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Un ex rebelle Toureg a parlé
Publié le lundi 18 fevrier 2013   |  tamtaminfo


Kaocen
© Autre presse par DR
Kaocen Seydou Maiga, ex rebelle


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Ça y est ! Dans une lettre adressée au président Issoufou Mahamadou et publiée par un confrère, Kaocen Seydou Maiga, ex porte-parole du MNJ, a de façon démagogique répondu aux propos du président sur les médias français. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute que l’intervention du président de la République a soulevé des vagues au sein de la communauté Touarègue.

Dans un rappel historique savamment monté, Kaocen Maiga a essayé de démontrer au président Issoufou que les Touaregs du MNLA sont bel et bien des citoyens maliens (et même nigériens) dont les proches parents ont été obligés de s’exiler en Libye. Là-bas, parait-il, ils ont réussi une bonne intégration dans l’armée libyenne. A voir comment Kaocen rappelle dans les détails les exactions qui ont fait fuir ses frères vers la Libye, il y a bien un sentiment d’amertume qui ne dit pas son nom. Et de rappeler que l’Azawad est une région géographique immense qui va des confins du Niger jusqu’au Sénégal. Et, partout, il y a des Touaregs.

La seule différence évoquée par Kaocen est qu’au Niger, les Touaregs ne sont pas que cantonnés dans une zone précise ; au Niger, les Touaregs sont partout. Dans tous les cas, la question qui reste suspendue est celle-là : tous les Touaregs se sentent-ils réellement concernés par la question de l’Azawad ? Question qu’il faut aborder avec lucidité et responsabilité. Répondre par l’affirmative à cette question serait identifier la question de l’Azawad à un éventuel Israël qui ferait de l’Azawad la terre promise des Touaregs. Entre nous, cette option profiterait à qui ? En effet, l’Azawad, tout comme les anciennes entités africaines d’avant la colonisation, a été émietté et reparti entre plusieurs Etats.

C’est le cas de l’empire Mossi, des Etats Haoussa, de l’empire Songhaï et bien d’autres. Cette aberration date de la colonisation et elle reste l’une des plus grandes conséquences fâcheuses que la colonisation ait perpétrées sur le continent africain. Des frères, des familles ont été séparées. Allez sur les frontières du Nigeria avec notre pays et vous serez édifiés sur cet état de fait. Alors, faudrait-il désormais que toutes les entités victimes de ce tort colonial se soulèvent pour réclamer leur autonomie ? L’Afrique toute entière serait alors mise en branle. Sans vouloir revenir sur le vieux débat colonial, il faut juste souligner que la colonisation a causé beaucoup de torts à l’Afrique.

Cependant, sur la question précise des entités régionales ou ethniques, certains dirigeants néocoloniaux africains ont tenté tant bien que mal de résoudre ce problème. Dans certains pays, les pères de l’indépendance ont su établir un brassage entre les peuples. Il s’est agi de se débarrasser des sentiments d’appartenance à une ethnie ou à une région pour se fondre désormais dans une entité beaucoup plus grande et moderne appelée ETAT. Cependant, voyant ces exemples de réussite prendre de l’ampleur, les Blancs, encore eux, sont revenus à la charge pour attiser ce sentiment ethnique et clanique.

Car, il faut le savoir, la politique de « diviser pour mieux régner » a été toujours la conduite des occidentaux. L’essentiel a toujours été pour eux la question de l’autorité coloniale. Comment asseoir l’autorité coloniale pour pouvoir nous soutirer le maximum de ressources ? Voilà la question derrière laquelle trottinent toujours les occidentaux. C’est ainsi que l’Afrique vit toujours sur des conflits souvent concoctés et entretenus de l’extérieur. Au moment où nous nous entretuons, eux sont sur nos mines ; ils nous proposent des armes contre nos richesses. C’est le cas au Congo, au Soudan et partout ailleurs.

Pour l’Azawad, cela fait très longtemps que les occidentaux cherchent à déstabiliser cette zone afin de faire main basse sur nos ressources. La question touarègue n’aura jamais perduré si elle n’était boostée de l’extérieur. Nous nous devons donc d’être vigilants pour ne pas servir le ridicule aux yeux du monde. L’un dans l’autre, il faut reconnaître que la question touarègue au Niger n’a jamais été traitée de la même manière que dans les autres pays. Souvenez-vous, au moment où le Mali mitraillait ses citoyens Touaregs, au Niger, de tout temps, on avait prôné le dialogue. Certes, avec le MNJ, le conflit avait pris une option beaucoup plus guerrière.

Même à ce moment, des groupes de pression se sont toujours levés pour demander l’arrêt des hostilités au profit du dialogue. Aujourd’hui, notre pays est un bel exemple de réussite sur la question du traitement de la question touarègue. Certes, il reste encore cette question sur l’intégration des ex combattants, plus de 4000. C’est une solution qui doit s’inscrire dans la durée. Dans tous les cas, il faut reconnaître que les efforts entrepris ont ramené le calme dans le pays. L’intégration des communautés touarègues est très bien réussie du moment où dans certaines régions on retrouve des élus locaux qui sont d’ex combattants. Dans l’administration, au sommet comme à la base, on retrouve les représentants de la communauté touarègue.

La question suspendue de l’intégration des ex combattants est prise dans la préoccupation nationale de l’emploi des jeunes surtout. Comme on le voit, le jeu de ping pong dans lequel s’est versé Seydou Kaocen Maiga n’augure rien de bon pour la paix désormais retrouvée dans notre pays. Le problème des Gobirawa du Nigeria doit-il faire couler de l’encre chez les Gobirawa du Niger ? Les Toubous du Tchad ont-ils les mêmes préoccupations que ceux du Niger ? Nous vivons désormais dans des espaces modernes. Notre combat doit être celui de la redistribution des revenus pour qu’ils profitent effectivement à tous les fils du pays.

Aucune couche sociale ne doit être marginalisée. Et, avec la décentralisation, bien que balbutiante, nous pensons que désormais les jalons sont lancés pour que chaque région du Niger tire le maximum de profit des choses de l’Etat. Halte à toute polémique.

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