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Belmokhtar, le djihadiste qui veut s’affranchir de la tutelle d’AlQaïda
Publié le vendredi 24 mai 2013   |  AFP


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© Autre presse par DR
Le jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar


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ALGER - Mokhtar Belmokhtar, qui a menacé de lancer de nouvelles attaques au Niger après les attentats suicide de jeudi, est un ex-chef d'Aqmi qui a crée son propre groupe, dont la première action d'envergure avait été une prise d'otages massive en janvier en Algérie.

Ce chef djihadiste a crée fin 2012 sa propre unité combattante, les "Signataires par le sang", pour s'affranchir de la tutelle d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avec laquelle il est entré en dissidence en octobre 2012, selon des experts.

Donné pour mort par le Tchad en avril, Belmokhtar a revendiqué le double attentat-suicide au Niger, qui a fait une vingtaine de morts, et menacé de frapper les pays engagés au Mali.

Né en juin 1972 à Ghardaïa, aux portes du Sahara, Mokhtar Belmokhtar a combattu très jeune en Afghanistan en 1991, où il a perdu un oeil, ce qui lui a valu son surnom de "Laouar" (le borgne).

A son retour en Algérie en 1993, au début de la guerre civile, il rejoint le Groupe armé islamique (GIA, démantelé en 2005), le plus sanguinaire des groupes armés algériens, et crée une unité basée principalement dans le Sahara.

En 1998, il intègre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), une dissidence du GIA, et règne en maître sur les routes clandestines du grand sud saharien, menant à la fois des actes de terrorisme, de brigandage et de contrebande.

Mokhtar Belmokhtar, surnommé aussi MBM ou encore "Mister Marlboro" en référence à ses activités de contrebande de cigarettes, établit des liens avec les tribus qui le préviennent des mouvements des forces de l'ordre, dans des régions où rien n'échappe aux hommes du désert.

En 2001, il rencontre au Sahara Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para, alors numéro deux du GSPC, en route pour acheter des armes au Mali. Une rivalité va les opposer pour le contrôle de ce que les djihadistes désignent comme la zone 9 (Sahara).

Auteur de l'enlèvement de 32 touristes européens en 2003 dans le Sahara algérien, El Para a été livré à l'Algérie par la Libye en 2004 et attend aujourd'hui d'être jugé.

A la suite de cette arrestation, MBM se replie dans le désert malien où il lie de solides alliances en épousant des femmes de plusieurs tribus touareg du Nord-Mali, qu'il transforme en sanctuaire.

En 2007, à la suite de dissensions au sein du GSPC qui devient Aqmi, il est remplacé à la tête de la zone 9 par Abdelhamid Abou Zeïd, Mohamed Ghedir de son vrai nom.

Au début de la rébellion touareg dans le nord du Mali en mars 2012, Belmokhtar séjourne trois semaines en Libye pour acheter des armes. Entre avril et juin 2012, il est vu à au moins deux reprises à Gao et Tombouctou, aux côtés d'Iyad Ag Ghaly, chef touareg des islamistes d'Ansar Dine.

Il dirige alors la katiba (unité combattante) des "Moulathamoune" (les "Enturbannés") dans le nord du Mali, occupé par plusieurs groupes islamistes.

En octobre dernier, le chef d'Aqmi le destitue après plusieurs mises en garde concernant son manque de respect de la hiérarchie.

Furieux, Belmokhtar "a claqué la porte des rangs d'Aqmi. Il est désormais un électron libre dans le Sahara", affirmait début décembre une source sécuritaire régionale.

En janvier 2013, il revendique l'attaque sanglante et la prise d'otages massive qui s'en est suivi sur le complexe gazier d'In Amenas, dans le Sahara nalgérien, qui se sont soldées par la mort de 37 étrangers, un Algérien et 29 ravisseurs.

Condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne, il aurait commandité l'assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, et la prise en otages de deux Canadiens en 2008, trois Espagnols et deux Italiens en 2009.

Le président tchadien Idriss Déby Itno, avait affirmé en avril que Belmokhtar s'était "fait exploser" peu après la mort d'Abou Zeïd, tué fin février dans le nord du Mali par l'armée française qui y mène depuis janvier une opération avec des armées africaines contre les groupes jihadistes.

La France avait confirmé la mort d'Abou Zeïd, mais pas celle de Mokhtar Belmokhtar.

Plusieurs fois donné pour mort, MBM a fini par réapparaître, forgeant sa légende.

Selon des experts, les hommes du groupe de Belmokhtar se comptent en dizaine plutôt qu'en centaines, avec une forte proportion de Maliens et Mauritaniens.

abh/cnp

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