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Assemblée nationale : Hama Amadou abandonne sa troupe et s’agrippe à son fauteuil
Publié le mardi 27 mai 2014   |  actu niger


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© Autre presse par DR
Le Président de l’Assemblée nationale, SEM. Hama Amadou.


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Sacré Hama Amadou ! Encore un grand coup à son actif, du moins pour l'instant. Cette fois, ce sont les-groupes parlementaires ARN et MODEN/FA Lumana qui vont récolter les pots cassés pendant que lui va continuer à jouir des privilèges de sa sirène et de ses fonds politiques. Voilà, l'histoire qui redonne raison à Ladan Tchana qui avait élégamment demandé à Hama Amadou de quitter sa « coquille vide » pour se conformer du départ de Lumana de la majorité.

Visiblement, l'allié de Seini Oumarou et de Mahamane Ousmane n'est pas prêt à tous les sacrifices au nom de l'intérêt de l'opposition. « Je suis audacieux mais pas téméraire » disait-il en 2009, lorsqu'il avait pris le chemin de l'exil pour échapper à la justice relativement à son implication dans le rocambolesque dossier du fonds d'aide à la presse 2001 dont il fut accusé d'être l’Alpha et l'Omega.

Aujourd'hui, celui que ses partisans appellent « Bakari Dia » (nom d'un héros légendaire de Ségou dont les faits guerriers sont rapportés par le célèbre conteur feu Diado Sékou) ressemble à un chef de guerre qui a abandonné sa troupe entre les mains de l’adversaire.

Pourtant, le dernier arrêt de la Cour Constitutionnelle laissait plusieurs choix au président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou.

Premier choix : démissionner de son poste pour ne pas se plier aux injonctions de la Cour constitutionnelle. C'est le choix le plus honorable qui allait permettre à « Bakari Dia » de regarder demain « œil dans œil Mme Diori Kadidiatou Ly et ses collègues sans avoir le sentiment d'avoir violé la constitution et perdu la face devant eux. Aussi, ce choix lui attirera davantage de sympathie au sein de l'opposition et surtout au sein de son ancien parti, le Mouvement national pour la société de développement dont il garde toujours la nostalgie.

Mais encore faudra- t-il avoir une certaine hauteur de vue pour aller à un tel sacrifice. Le président du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine est du genre à s'accrocher à son poste. Cette rigidité n'a pas été payante au temps du régime de Mamadou Tandja car à force de s'y accrocher, son « compagnon politique a dû manœuvrer pour l’éjecter de son inamovible siège de Premier ministre. Hama, en s'accrochant à nouveau à son perchoir, fait-il le bon choix ?

Deuxième choix : refuser d'obtempérer à l'arrêt de la Cour constitutionnelle et continuer son entêtement avec tout ce que cela suppose comme conséquence, entre autres, le constat de la vacance de son poste et par la mise en application de l'alinéa 6 de l'article 86 de la constitution, en somme l'éviction de son poste.

Là également, le président du parti au symbole de cheval ailé apparaîtra aux yeux d'une certaine opinion comme un martyr du régime de Mahamadou lssoufou et rassemblera ainsi toutes les sensibilités en contradiction avec le régime de la renaissance.

Pour oser un tel choix, l'audace seule ne suffit pas, il faut en outre de la témérité, une qualité dont malheureusement Hama Amadou dit ne pas en disposer.

Troisième choix : s'incliner sans coup férir devant les arrêts de la Cour constitutionnelle. Mais pour ce choix, il y a un préalable difficile à régler, faire fléchir la position du sous groupe du président du groupe parlementaire ARN, Abdoulkadri Tidjani à accepter la pluralité des candidatures conformément à l’arrêt du 6 mai de la Cour Constitutionnelle. Là, Hama court le risque de voir lui tomber le courroux de son soutien de l’ARN qui va lui faire payer le prix mérité d'une telle félonie. « Youri boy sera ainsi à la merci d'un vote de défiance car il aura perdu, en plus de la MRN, la confiance de l’ARN. C’est là le choix du respect et de l'application des décisions de la Cour Constitutionnelle mais également le choix de l’isolement de son parti et son suicide politique.

Enfin, quatrième choix : se plier aux arrêts de la Cour constitutionnelle, sauver son perchoir et ne pas perdre la face devant les groupes parlementaires ARN et MODEN/Lumana. C’est là un choix difficile à appliquer. Hama Amadou va opter pour ce choix.

Son perchoir avant tout, les autres débrouillez-vous. Devant l'intransigeance de la majorité parlementaire à bloquer la candidature unique du candidat présenté par le groupe ARN en violation du dernier arrêt de la Cour, c'est finalement l'option de renonciation temporaire (autre terme du dernier arrêt) aux deux postes (2ème et 3ème vice présidences) qui va prévaloir. Par solidarité à Abdoul Kadri Tidjani, désormais rebelle de la Cour constitutionnelle, le président du groupe parlementaire Lumana, Bakari Saidou a tout simplement retiré leur candidature renonçant ainsi au poste de 3ème vice président qui leur revenait de droit.

Le chapitre infernal du renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale est ainsi clos, du moins pour l'instant.

Dans cet épisode malheureux auquel on a assisté, ce sont lest deux candidats, Falké Bacharou du groupe parlementaire l'ARN et Sala Hassane du groupe Lumana qui ont été les deux dindons de la farce créée et entretenue à dessein, par les deux camps adverses (pouvoir et opposition). lls n’ont été en réalité que les victimes collatérales de la volonté publiquement affirmée de la majorité à débarquer Hama de son perchoir et de la détermination de ce dernier à s’accrocher à son poste et à ses privilèges, seule façon pour lui d’assurer sa survie politique.

Comme quoi, « le malheur des uns fait le bonheur des autres. »

Oumar Sanda

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