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Entretien exclusif avec le Président de l’Assemblée nationale : «La dégradation du climat politique et social est le fait exclusif du président Issoufou»
Publié le jeudi 29 mai 2014   |  actuniger


Le
© Autre presse par DR
Le Président de l’Assemblée nationale, SEM. Hama Amadou.


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Devant les graves accusations dont il est victime de la part du régime depuis le départ de son parti (le Moden Lumana Africa) de la majorité, le Président de l’Assemblée, Hama Amadou, a décidé de rompre le silence. Dans cet entretien exclusif qu’il à accordé à votre serviteur, il démonte, pièce par pièce, les faits dont son parti-et lui sont accusés, notamment le blocage de l’Assemblée nationale, la dégradation du climat politique et social, et les agressions armées survenues ces derniers jours.

Pour lui, les vrais responsables de cette chienlit sont les animateurs du Guri système avec- en tête le président de la République. Edifiant

Le Courrier: Excellence, Monsieur le Président, quel état d'esprit vous anime avec toutes ces accusations qui pleuvent sur votre parti et vous ?

M. Hama Amadou : Contrairement à ce que l’on peut penser, je suis serein. Parce que pour être inquiet, angoissé ou vivre dans la paranoïa, il faut se reprocher quelque chose, il faut avoir posé des actes répréhensibles ou à tout le moins condamnables sur les plans moral et social.

Aussi bien en ce qui me concerne qu'en ce qui concerne mon parti, nous n'avons rien à nous reproché par rapport à la Constitution et à loi en vigueur dans notre pays. Nous sommes un parti politique, qui a opté pour l'opposition, dans un régime démocratique ou en tout cas qui se prétend démocratique. Et le rôle de toute opposition, c'est de s'opposer, c'est-à-dire de critiquer et de se poser en alternative dans le cas de l'alternance prévue par la Constitution.

Or, aujourd'hui dans notre pays, vous l'avez constaté, être opposant veut dire dire être l'ennemi du pouvoir en place.

Les propos du ministre de l'intérieur lèvent toute ambigüité sur la perception qu'ils ont de ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, de ceux qui n’épousent pas le principe de la, pensée unique. ii dit clairement : «ceux qui sont contre nous sont nos ennemis». Et c'est la manière dont tous les communistes, les ultra-communistes et les nazis raisonnent. Donc je dirai que pour Lumana Afrlca, c'est une épreuve, un combat démocratique, et Lumana étant né dans le combat et dans les épreuves, il ne peut grandir que dans le combat et dans les épreuves.

Que comptez-vous faire pour arrêter cette cabale ?

Je pense que nous n'avons pas intérêt à faire arrêter cette cabale dans la mesure où ce sont des erreurs politiques énormes que nos adversaires sont en train de commettre. Accuser par exemple un militant d'être un terroriste, de l’'accuser sans aucune preuve, sans l'élément le plus insignifiant et sans mobile, d'avoir perpétré des actes terroristes, n'est qu'une simple analyse de personnes qui sont dans l'obsession et la peur.

Et je crois que plus ils continuent de provoquer le peuple nigérien, de faire un abus permanent de droit, de diviser les Nigériens, en Nigériens de la renaissance et en Nigériens de l'opposition, plus ils sont en train de signer, du point de vue de leur permanence au pouvoir, les limites de ce pouvoir. En tout cas 2016, ils ont créé toutes les conditions; quels que soient l'argent et la fraude qu'ils vont mettre en place, pour perdre le pouvoir. Et nous entendons bien en 2016 les aider à perdre le pouvoir et d'une manière définitive.

Cela veut dire que l'opposition ira aux élections en 2016 en rangs soudés.

Mais évidemment que nous irons aux élections dans le cadre d'une alliance qui s'est déjà créée et dans le cadre d'un programme que nous allons élaborer ensemble.

Sans friction aucune.

Il n'y aura aucune friction, parce que nous veillerons à ce que ce programme soit un programme commun et un programme dans lequel quel que soit celui d'entre nous qui gagnera les élections, associera les autres de manière étroite, sans trahison comme nos amis en place savent si bien le faire.

Vous voulez dire que vous avez été victime d’une trahison ?

