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Attentats d’Agadez Et d’Arlit : terreur sur fond de nouvelles menaces
Publié le vendredi 31 mai 2013   |  L’évènement


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© Autre presse par DR (Photo d`archive)
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Selon nos sources, 72 heures après l’opération kamikaze à Agadez et Arlit qui s’est soldée par la mort de 24 militaires, un civil et 10 terroristes, les informations commencent à filtrer concernant ces événements d’une violence inouïe. Selon nos premiers éléments d’investigations, il apparait clairement que les terroristes ont bénéficié d’une complicité locale avérée.

Cette donne doit interpeller le régime d’Issoufou, surtout au regard des atermoiements du gouvernement et de son incapacité de parler d’une même voie dès les premières heures des attentats. C’est pourquoi, on est en droit de s’interroger sur les capacités réelles du « Guri Système » à assurer la sécurité des pauvres nigériens qui font face à de nouvelles menaces de Mokhtar Belmokhtar.

Des complicités
Selon toujours nos sources, le véhicule avec lequel les kamikazes ont attaqué la caserne d’Agadez serait dédouané au Niger et immatriculé à Niamey. Il aurait transité par plusieurs mains avant de se retrouver dans celles des terroristes. Avec ces indices, les services en charge des investigations doivent aller au delà, afin de laisser aucune piste qui peut aider à comprendre réellement comment ces choses ont pu se produire. Si non, comment comprendre que le kamikaze qui a attaqué l’usine de la SOMAIR a pu atteindre très facilement à sa cible ? En outre, selon toujours nos sources, Mokhtar Belmokhtar, alias Mr Marlboro, dans sa hargne de se venger du Niger et de la France, a réussi l’exploit d’infiltrer les réseaux de trafiquants de tout genre qui ont pignon sur rue dans la région et actionner ses réseaux dormants, appuyés par les éléments du MUJAO dont la capacité d’adaptation n’est plus à démontrer parce qu’issus des communautés de l’Afrique de l’Ouest. C’est fort de ce sinistre exploit que Mr Marlboro a proféré de nouvelles menaces sur le Niger.

De nouvelles menaces
Après ces attentats suicides, Mokhtar Belmokhtar dans son sinistre exploit, annonce des nouvelles menaces terroristes sur le Niger. «Nous allons lancer plus d’opérations», a-t-il dit dans un communiqué qu’il a publié au nom de son groupe «les signataires du sang». Ces mêmes menaces visent également la France et tous les pays qui ont engagé des troupes pour libérer le nord Mali des mains des terroristes. Une situation qui démontre que le Niger n’est pas sorti de l’auberge et que notre pays reste encore dans le collimateur de ces groupes terroristes. C’est pourquoi, il urge pour les autorités nationales de prendre les mesures qui s’imposent pour éviter des nouvelles épreuves au peuple nigérien. C’est également l’occasion pour les plus hautes autorités du Niger de tirer les premiers enseignements de ce double attentat dont les conséquences, si l’on n’y prend garde, risqueraient de menacer l’existence même du pays en tant qu’Etat.

Les enseignements à tirer
Dans ces événements, point de doute qu’il y a eu de la faiblesse au niveau du renseignement humain, car c’est le relâchement de la surveillance qui a permis aux djihadistes de créer l’effet de surprise et de commettre les dégâts que l’on connaît déjà. De plus, les camps militaires ne disposent pas de fortifications adéquates dans ce contexte de menace terroriste.
A cela, il faut ajouter selon des informations, le recrutement par le MUJAO des adeptes au sein de la population locale. Que dire aussi de ces nombreux véhicules non immatriculés qui circulent dans la région sans que les propriétaires ne soient surveillés de près ? Autant des manquements qui ont sans doute permis à ces terroristes d’atteindre des objectifs militaires, symbole d l’Etat, mais aussi des objectifs économiques qui ont toujours été leurs cibles d’attaques terroristes. Les autorités sont donc averties. Il revient à elles, et avec l’appui de l’ensemble de nigériens d’œuvrer pour la sécurisation de notre pays.

