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M. Illa Sanoussi, préfet du département de Bouza : «Avec les réalisations du Programme de la Renaissance, nous espérons que le taux de couverture en eau potable sera rehaussé à plus de 80% »
Publié le vendredi 30 mai 2014   |  Le Sahel




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Monsieur le Préfet, est-ce que vous pouvez présenter votre entité administrative à nos lecteurs ?
Merci pour cette opportunité que vous m'offrez pour présenter le département que j'administre depuis deux mois. Le département de Bouza est situé au cœur de l'Ader, au sud-est de la région de Tahoua. Il est limité à l'ouest par les départements de Konni et d'Illéla, au sud par le département de Madaoua, à l'est par le département de Dakoro, et au nord par les départements de Keita et d'Abalak. Le département de Bouza est majoritairement constitué, du point de vue peuplement, de haoussa (Adraoua et Gobirawa), et de groupements touareg et peul. Les activités principales des populations sont l'agriculture et l'élevage. Mais les gens pratiquent aussi des activités secondaires comme l'artisanat et le petit commerce. Les bras valides vont en exode.

Dans le cadre du Programme de Renaissance du Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou, plusieurs réalisations ont été faites dans toutes les régions du Niger. Peut-on savoir ce qu'il en est à Bouza?

Le Programme de la Renaissance du Président de la République est un programme très déterminant avec plusieurs volets. Mon département a bénéficié, dans le domaine de l'agriculture, de sites aménagés et irrigués. Il y a eu 51 sites identifiés, soit une superficie d'environ 3.300 hectares qui a été aménagée. Il y a eu également la réalisation des forages maraichers pour la pratique des cultures irriguées et des cultures de contre-saison. Ces forages sont très importants pour nos populations. En plus, il y a la réalisation des seuils d'épandage un peu partout sur les koris qui sillonnent ce département. Il y a également eu la réalisation de barrages et même de mares artificielles qui sont des retenues d'eau réalisées avec la contribution des populations locales et l'appui des partenaires du Niger, des organisations de développement et des ONG. Concernant le volet pastoral, il y a eu la réalisation des forages pastoraux qui viennent améliorer l'accès des pasteurs et de leurs animaux à l'eau. Il y a également eu la réalisation des couloirs de passage. La plupart de ces couloirs ont été balisés, et des couloirs de passage secondaires ont été identifiés et sont en voie d'être balisés, y compris certains couloirs qui ont été grignotés par les populations, et qui seront aussi restaurés et balisés. En outre, on a identifié des zones de pâturage qui sont en train d'être protégées. Vous savez, en matière d'élevage, mon département est une zone intermédiaire entre le nord et le sud. C'est une zone carrefour très importante. Dans le cadre du Programme de la Renaissance, beaucoup de dispositions ont été prises pour maîtriser la situation et éviter les conflits entre éleveurs et agriculteurs.

Du point de vue environnemental, il a y eu de grandes réalisations dans les zones les plus désertiques situées à l'est, notamment dans les communes de Karofane, Tabotaki et Baban Katami. Ce sont des zones de dunes de sable. Les travaux qui ont été réalisés dans le cadre du Programme de Renaissance sont la fixation de dunes et la fixation des berges.

Cela est très important car ce sont des zones où il y a de grands ruissellements des eaux de pluies, et ces eaux créent beaucoup des problèmes d'érosion et rendent des fois ces zones inaccessibles. Si rien n'est fait, les eaux stagnantes s'élargissent, envahissant les champs de cultures et les espaces pastoraux. Il fallait donc faire des travaux de prévention et de circonscription de ces problèmes, notamment en plantant des arbres le long des berges.
Par ailleurs, il y a eu également eu des travaux de récupération des terres dégradées. Plus de 1000 hectares ont été récupérés, et 500 hectares de dunes de sable mouvant ont été fixés. Des efforts consistants ont donc été faits dans le cadre du Programme de Renaissance, et ont permis d'alléger les souffrances de nos populations.

