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Communiqué final issu de la Session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO : les Etats membres invités à renforcer leur collaboration pour éradiquer le terrorisme
Publié le lundi 2 juin 2014   |  Le Sahel


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente.


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1. A l’invitation de S.E.M. John Dramani Mahama, Président de la République du Ghana, Président en Exercice de la CEDEAO, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont tenu, le 30 mai 2014 à Accra, République du Ghana, une Session Extraordinaire à l’effet d’examiner la situation sécuritaire de la région notamment au Nord du Mali et au Nord du Nigeria ainsi que l’évolution récente de la situation politique en Guinée Bissau.

2. Etaient présents à cette Session, les Chefs d’Etat et de Gouvernement suivants ou leurs représentants dûment mandatés: S.E.M. Thomas Boni YAYI, Président de la République du Bénin ; S.E.M. Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso ;

S.E.M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire ;

S.E.M. John Dramani MAHAMA, Président de la République du Ghana ; S.E.M. Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République du Mali ; S.E.M. Mahamadou ISSOUFOU, Président de la République du Niger ;

S.E.M. Goodluck Ebele JONATHAN, Président de la République Fédérale du Nigeria ; S.E.M. Macky SALL, Président de la République du Sénégal ; S.E.M Ernest Bai KOROMA, Président de la République de Sierra Léone;

S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République Togolaise S.E.M. Joseph N. BOAKAI, Vice-Président de la République du Liberia ;

S.E.M. Abdou KOLLEY, Ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Intégration Régionale et de l’Emploi de la République de Gambie ;

S.E.M. Lonseny FALL, Ministre des Affaires Etrangères de la République de Guinée.


3. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris acte des memoranda du Président de la Commission sur la situation sécuritaire au Nord du Mali et au Nord du Nigeria ainsi que sur la situation politique en Guinée Bissau.

4. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont exprimé leur profonde préoccupation sur la dégradation récente de la situation sécuritaire dans la région de Kidal ainsi que sur les attaques sanglantes et récurrentes perpétrées notamment par la secte Boko Haram dans les régions Nord du Nigeria. La Conférence a condamné avec la plus grande fermeté ces actes de terrorisme ainsi que les actes d’enlèvement et de prise d’otages.

Elle a exprimé sa solidarité au Mali et au Nigeria dans ces dures épreuves.
5. Après un examen approfondi de la situation, la Conférence a réaffirmé sa ferme détermination à combattre résolument les menaces que fait peser le terrorisme sur la paix et la sécurité régionale et internationale. En entérinant les principales recommandations contenues dans les différents rapports, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris les décisions spécifiques suivantes :

Sur la Situation Sécuritaire au Nord du Mali
6. Les Chefs d’État et de Gouvernement condamnent vigoureusement les actes déplorables de violence et de tuerie perpétrés, du 17 au 21 mai 2014, par les groupes armés à Kidal et dans les villes voisines du Nord ainsi que la prise d’otages et la saisie de bâtiments administratifs dans cette partie du territoire malien.

La Conférence estime que l’assassinat de fonctionnaires sans défense dans l’exercice de leurs fonctions constitue une violation flagrante et délibérée de l’Accord de Ouagadougou. Elle demande que les auteurs de ces atrocités soient recherchés et punis conformément à la loi.

7. Les Chefs d’État et de Gouvernement saluent la mémoire des membres des Forces de Défense et de Sécurité du Mali, ainsi que celle des civils qui ont perdu la vie au cours de ces événements récents. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement présentent aux familles éplorées leurs condoléances attristées.

8. La Conférence réaffirme son attachement à la préservation de l’unité, de l’intégrité territoriale et du caractère laïc de l’État malien et exige le retrait immédiat des groupes armés des bâtiments publics et des zones occupés et le retour aux positions d’avant le 17 mai.

9. Pour aider le Mali à effectivement recouvrer la souveraineté sur l’ensemble du territoire y compris Kidal, la Conférence invite le Conseil de Sécurité des Nations-Unies à renforcer le mandat et les effectifs de la MINUSMA pour lui permettre d’assurer sa mission de garante de l’application de l’Accord de Ouagadougou.
10. A cet égard, la Conférence réitère son précédent appel à tous les groupes armés non étatiques du Mali afin qu’ils déposent les armes, se soumettent au cantonnement et participent, conformément aux Accords préliminaires de Ouagadougou, à la recherche d’un règlement pacifique des différends, dans le cadre du dialogue inclusif inter-malien.

