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Le Niger, pacifié, craint une résurgence de la rébellion touareg
Publié le dimanche 17 fevrier 2013   |  Actu Niger




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Fin de journée dans le quartier populaire de Dan Gao, à Niamey. La nuit est tombée dans la capitale nigérienne. Comme chaque soir depuis le début de la guerre au Mali, Hassane Atamo est devant sa télévision. Ce discret père de famille touareg, fonctionnaire au ministère de la santé, suit avec attention l'évolution de la situation malienne.

Il y a un an, il a vu les Touareg du MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad) déclarer l'indépendance du nord du Mali, avant de ...

Le Niger, pacifié, craint une résurgence de la rébellion touareg

"Prendre les armes n'est jamais justifié "

Touareg originaire d'Iférouane (Nord), Brigi Rafini a été nommé premier ministre du Niger en avril2011 par le président Mahamadou Issoufou, tout juste élu. Ce haut fonctionnaire, formé à l'Ecole nationale d'administration de Niamey et de Paris, a toujours refusé de prendre part aux rébellions armées touareg qui ont marqué l'histoire de son pays.

Y a-t-il un risque de contagion de la rébellion touareg malienne au Niger ?

Nous avons connu de tels mouvements et nous en avons tiré les leçons. Au moment de la crise en Libye, beaucoup de jeunes Nigériens, dont certains étaient enrôlés dans l'armée libyenne, sont rentrés, mais sans porter atteinte à la stabilité du pays. Le message des autorités a été clair: si vous voulez rentrer, restituez vos armes. D'autre part, le Niger a fait et continue de faire d'importants efforts pour développer ces zones du Nord, difficiles car enclavées et désertiques. Nous savons que la misère, le manque d'emplois ont été pour beaucoup dans ce comportement du désespoir observé au Mali.

La rébellion des Touareg du MNLA (le Mouvement national pour la libération de l'Azawad), qui a déclaré l'indépendance du nord du Mali début 2012, était-elle, selon vous, justifiée ?

Le fait de prendre les armes pour faire aboutir des revendications politiques n'est, à mes yeux, jamais justifié. Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas des raisons de protester. Au Mali, la communauté touareg a le sentiment de ne pas être prise en compte. C'est en tout cas ce que l'on a toujours entendu de la part de cette population, dès l'indépendance du pays. Mais je considère que les jeunes qui voient dans la lutte armée une façon de s'exprimer font une grave erreur.

Le MNLA se présente aujourd'hui comme un partenaire de la communauté internationale au nord du Mali. Début février, le mouvement a ainsi arrêté deux chefs islamistes présents dans la zone. Ce geste est-il suffisant ?

Depuis un certain temps, le MNLA dit qu'il va combattre au côté de la communauté internationale contre le terrorisme. En livrant ces deux personnes, ils confirment cette volonté de joindre l'acte à la parole. Ce n'est toutefois pas suffisant. Le mouvement doit s'inscrire dans un processus de paix sans condition: renoncer à la lutte armée et entamer des négociations. Celles-ci devront prendre en compte les aspirations de ces jeunes Maliens, qui pensent être sans perspectives. Il faut retrouver l'unité du Mali. Il est suicidaire, de nos jours, pour une communauté de vouloir s'isoler. Et nous n'avons pas besoin, en Afrique, de nouvelles frontières.

Propos recueillis par C.B.

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