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Les Nigérismes ou pratiques du français au Niger
Publié le mercredi 4 juin 2014   |  Canard Déchainé




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Le vendredi 23 mai 2014, sur invitation du Directeur du Centre Culturel Franco Nigérien de Zinder, Monsieur Bawa Kaoumi, Messieurs Abdousalami Aboubacar, ancien président de l’Association des Professeurs de français du Niger, Directeur de Cabinet du Ministre de la Culture, des Arts et des Loisirs et Issa Mossi, Conseiller Pédagogique de français à la Direction Départementale de l’Enseignement Secondaire Niamey 5, ont animé une Conférence débat sur le thème : Contribution des Nigériens à richissement de la langue française.

Dans une brève introduction, M. Mossi a rappelé que le Niger, berceau de la Francophonie car la Francophonie institutionnelle est née à Niamey, au Niger, le 20 mars 1970, il y a de cela 44 ans. Au Niger, a-t-il dit, les langues nationales dominent la vie quotidienne; le français étant la langue de l’enseignement, de l’administration, de l’université, de certaines couches sociales ou de certaines branches de l’économie, c’est aussi la langue d’une sous région francophone. Il a ajouté que l’école reste et demeure l’élément clé de la maîtrise de la langue française. Néanmoins, il faut se dire une fois pour toutes que: la langue française n’a jamais - été la « propriété exclusive» des seuls Français et le français sera de moins en moins une langue « dominée », par la France ou même par les locuteurs francophones du nord.
« Une langue n’est pas une chose figée, au contraire : elle vit, elle s’enrichit au fil des ans de mots nouveaux et d’expressions qui l’adaptent à la vie qui elle-même évolue. Et toute langue évolue au contact des autres langues, selon le contexte local. Il y a bien en français des belgicismes, des libanismes et autres sénégalismes, pourquoi pas des nigérismes qui est la manière de parler le français au Niger ? » a-t-il dit.

Il a ensuite décliné les objectifs de la conférence qui sont entre autres de diffuser les pratiques du français au Niger le plus possible dans les écoles de notre pays, de montrer aux jeunes que la richesse de la langue française dépend aussi d’eux-mêmes, que ce n’est pas une langue figée, mais une langue vivante qui peut s’enrichir d’apports nouveaux, de montrer que le français fait aujourd’hui partie due notre environnement et de notre identité et enfin de donner envie aux Nigériens de vivre cette langue française qui est aussi la leur, qui leur appartient au même titre que nos langues nationales. Mais, M. Mossi a tenu cependant à dire que la créativité locale ne doit pas être confondue avec l’erreur de langage, ou pire, justifier la faute de grammaire que,. L’inventivité ne peut être une « excuse > masquant une mauvaise maîtrise des règles fondamentales de la langue ; elle doit être un plus, pas un moins, qu’enfin, les Nigérismes n’ont pas pour but d’appauvrir la langue française en la malmenant, mais de l’enrichir par des apports nouveaux des mots et des expressions qui permettent de dire en français des choses que nous Nigériens avons besoin de dire. C’est aussi cela la diversité culturelle, thème cher à la Francophonie.

M. Abdoussalami Aboubacar a, quant à lui, rappelé le processus ayant abouti au concept même des Nigérismes, de la première conférence qui a été animée au CCFN Jean Rouch de Niamey sur le même thème en mars 2002 lors de la Semaine de la Francophonie en passant par le colloque international sur l’enseignement du français organisé à Libreville au Gabon en mars 2003 par l’OIF, en collaboration avec la Fédération internationale des professeurs de français et la Fédération internationale des professeurs de français d’Afrique noire et de l’Océan Indien. En 2011, une enquête pour répertorier les mots ou expressions utilisés par les Nigériens dans leur pratique quotidienne fut menée dans les 8 régions que compte le Niger avec l’appui de l’ambassade de France au Niger, la Commission nationale de la Francophonie, l’Université Abdou Moumouni de Niamey et l’Association des Professeurs de Français du Niger. Cette enquête a été suivie d’un atelier de validation des travaux et a abouti à l’édition d’un livre intitulé LES NIGERISMES OU PRATIQUES DU FRANCAIS AU NIGER» sous la direction de Salamatou Sow et Issa Mossi. Ce livre est issu d’un travail collectif avec l ‘Association des Professeurs de Français du Niger, la Commission Nationale de la Francophonie, le Service Culturel de l’Ambassade de France au Niger et l’Université Abdoul Moumouni de Niamey. M. Abdoussalami s’est longtemps appesanti sur les domaines divers et variés des Nigérismes axés sur la Géographie de l’environnement physique et humain; les Pratiques culturelles spécifiques au Niger ou à la région ouest —africaine, la politique, l’économie; le milieu des enseignants; le campus universitaire, les fadas des jeunes; le théâtre populaire, la cuisine, la publicité, la téléphonie mobile, la mode; les médias. Dans chacun de ces domaines, il a donné des explications et des exemples sur la formation des nigérismes.

Les deux conférenciers n’ont pas manqué de présenter le livre sur les Nigérismes. Ce livre est un petit dictionnaire des pratiques du français au Niger. Les mots sont classés de A à Z, avec leurs explications, des illustrations et des exemples. Ils ont enfin appelé le public venu nombreux à cette conférence de s’approprier cette langue car il appartient à tous, spécialistes du domaine, professeurs de français, linguistes, fonctionnaires, élèves, étudiants et autres usagers de la langue française de créer une base de données régulièrement enrichie de nigérismes qui sera une contribution de notre pays au français universel et vivant né du souffle des langues et des cultures qui ont le français en partage.

ISAM

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