Chronologie des événements
Agadez :
En ce jour du jeudi 23 mai 2013, une brise légère comme pour annoncer les premières lueurs de l’aube, ballait la ville située aux portes du désert. Tout est calme, sauf quelques chants de coq mêlés aux appels des muezzins qui retentissent dans la ville. Il est presque 5H10, les dernières lueurs de la nuit commencent à se dissiper lentement. Les populations en majorité musulmane s’affairent pour la prière de Soubh. A la zone de défense N° 2, les soldats comme des aiguilles d’une montre s’activent pour se diriger à la place d’armes pour le rassemblement. Ils étaient nombreux ce jour là, parce que la plupart d’entre eux, devront assurer la relève de leurs camarades postés aux différents points stratégiques dans cette zone. Les élèves sous officiers en formation pour leur part chantonnaient. L’ambiance était bon enfant. Rien ne présageait que la capitale de l’Aïr allait connaître en cette matinée, le premier attentat kamikaze de son histoire. A la surprise générale, profitant de cet instant de baisse de vigilance, un véhicule 4X4, comme il en existe beaucoup dans cette localité, effectue une manœuvre d’approche de la caserne. Il fonce en trompe sur le poste de sécurité et les hommes rassemblés non loin, avec pour objectif de faire le maximum de victimes. Les armes crépitent, c’est l’horreur. Le véhicule 4X4 de marque Hilux, bourré d’explosifs, avec à son bord, deux kamikazes, explose. Plusieurs morts sont dénombrés, y compris les occupants du véhicule. Le bruit de la détonation arrache les fenêtres des maisons avoisinantes et réveille les accros du lit en cette heure. L’enfer vient de commencer. Profitant de cette confusion, un autre groupe de 6 djihadistes, munis de ceintures d’explosifs, infiltrent le camp et commencent à tirer sur tout ce qui bouge.
Un des assaillants, pour décourager les vaillants soldats nigériens, s’explose. Face à la riposte prompte et énergique de nos soldats, le reste des assaillants se retranche au niveau du dortoir des soldats. Des détonations fussent. L’alerte est sonnée. Les militaires qui étaient en dehors du camp rappliquent alors pour prêter mains fortes à leurs camarades.
Au même moment à Arlit….
A l’entrée sur le site minier de la Société des mines de l’Air (SOMAIR), il est presque 5H20, l’heure de la relève. Deux véhicules de transport du personnel se présentent au poste de sécurité, sans se douter de la présence d’un autre véhicule qui a réussi à se glisser entre eux. Ce dernier, bourré d’explosifs, avec à son bord, deux kamikazes habillés en treillis militaires, fonce directement au niveau de l’atelier de broyage, non loin de la salle de contrôle et la centrale électrique, avant de se faire exploser. L’objectif était de faire le maximum de dégâts. Les plafonds des bâtiments avaient volé en éclats. La puissante détonation se fait entendre à plusieurs kilomètres. L’alerte est donnée, l’usine touchée est bouclée. On dénombre plusieurs blessés.
Retour à Agadez…
Le jour commence à se lever et les armes continuent à crépiter à la zone de défense N° 2. Les médias occidentaux annoncent la mauvaise nouvelle de ce double attentat. Les courageux militaires nigériens encerclent le dortoir où sont retranchés les kamikazes. Aux environs de 08 heures, un d’entre eux sort en criant « Allahou akbar » et actionne sa ceinture de sécurité et se fait exploser. Des échanges de coup de feu se poursuivent avec une vive intensité.
Le MUJAO revendique les attentats
Tôt dans la matinée du jeudi 24 mai dernier, les deux attaques sont revendiquées, dans un premier temps, par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO). « Grâce à Allah, nous avons effectué deux opérations contre les ennemis de l’islam au Niger », a déclaré à l’AFP, le porte-parole de ce groupe terroriste, Abu Walid Sahraoui. « Nous avions attaqué la France et le Niger pour sa coopération avec la France dans la guerre contre la charia (loi islamique)», a-t-il lancé.
Pendant ce temps à Arlit…
C’est la consternation dans toute la ville. Il fait jour. Les travailleurs de l’usine découvrent le drame. Quatorze employés ont été blessés. Les dégâts sont énormes. Areva annonce la mort d’un de ses employés des suites de ses blessures avant d’indiquer que l’usine de production d’uranium a été touchée par l’explosion et qu’elle est à l’arrêt pour une période encore indéterminée.