Je n'ai pas simplement été victime d'une trahison, j’ai été victime d’un manque total de moral et de foi en Dieu," parce que je l'ai dit et répété, avec Issoufou Mahamadou, nous avons juré sur le Coran " ; je découvre que ni lui ni les gens de son parti, aucun ne croit en Dieu. Mais ça c’est une affaire entre eux et Dieu. En ce qui me concerne, ce sont eux qui ont trahi, ce n'est pas moi; donc je n'ai aucune pesanteur particulière sur la conscience, et je sais que Dieu rend toujours justice.

Aujourd’hui, vous êtes à l'opposition, comptez-vous rester au perchoir de l’Assemblée nationale ?

Mais je crois que l'avis de la Cour constitutionnelle est très clair, être opposant ne veut pas dire qu’on n’a pas droit à être Président de l’Assemblée nationale. Je suis président de l’Assemblée, n’en déplaise à Massaoudou, et je resterai au perchoir jusqu'à la fin du mandat. Je sais qu'ils peuvent utiliser des moyens anticonstitutionnels et illégaux pour essayer de me débarquer, mais cela ne me gène pas; j'attends justement qu'ils utilisent des moyens anticonstitutionnels et illégaux pour me débarquer.

Sans passer par une dissolution de l’Assemblée nationale ?

Maintenant, ils peuvent dissoudre l’Assemblée, mais d'ailleurs c'est ce que nous souhaitons de tous nous vœux; ils n'ont qu'à dissoudre l’Assemblée si tant il est vrai qu'ils se disent démocrates, qu'ils se disent respectueux de la Constitution et qu'ils se disent respectueux des intérêts supérieurs de la nation. Parce qu'une telle situation n'est pas viable à long terme. Massaoudou m'accuse d'être le responsable du blocage de l’Assemblée nationale.

Il s'agit évidemment d'une lecture un peu trop facile des événements qui se sont déroules. Premièrement, est-ce moi qui ai refusé de voter pour mettre en place les deux vices présidents, des postes qui reviennent à l'opposition pour respecter la configuration ? Nous nous sommes entendus avec la majorité dans le cadre d'un consensus, le consensus habituel, pour que tout le monde vote pour tout le monde.

Et vous l'avez observé, en ce qui concerne tous les élus de la majorité, ils ont reçu tous plus de 100 voix, ça veut dire que les députés de l'opposition parmi lesquels moi-même, nous avons voté pour les élus de la majorité. Et c'est concernant les élus de l'opposition que la majorité a refusé de voter. Est-ce moi qui leur ai dit de ne pas voter ceux de la majorité ? Ils sont a la base du blocage.

On constate sur le terrain un élan dictatorial des autorités de la 7ème République. Ne craignez-vous pas aujourd'hui un assassinat politique ?

Cet assassinat est envisagé pas en terme d'hypothèse, mais en terme effectif parce qu'il y a tout un processus qui est en cours pour approcher mon personnel de maison, mes cuisiniers, mes boys, tous ceux qui sont plus ou moins proches de moi et qui d'une manière ou d'une autre peuvent me servir à boire, à manger ou peuvent être à côté de moi d'une manière générale pour essayer de m’empoisonner. Je le dit haut et fort, parce que nous avons tous les éléments qui prouvent qu’il en est ainsi.

Et la technique, elle est simple, on envoie des gens qui se disent policiers, en tout cas armés, pour contacter mes gens et leur dire qu’ils leur proposent 40 millions de francs pour essayer de nous empoisonner.

On leur refile un produit jaunâtre avec une seringue, et on leur dit «essayez dans leurs aliments de leur introduire cela, nous allons vous protéger, nous sommes très puissants, et vous pouvez même s'il le faut parler à notre commanditaire, le grand patron qu'ils appellent le boss ». Nous sommes au courant de tout, et nous avons des enregistrements de ces propos et nous avons aussi reçu la seringue et le produit.

Donc ce n'est pas un vain mot, l'objectif de nous assassiner est réel. Et ces événements, les tirs chez Ben Omar, moi je les analyse comme étant le prélude à des actions qu’ils vont mener contre les leaders de l’opposition dont moi en particulier. Aller tirer chez Ben et faire croire que ce sont les gens de Lumana qui l’ont fait procède d'une stratégie que la Tchéka de Lénine appliquait ou la Gestapo d'Hitler. ll s'agit de quoi?