11. Les Chefs d’État et de Gouvernement se félicitent des initiatives menées par les Nations Unies et le Président en Exercice de l’Union Africaine S.E.M. Mouhamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie et qui ont permis de faciliter la signature, le 23 mai 2014, d’un accord de cessez le feu entre le Gouvernement et les groupes armés non étatiques au Nord du Mali.

12. La Conférence exhorte toutes les parties prenantes à respecter scrupuleusement le caractère inviolable de l’accord et à veiller à l’application des clauses du cessez le feu, pendant que le Gouvernement du Mali poursuit ses efforts diplomatiques avec le soutien de la Communauté Internationale pour trouver les solutions politiques aux questions posées.

13. Dans cette perspective, le Sommet réitère son appel antérieur au Gouvernement du Mali afin qu’il diligente les préparatifs de la tenue du dialogue inclusif inter-malien. La CEDEAO soutient l’action du Haut Représentant récemment nommé par le Chef de l’Etat pour conduire les pourparlers inclusifs de paix avec les groupes armés et l’ensemble des communautés du Nord du Mali.

14. Le Sommet exhorte également le Gouvernement du Mali à procéder de toute urgence à la mise en place effective de la Commission Vérité Justice et Réconciliation de manière à accélérer le processus de réconciliation nationale et à préserver l’unité, l’intégrité et la stabilité du pays.

15. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement réaffirment leur attachement au dialogue inclusif inter-malien conformément aux principes de l’Accord préliminaire de Ouagadougou et expriment leur disponibilité à appuyer tout effort du Gouvernement du Mali visant à trouver une solution politique durable à la crise.

16. La Conférence rend un hommage appuyé à leurs Excellences Blaise Compaoré, Président du Faso et Médiateur de la CEDEAO au Mali et Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigeria et Médiateur associé, pour leur engagement continu en vue de trouver une solution politique à la crise au Nord du Mali.
17. La Conférence estime que la médiation de la CEDEAO reste le principal instrument de soutien au Mali pour la recherche d’une solution politique et doit bénéficier du soutien de toutes les autres initiatives.

18. La Conférence exprime sa gratitude, aux Nations Unies, à l’Union Africaine, à la France, et à l’ensemble des partenaires pour le rôle joué dans la maîtrise de la dernière vague de crise ainsi que pour leur soutien indéfectible en faveur de la paix durable, de la stabilité et de la réconciliation au Mali.

19. La Conférence demande au Conseil de Sécurité des Nations Unies de prendre des mesures appropriées y compris des sanctions ciblées contre les groupes armés ou tout individu qui ferait obstacle au processus de paix.

20. Le Sommet renouvelle tout son soutien au Gouvernement et au Peuple Maliens, en particulier à S.E.M. Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République du Mali pour les efforts qu’il déploie, avec détermination, en vue d’assurer la reconstruction économique et la consolidation de la paix, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du pays.

21. Le Sommet en appelle à la Communauté Internationale, aux partenaires et aux bailleurs de fonds afin qu’ils continuent d’apporter leur soutien à ces efforts y compris l’assistance humanitaire aux populations déplacées et aux réfugiés dans les Etats voisins.

Sur la Situation Sécuritaire au Nord du Nigeria

22. Les Chefs d’État et de Gouvernement expriment leur sincères condoléances et leur solidarité à S.E.M. Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigeria et à tout le peule Nigérian pour les pertes en vie humaines et les dommages économiques causés par les actes terroristes de Boko Haram. La Conférence condamne fermement ces actes terroristes qui menacent la paix et la sécurité régionale.

23. Les Chefs d’État et de Gouvernement se félicitent des mesures engagées par les autorités Nigérianes pour venir à bout de ce fléau meurtrier en particulier, dans les États du Nord. Ils encouragent le Président Goodluck Ebele Jonathan à continuer à faire preuve de détermination dans la mobilisation de toutes les forces vives du pays pour mettre fin, le plus rapidement possible, à ces actes de terrorisme. Le Sommet encourage le Gouvernement à poursuivre le dialogue national et les efforts de réconciliation qu’il a courageusement initiés.

