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Déclaration des groupes parlementaires de l’opposition (ARN et MODEM FA LUMANA) du 21 mai 2014
Publié le vendredi 23 mai 2014   |  nigerdiaspora.info


Déclaration
© Autre presse par DR
Déclaration conjointe des groupes parlementaires ARN et MODEN/FA LUMANA-AFRICA : les députés de l`opposition dénoncent une ``agression manifeste contre les principes de la démocratie``


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Au moment où à l’Assemblée Nationale, la mise en place d’un bureau en violation des dispositions de l’article 89 alinéas 1 de la Constitution semblait annoncer la reprise des travaux, des événements nouveaux dignes des séries hollywoodiennes viennent de nous être servis.

Fidèle à son schéma putschiste, la majorité parlementaire après plusieurs vaines tentatives pour débarquer le Président de l’Assemblée Nationale, continue avec la même obstination maladive à vouloir user d’autres subterfuges aussi grossiers que grotesques pour parvenir à ses fins.
En effet, alors que la plénière de l’Assemblée Nationale examinait l’ordre du jour et le calendrier des travaux dans un semblant de sérénité retrouvée, quelle ne fut notre surprise d’apprendre par la voix du Président de l’Assemblée Nationale, que trois Députés de l’opposition à savoir les Honorables Aboubacar Hassane Alkali, Boureima Karimoune et Djafarou Moumouni Kalilou ont été vertement convoqués par la direction de la police judiciaire et ce, au mépris de l’article 88 de la constitution qui dispose :

« Les membres de l’Assemblée Nationale jouissent de l’immunité parlementaire. Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou des votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. Sauf cas de flagrant délit aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière correctionnelle ou criminelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée Nationale.
Aucun député ne peut, hors session, être arrêté qu’avec l’autorisation du bureau de l’Assemblée Nationale, sauf cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive ».

Il est important de rappeler ici que des agents de la police ont tenté d’interpeler les Députés concernés en violation des franchises parlementaires et d’effectuer des perquisitions sans mandat à leur domicile. Cette situation de bafouillage des textes de la République démontre à suffisance la velléité putschiste de ce régime tyrannique et hors la loi.

Notre consternation est tout aussi grande d’apprendre l’attaque armée, dans la nuit du mardi 20 mai 2014, du domicile du 4ème Vice Président de l’Assemblée Nationale le Député Ben Omar. Cette attaque serait menée par trois individus à moto disposant d’une arme de guerre qui ont réussi à tirer plusieurs coups de feu sur la sentinelle et seraient repartis sans en être inquiétés, la sentinelle n’ayant pas riposté. Les assaillants auraient abandonné dans leur fuite une grenade non explosée sur les lieux.

La prompte prise en charge de l’affaire du député Ben Omar est sans commune mesure avec la banalisation de l’agression qui a visé le domicile du président de l’Assemblée nationale, Son Excellence Hama Amadou dans la nuit du dimanche 16 à lundi 17 février 2014.

En son temps, le gouvernement à laisser entendre que l’attaque du domicile du Président de l’Assemblée Nationale serait commanditée par la victime elle-même, et ce sans attendre les conclusions de l’enquête ; enquête dont les résultats à ce jour ne sont toujours pas connus.

Pire, le Gouvernement au lieu de prendre des dispositions qui siéent en pareille circonstance, procéda avec cynisme au retrait de la sécurité rapprochée du Président de l’Assemblée Nationale, 2ème personnalité de l’Etat et ce au mépris des règles et usages en la matière ; alors qu’on constate après l’attaque du domicile du 4ème Vice président de l’Assemblée Nationale, un renforcement de sa sécurité et un empressement à désigner les coupables.
A l’analyse, l’enchainement des différents événements s’inscrit dans la droite ligne de l’exécution d’un plan funeste consistant à étouffer la démocratie et l’Etat de droit en neutralisant l’opposition politique comme en attestent la vague d’interpellations des députés, des leaders politiques, des acteurs de la société civile et la mise au pas des médias.

Face à cette situation de remise en cause des acquis démocratiques et de l’Etat de droit, Nous Députés de l’opposition, membres des Groupes Parlementaires ARN et LUMANA AFRICA :

Constatons et déplorons la volonté répétée du pouvoir à vouloir bloquer le cours normal des travaux de l’Assemblée Nationale ;

Dénonçons et condamnons le gangstérisme politique érigé en mode de gouvernance par le pouvoir en place notamment la violation de l’article 27 de la Constitution qui dispose que : « le domicile est inviolable. Il ne peut y être ordonné de perquisition, d’arrestation et d’interpellation que dans les conditions et les formes prévues par la loi » ;

Dénonçons l’interpellation de trois Députés de l’opposition au mépris des dispositions de l’article 88 de la constitution et du statut des députés ;

Dénonçons et condamnons l’instrumentalisation de la force publique contre les citoyens et rappelons que l’article 15 de la constitution dispose : « Nul n’est tenu d’exécution un ordre manifestement illégal » ;

Exigeons la cessation des harcèlements répétés des Honorables Députés, des leaders politiques de l’opposition, des acteurs de la société civile et des médias,

Exigeons la libération immédiate et sans conditions des citoyens arbitrairement interpelés ;

Prenons à témoin l’opinion nationale et internationale quant à la détérioration du climat socio politique et sécuritaire de notre pays du fait du comportement irresponsable d’un Gouvernement aux abois ;

Interpelons les organisations sous régionales et régionales quant à leur rôle et responsabilités dans la prévention des crises politiques et sociales.

Lançons un vibrant appel à tous les démocrates sincères pour une mobilisation générale pour faire échec aux tentatives d’instauration d’un régime totalitaire dans notre pays.


Vive la démocratie ;
Vive l’Etat de droit ;
Vive la République ;
Vive le Niger.
Que dieu sauve le Niger et son peuple.

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