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L’air du temps : Quand le banditisme se conjugue au féminin
Publié le mercredi 4 juin 2014   |  tamtam.info




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Les images n’ont pas fini de choquer la mémoire collective des Nigériens: une jeune fille d’environ 20 ans, à l’allure d’une lycéenne, se tenant au milieu de quatre jeunes gens, les menottes aux poings, et en toile de fond l’insigne bien visible de la Police Judiciaire!

Tandis que les quatre jeunes hommes affichaient une mine de morgue, le visage littéralement dévasté par l’amertume de se voir présentés au grand jour, dans leur peau de malfaiteurs devant les objectifs des caméras de la presse nationale, la jeune fille, elle, n’a apparemment rien perdu de sa superbe. Posant comme en vedette, elle affichait un brin de sourire devant la forêt de caméras braquées sur elle. Mieux, mademoiselle n’arrêtait de donner des coups de tête frénétiques pour dégager les longues mèches de tresse qui lui tombaient jusqu’au visage. On a l’impression qu’elle voulait exhiber sa frimousse à la face du monde pour dire aux Niaméens : voilà, c’est bien moi…Je l’ai fait !

Ces images choc, diffusées presque en boucle par toutes les télévisions de la place, ont eu leur effet : elles ont fait pâlir plus d’un téléspectateur. Pourtant, le désarroi ressenti par le public ne représente rien par rapport à la gravité de la faute commise. Les faits remontent à la nuit du 13 au 14 mai 2014.

Cette nuit là, profitant des rapports particuliers qu’elle entretenait avec un homme d’affaires d’origine guinéenne, la jeune-fille n’eut aucun mal à conduire la »victime du jour » au domicile de ses deux complices tapis quelque part au quartier Koira Tégui de Niamey. Sur les lieux, ils se jetèrent sur leur proie en la menaçant avec un couteau et en la frappant. Dans un dernier sursaut de survie, l’homme réussit à leur échapper en courant. Mais pas pour longtemps, car ses bourreaux qui ont désormais pris possession de sa 4×4 le rattrapèrent et l’écrasèrent avec sa propre auto, avant de transporter son corps inerte jusqu’au deuxième pont où ils le balancèrent dans le fleuve. Tous ces détails ont été fournis à la Police par les auteurs du crime au bout de l’enquête policière rondement menée par les agents de la Police Judiciaire. C’est le cas ici de saluer le professionnalisme et le tact de notre Police Nationale.

En plus de vous flanquer la trouille, les faits incitent à une certaine méditation. Entre autres questions, l’on se demande comment une si jeune fille a pu sombrer dans le gangstérisme, sachant qu’elle dispose encore d’atouts réels (en termes de jeunesse et de beauté) pour jouer la carte d’une vie bien réussie et sans histoire, sans pécher par le crime et la trahison ? On se demande surtout ce qui a pu se passer dans la tête de cette jeune fille pour qu’elle accepte de livrer l’homme, dont le seul tort a été de lui avoir fait confiance, à ses bourreaux passant ainsi dans la peau d’une redoutable »mante religieuse » ?
Devant l’incapacité de trouver un motif valable pour justifier ce crime odieux et gratuit, les observateurs invoquent l’appât du gain facile. Dans tous les cas, les conséquences sont là: on ne sait plus aujourd’hui à qui faire confiance et chacun se demande au fond du cœur, qui l’on a en face de soi. Même les plus irréductibles Don Juan ont perdu toute envie d’aller à la »chasse » nocturne…Qui a dit que la nuit tous les chats sont gris?
Assane Soumana (ONEP)

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