24. La Conférence salue la mobilisation de la Communauté Internationale aux côtés du Nigeria. Elle exprime sa reconnaissance aux partenaires notamment à la France, aux États-Unis, au Royaume-Uni, à la République populaire de Chine, à Israël, à l’Union Africaine et aux Nations Unies pour leur coopération et le soutien apporté dans le cadre des efforts menés pour la libération des jeunes lycéennes de Chibok enlevées par le groupe Boko Haram ainsi que dans le cadre de la lutte engagée contre ce groupe terroriste.

25. La Conférence salue en particulier la portée des conclusions du Sommet de Paris organisé le 17 mai 2014 sur la sécurité au Nigeria. Elle se félicite surtout des engagements pris et qui sont de nature à renforcer la coopération bilatérale, régionale et multilatérale dans la lutte contre le terrorisme du groupe Boko Haram.
26. Les Chefs d’État et de Gouvernement félicitent S.E.M. John Dramani Mahama Président de la République du Ghana, Président en Exercice de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement pour les démarches entreprises afin d’apporter une réponse régionale au défi sécuritaire posé par la secte Boko Haram.

27. La Conférence exhorte les États Membres à renforcer leur collaboration notamment dans les domaines du partage d’informations et de la coordination des efforts des services en charge de renseignements et de l’application des lois.
28. A cet effet, la Conférence décide d’établir un partenariat de haut niveau avec les Etats de l’Afrique Centrale pour combattre plus efficacement le terrorisme.

Elle encourage les pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) à poursuivre leurs efforts d’opérationnalisation de leur plan d’action et de coopération en matière de lutte anti-terroriste. Elle soutien en outre les programmes de développement du Bassin du Lac Tchad.

29. La Conférence invite les Etats membres à renforcer leur système de défense et de sécurité par des moyens humains et matériels adéquats.

30. La Conférence instruit le Président de la Commission de prendre dans ce sens toutes les dispositions nécessaires et d’accompagner les Etats membres dans la mise en œuvre diligente de la stratégie anti terroriste de la CEDEAO.
31. En vue d’assurer une meilleure coordination de l’appui de la CEDEAO à la République Fédérale du Nigeria pour la lutte anti-terroriste, la Conférence a pris des mesures spéciales.

32. La Conférence appelle à la mise en œuvre diligente de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et à l’opérationnalisation de la stratégie sahel de la CEDEAO.

Sur la Guinée Bissau
33. La Conférence se félicite de l’aboutissement heureux du processus de transition en Guinée Bissau couronné par la tenue réussie des élections générales dans des conditions de transparence et de paix.

34. Le Sommet félicite S.E.M. Manuel Sérifo Nhamajo, Président par Intérim, le Gouvernement de transition, l’Assemblée Nationale Populaire, les organes de gestion des élections, les partis politiques et l’ensemble du peuple bissau-guinéen pour l’esprit de sacrifice et la détermination dont ils ont fait montre pour assurer une issue heureuse au processus de transition.

35. La Conférence adresse ses vives félicitations à S.E.M. José Mario Vaz, Président élu de la République de Guinée Bissau.

36. Afin de susciter un consensus national et de mobiliser toutes les forces vives de la Nation à la tâche urgente de reconstruction post-électorale de la Guinée
Bissau, les Chefs d’Etat et de Gouvernement encouragent les futures autorités légitimes du pays à privilégier une approche inclusive de la gouvernance.

37. La Conférence les exhorte à veiller à l’adoption et la mise en œuvre, avec l’appui de la CEDEAO et de toute la Communauté Internationale, d’un programme de réforme détaillé, incluant le dialogue et la réconciliation nationale, le redressement économique, la réforme des institutions de l’Etat et les processus de stabilisation des efforts de redressement.

38. La Conférence exprime sa profonde gratitude à S.E.M. Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigeria et Président du Groupe de Contact Régional sur la Guinée Bissau (GCR-GB) et aux membres du Groupe, ainsi qu’à S.E.M. Alpha Condé, Médiateur dans la crise bissau-guinéenne, pour leur assistance en faveur du pays et leur contribution déterminante dans la réussite du processus de transition en Guinée Bissau.

39. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement expriment leur profonde gratitude à S.E.M. John Dramani Mahama, Président de la République du Ghana, Président en Exercice de la CEDEAO, au Gouvernement et au Peuple Ghanéen, pour l’accueil chaleureux qui leur a été réservé ainsi que pour les excellentes dispositions prises afin d’assurer le succès de leur sommet.

40. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement décident de rester saisis de la situation politique et sécuritaire en Afrique de l’Ouest.

Onep

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