On sait que dans le cadre de la sécurité alimentaire, l'Etat fournit d'importants efforts pour sécuriser les populations du pays. Qu'en est-il dans votre département ?
Dans le département de Bouza, la campagne agricole passée a été en deçà des espérances, à cause de l'insuffisance des pluies qui est devenue un problème récurent. On a donc enregistré beaucoup de populations vulnérables. L'Etat a intervenu à travers la distribution gratuite des vivres pour les populations les plus vulnérables, et la vente à prix modéré. Il a été initié, avec l'appui des partenaires au développement, des opérations ''food for work'', qui permettent d'occuper ces populations et améliorer leur bien -être.

Bouza est géographiquement une zone excentrée. La route Madaoua-Bouza-Keita peine à finir. Selon vous, quelle est la plus-value que la réalisation d'une telle route peut apporter à votre département ?
Bouza peut être considéré comme un département enclavé. Le réseau routier est vétuste, et même inexistant dans certaines zones. Il y a beaucoup de nos zones qui sont très difficiles d'accès. Voyez-vous, ce département qui a une superficie d'environ 3.777 km2, n'a pas un seul kilomètre de voie bitumée. Le réseau routier est essentiellement constitué de pistes rurales et de routes latéritiques, le plus souvent mal entretenues. Il est évident que la route Madaoua-Bouza-Keit, apparait pour nous comme un espoir de désenclavement du département. Cette route est actuellement la meilleure du département. Nous espérons les travaux de bitumage de cette route en 2014. Le jour où ces travaux de bitumage seront réalisés, ce sera un ouf de soulagement pour les populations. Le département de Bouza est un des départements à haute densité de population ; on a un peu plus de 100 habitants par km2. C'est un département à potentialité humaine, et au lieu d'être un handicap, cette potentialité humaine peut être utilisée pour amorcer un développement durable.

L'importance du réseau routier est capital eu égard aux échanges de produits agricoles. En ce 21ème siècle, les moyens de transport les plus rencontrés ici demeurent encore les ânes, les chameaux, les charrettes, et les motos taxis.

L'eau est une denrée rare à Bouza. Est-ce que vous pouvez nous donner un aperçu sur le problème d'eau que connait votre département ?
Le problème d'eau est l'un des plus grands problèmes que connaît mon département. En réalité, le taux de couverture en eau potable ne dépasse pas 47%. A ce niveau, il y a des efforts considérables à faire. Bien sûr, avec les réalisations du Programme de Renaissance de SE Issoufou Mahamadou, on espère que ce taux sera rehaussé à plus de 80%. Mais ce problème demeure toujours d'actualité. En effet, Bouza a les plus profonds forages de la région: plus de 600 mètres de profondeur par endroits. Même les puits villageois ou pastoraux sont au-delà de 85 mètres de profondeur. Il y a des efforts importants que fournissent les ressortissants du département, des personnalités politiques, intellectuelles, et du monde des affaires basées à l'intérieur du pays et à l'extérieur.

Sur un tout autre plan, à la suite des tristes événements de Centrafrique, nous avons accueilli plus de 200 rapatriés. Ils ont salué l'effort du gouvernement dans l'accueil qui leur a été réservé. Pour revenir à la problématique de l'eau, en conjuguant nos efforts, on peut faire des retenues d'eau, des seuils d'épandage, et des barrages. Peut -être que l'effort qu'on a fait jusqu'ici n'est pas suffisant. Il faut le faire, surtout dans le département de Bouza. Et cela réduira l'exode rural.

Monsieur le Préfet, quelle est la situation sécuritaire du département de Bouza ?
En matière de sécurité, on peut dire Dieu merci. Depuis que je suis ici, le département est calme. Il y a régulièrement des patrouilles mixtes dans tout le département. Je suis tenu informé tout les jours, et je puis vous dire qu'on n'a aucun problème de sécurité.

Oumarou Moussa et Souley Moutari, envoyés spéciaux

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