et de loyauté, qui doivent son comportement dans la conduite des travaux de l’Assemblée nationale, sous peine de créer une crise de confiance entre lui et ses collègues députés. Parlant de blocage des travaux, la cour constitutionnelle est allée jusqu’à donner les voies de sortie de crise, si c’en est une, en demandant la poursuite du processus d’élection des membres du bureau. En ce qui concerne le poste en litige, la cour a expliqué clairement qu’après les deux tours avec une candidature unique, il n’est point possible de faire avec la seule candidature. Le bon sens voudrait qu’il y ait des nouvelles candidatures pour mettre un terme au blocage. Mais visiblement, le président de l’Assemblée nationale a préféré jouer le jeu des leaders de l’opposition qui enveniment l’atmosphère de l’Assemblée nationale depuis trois semaines, oubliant que son statut l’oblige à rester en dehors de la mêlée conformément à son serment coranique. Au lieu d’appliquer l’arrêt dans son esprit, le président de l’Assemblée a un mis en place un comité de recherche de consensus composé de quinze députés.
Tout autre procédé de résolution de cette crise, non évoqué par le juge constitutionnel, est synonyme de refus d’obtempérer à l’arrêt de la cour constitutionnelle. C’est pourquoi, beaucoup d’observateurs voient à travers le comité restreint chargé de trouver un consensus sur la poursuite de l’élection des membres du bureau, comme une astuce pour violer l’arrêt de la cour constitutionnelle, et mieux pour violer la constitution de la 7ème république. Ici le piège consiste à embarquer tous les députés dans la violation de l’arrêt. Fort heureusement, à la date d’aujourd’hui encore, le comité de Hama Amadou n’a pas atteint l’objectif poursuivi. Mais Hama Amadou n’en démord pas, il demande cette fois-ci aux présidents des groupes de concerter pour une énième fois pour proposer une solution face à l’échec de son comité.
Lassée par le dilatoire du président de l’Assemblée nationale, la majorité parlementaire n’a eu d’autre choix que de retourner devant le juge constitutionnel qui est le seul rempart contre les manœuvres politiques de Hama Amadou et de son clan, afin de solutionner la crise. Dans sa requête, la majorité parlementaire a demandé à la cour de constater le blocage des travaux persiste et par la même occasion constater la vacance de poste du président de l’Assemblée pour dénouer la crise.

Lamine Souleymane

 Commentaires