Lisez les événements tels qu’ils les ont décrits eux-mêmes ! Trois individus à moto, on ne dit pas que sur la moto il y a deux ou trois personnes, armés de kalachnikov, pour savoir s’il s'agit de kalachnikov ou d'autres types d'armes, et bien sûr il faut avoir arrêté les gens ou peut être qu'à partir des balles, ils ont analysé pour savoir qu'il s'agit de kalachnikov, n'est-ce pas.

Une grenade défensive, parce qu’apparemment c'est une grenade qui ne saute pas, ce qu'elle n'a pas été dégoupillée. Et si elle n'a pas été dégoupillée, c'est peut être parce qu'on ne la dégoupille pas, et une grenade défensive ne saute pas comme ça. Ce qu'on a vu à la télé en tout cas ressemble fort à une grenade défensive, n'est-ce pas. On tire sur les murs, sur des véhicules, à 4H10 du matin, il y a des sentinelles, aucune sentinelle armée ne riposte.

Ou les sentinelles savent que ce sont des camarades à eux qu'il ne faut pas blesser et que dans tous les cas, ceux là ne leur feront pas de mal, ou bien il y a anguille sous roche. Si ce sont vraiment des terroristes, vous croyez que c’est sur le mur qu’ils vont tirer ? Ils vont essayer de faire le maximum de dégâts. Donc je crois que c'est une mise en scène qui vise à arrêter des gens de Lumana et par la suite organiser des représailles contre nous.

Donc moi je ne serai pas étonné que un d'ici quelque temps, on vienne tirer si sur nous, tirer sur ma maison ou tirer sur des proches de l'opposition. En somme, le principe de l'assassinat fait partie du programme de ces gens là et pas seulement les gens de l'opposition. Massaoudou dans ses élucubrations a bien dit que les journalistes sont des ennemis, donc, ils finiront également par tirer sur les journalistes, lis sont en train de créer une atmosphère que notre pays n'a jamais connue, une atmosphère dans laquelle l'assassinat deviendra un acte banal au Niger, et c'est pour cette raison que ces gens sont extrêmement dangereux.

Je dirai qu'ils sont fous, la démocratie n’a rien à voir avec ce qu’ils sont en train de faire. Donc pour ma part, l'assassinat fait partie de leurs objectifs. Et la hargne avec laquelle ils veulent me débarquer ne vise rien d'autre qu'à trouver les 76 députés pour pouvoir lever mon immunité, m'arrêter et m’assassiner en disant que j'ai eu un arrêt cardiaque ou quelque chose de ce genre. Mais Dieu est grand, Dieu les voit, et leurs projets sinistres leur retomberont sur la tête.

Est-ce pour affecter votre moral qu’ils ont procédé à l'arrestation de votre fils aussi ?

Je ne sais pas ce qu'ils visent, moi je pense que mon fils que tout le monde connaît pour être quelqu'un de terme calme, très pondéré et très respectueux, s'est retrouvé à la Police Judiclaire (PJ) dans le cadre de la solidarité naturelle que tous nos militants ont envers les autres pour apporter un soutien, pas pour faire des casses ni envahir la PJ puisqu’ils étaient arrêtés.

Et cela fait de lui un terroriste aux yeux de Massaoudou. Mais il faut qu'ils se rendent compte que de tels abus ont un prix. Si tu penses qu'en ce qui te concerne, tu ne cours aucun risque parce que tu as le pouvoir, il faut te dire que le pouvoir de Dieu seul est permanent et que ton pouvoir comme ceux qui t'ont précédé-nous avions le pouvoir aussi mais nous ne l'avons plus-, ce pouvoir aussi un jour aura une fin d'une manière ou d'une autre, démocratiquement ou pas. Même la mort simple peut vous emporter, et vous avez aussi des enfants.

Car jusqu’à présent au Niger, les enfants et les femmes n'ont jamais été impliqués dans nos disputes de politiciens. Commencer à arrêter nos enfants parce que simplement il est le fils de son père et le mettre en prison comme terroriste à ce titre là, je trouve que c'est un comportement abject, une indignité du plus bas niveau, et je trouve que lssoufou Mahamadou, qui supervise tout cela, est vraiment tombé très bas.

Ce qu'il est en train de faire n'est pas un acte digne d'un chef d'Etat.

Monsieur le Président, on accuse aussi certains organes de presse privés d'être des ennemis de la 7ème République, parce qu'ils essaient de faire un traitement équilibré de l'information. Quelle réaction cela vous inspire-t-il ?

Ça montre simplement que la signature de la Déclaration de Table de la Montagne faite avec solennité et beaucoup de bruits n'est qu'un mensonge. La vérité est apparue aujourd’hui au grand jour. Vous êtes un bon journaliste pour Guri système si vous encensez les actes imaginaires qu'ils sont en train de réaliser. Si vous dites la vérité, vous défendez les principes de la démocratie, c'est-à-dire l'équité, l'équilibre de l'information, vous êtes un ennemi. Il l'a dit de sa propre bouche Massaoudou, que quiconque n'est pas avec eux est un ennemi.

Mais je crois que s'il fait le décompte au Niger des gens qui ne sont pas avec eux, aujourd'hui ils n'ont pas la majorité. Ça veut dire que plus de la moitié des Nigériens sont leurs ennemis et tout ce beau monde là comme les journalistes finiront en prison, selon les vœux de Massaoudou.

Il y a quand même un problème. Et ce qu'il a dit encore de plus grave, il dit si ça ne dépendait que de lui. Donc tout ce qui est en train de se faire maintenant ne dépend pas de lui, mais dépend de son grand patron. Il est en train de dire clairement : je suis entrain de faire tout ce que je fais parce que lssoufou m'a dit de le faire.

Vous voyez une manière de se débiner! Un ministre de l'intérieur couvre son chef, même s'il a reçu des instructions, il ne doit pas faire comprendre aux gens que lui il ne fait qu'exécuter des ordres. Et je trouve cela lamentable. Et ça montre que ce ne sont pas des ministres, ce sont juste des gens du bureau politique du PNDS Tarayya.

La marche pacifique projetée par l'opposition a été interdite par le régime en place. Que comptez-vous faire maintenant?

Le premier motif invoqué, c'est que le délai n’a pas été respecté. Par rapport à cet aspect, c'est la loi qui le dit. Et comme le Chef de file de l'opposition l’a dit‘, nous allons être respectueux de la loi, nous allons déposer une autre déclaration de manifestation pacifique en respectant les délais.

En ce qui concerne le deuxième motif par contre, je crois que sauf à vouloir nous installer dans un régime oppressif, qui dénie à l'opposition le droit de manifester comme d'ailleurs il l'a fait dans son premier papier abscond, ils ne peuvent pas s'opposer, et s'ils refusent nous allons amener l'affaire devant les tribunaux. Mais il n'est pas question qu'ils empêchent à l'opposition, conformément aux dispositions de la Constitution, de manifester librement dans ce pays qui est démocratique jusqu'à nouvel ordre.

Et nous allons tout faire pour les empêcher de transformer le Niger en une dictature. Ils peuvent nous tuer, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, mais ils ne tueront pas tous les Nigériens, et d'une manière ou d'une autre, il restera des Nigériens qui verront la fin de leur pouvoir.

Quel appel avez-vous à lancer aux militants du Lumana en particulier et à ceux de l'opposition en général ?

Je dirai que nous sommes des démocrates, et un démocrate se bat par conviction ; il ne se bat pas par haine, il ne se bat pas par esprit de revanche, il ne se bat pas pour semer le trouble et la terreur dans un pays. Nous allons continuer à rester des démocrates et nous battre selon les règles de la démocratie. Mais parce que nous sommes des démocrates, nous nous opposons de toutes les manières possibles que la loi et le règlement ont prévues pour que notre pays ne soit pas transformé en un pays de dictature.

Je dirai simplement à nos militants de garder leur calme et à ceux de l'opposition de garder aussi leur calme, tout ce qui se passe c'est de la mascarade. On ne peut pas transformer un innocent en coupable parce que jusqu’à preuve du contraire en tout cas, la justice est restée ferme sur les principes. On peut vous garder pendant un mois, deux mois, trois mois, mais le jour où vous serez devant un juge, sans preuve, le juge va vous relâcher. Donc ces actes et ces attitudes de provocation, ces attitudes d'intimidation doivent nous laisser impassibles.

J'ai d'ailleurs appris qu’ils ont convoqué les diplomates résidants à Niamey pour leur dire que je suis responsable de toute l'agitation et de toute la dégradation du climat politique qui se passe dans ce pays. Et que mon intention serait de créer les conditions pour pousser les militaires à faire un coup d’Etat. Mais j'ai posé quel acte qui démontre cela. S'agissant de l'Assemblée, ce sont eux qui ont refusé de voter. Il y a des règles internes de tri, parce que le principe des primaires, que ce soit au niveau national ou partout, existe. Sinon les partis politiques auront dans leurs rangs 5 ou 6 candidats.

Des primaires sont organisés dans les partis politiques et dans le monde entier, c'est la même règle. Au niveau du groupe parlementaire, ils ont organisé des primaires, ils ont retenu un candidat, la majorité a refusé de voter. Entre nous et eux, qui a refusé de voter ?

Ce sont eux, ce n'est pas moi, donc le blocage de l'institution ce sont eux. Ils nous ont clairement dit qu'ils ont des députés en rupture avec la ligne politique de leurs partis qui les soutiennent, et qu'ils vont les soutenir jusqu'au bout. Ce qui veut dire qu'ils vont prendre les places qui reviennent a l'opposition pour les affecter à ces députés qui sont en rupture avec la ligne de leurs partis.

Aucun parti ne peut accepter cela. Donc le blocage ce sont eux qui le font. Et en ce qui concerne toute cette tension dans le pays, est-ce moi qui ai fait des promesses aux étudiants ? Est-ce moi qui garantis les conditions d'études et de vie à l'université ? Est-ce moi qui distribue les bourses pour les retenir à dessein afin que les étudiants soient dans la rue ? Ce sont toujours eux qui le font. La sortie des étudiants, les agressions contre la société civile, c'est moi qui arrête les gens à la PJ ?

C'est moi qui arrête les gens de la presse pour les jeter en prison ? Ce sont eux toujours. S'ils multiplient le nombre des gens qui sont contre eux et augmentent le mécontentement dans le pays, ce sont leurs actes et non les miens. S'ils créent des divisions même au sein des forces de défense et de sécurité, est-ce que c'est moi qui nomme ? Donc tous les problèmes qui sont créés sont de leurs faits et non des miens. Ce que je ne peux pas admettre par contre, c'est qu'il essaie de tuer mon parti ou de tuer l'opposition.

S'ils essaient, nous allons nous battre selon les règles démocratiques pour empêcher l'extinction de l'opposition, l'extinction des partis politiques de l'opposition. Pour le reste, c'est leur problème. Dire donc que je veux créer les conditions pour qu'il y ait un coup d'Etat, pourquoi?

Je suis un démocrate, s'il y a un coup d'Etat c'est à moi qu'on va donner le pouvoir ? C'est un militaire qui prend ! Pourquoi cette obsession du coup d'Etat ? Quand un pouvoir sait qu'il fait régulièrement les choses et n’agresse pas l'armée, il n'a rien à craindre. Si vous n’êtes pas en faute, pourquoi avoir peur d'un coup d'Etat ?

Et pourquoi accuser l'opposition de vouloir fomenter un coup d'Etat ? Est-ce que l'opposition nomme les chefs militaires ? Est-ce que l'opposition a une caserne ? Ou est-ce que l'armée est traversée par des courants politiques ? L'armée est neutre, et celui qui mettra en cause sa neutralité, ce sont ceux qui la gèrent, ce ne sont pas ceux qui sont loin et qui ont même peur de l'approcher justement pour qu’on ne les accuse pas de vouloir fomenter un coup d'Etat.

Je crois qu'il y a une paranoïa au niveau de ces gens, ils sont devenus complètement paranos, ils ont peur et ils essaient d'imputer la responsabilité aux autres. Donc ce qui se passe dans le pays, la dégradation du climat politique, la dégradation du climat social, est le fait exclusif des gens du PNDS Tarayya, est le fait exclusif du président lssoufou Mahamadou. Il faut qu'il se ressaisisse, il faut qu'il se comporte en Chef d'Etat de la République du Niger et non en chef d'Etat de la renaissance. Tant qu'il continuera de cette façon, le Niger ne sera pas tranquille et ce sera sa faute et sa responsabilité.

Propos recueillis par Ali Soumana

Le Courrier

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