A Niamey
Dès l’annonce des attentats, le Président de la République, Issoufou Mahamadou, convoque une réunion du Conseil national de sécurité. Quelques instants après, il préside une réunion extraordinaire du conseil des ministres. Après, c’est le Chef de file de l’opposition Seïni Oumarou qui sera reçu en audience par le Président de la République. L’entretien avait porté sur la situation née de deux attentats survenus à Agadez et Arlit. Le Chef de file de l’opposition de déclarer ensuite que « l’opposition avait promis d’être aux côtés du gouvernement dans tout ce qui touche aux intérêts du Niger ». Dans l’après midi, le ministre de la défense nationale, Karidjo Mahamadou, amine un point de presse sur les événements simultanés qui se sont déroulés à Agadez et Arlit avant de déclarer que la « situation est sous contrôle ». Que les forces de défense et de sécurité sont plus que jamais déterminées à protéger le Niger et son peuple. A cet effet, un communiqué de presse a été publié et dans lequel un premier bilan a été annoncé. L’identité des assaillants a également été divulguée. Un deuil national de 72 heures sur l’ensemble du territoire national a été décrété. Le Président de la République Issoufou Mahamadou annule son voyage à Addis Abéba en Ethiopie pour le cinquantenaire de l’Union africaine. Puis c’est autour des ministres qui se sont prononcés sur ces événements dramatiques de donner chacun en ce qui le concerne des bilans contradictoires. Et c’est dans ce contexte qu’est intervenue la visite du Président du Directoire d’Areva, Luc Oursel, venu rencontrer les collaborateurs du groupe et les représentants de l’Etat nigérien.
Condamnation tous azimuts des attentats
Dans un communiqué rendu publique le jeudi dernier, la France a condamne « avec la plus grande fermeté, les attentats qui ont visé ce matin l’armée nigérienne à Agadez et un site minier exploité par Areva à Arlit ». Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est entretenu avec son homologue nigérien et a exprimé « la pleine solidarité de la France avec les autorités nigériennes dans la lutte contre les groupes terroristes ». « Nous sommes prêts à leur apporter toute l’assistance qu’elles souhaitent » a-t-il indiqué. Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a également condamné le 24 mai dernier « dans les termes les plus vifs, les deux attentats-suicides qui ont eu lieu, aujourd’hui, à Arlit et Agadez, au Niger ». Le Secrétaire général « réitère le soutien des Nations Unies aux efforts déployés par le Gouvernement du Niger et d’autres pays de la région du Sahel afin de lutter contre le fléau du terrorisme et la criminalité transnationale, en étroite collaboration avec l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et la Communauté économique des États d’Afrique centrale ». La CEN-SAD condamne fermement « ces actes odieux qui interviennent au moment où la Communauté internationale est aux côtés des pays du Sahel pour les aider dans leurs efforts à promouvoir le développement socio-économique, particulièrement dans les régions sahariennes défavorisées. Ce double attentat vise à saper ces efforts et à compromettre les actions en cours, en faveur des populations de ces régions ». D’autres condamnations ont également été enregistrées, tant au plan national qu’international.
Mokhtar Belmokhtar revendique à son tour les attentats
Une autre revendication émanant de la katiba «les signataires du sang» de Mokhtar Belmokhtar va revendiquer, quelques heures plus tard, «sa participation aux attaques qui visent à punir les autorités nigériennes et françaises pour leur participation à la guerre au Mali ». Selon un communiqué du porte-parole de ce groupe, « c’est Belmokhtar qui a supervisé lui-même les plans d’opérations » avant d’annoncer de nouvelles attaques terroristes sur le Niger. «Nous allons lancer plus d’opérations» au Niger, affirme le groupe «les signataires du sang», menaçant également la France et tous les pays engagés militairement au Mali.
Encore à Agadez
Pendant ce temps, les échanges de coup de feu continuent au niveau du camp militaire d’Agadez. L’on parle d’un assaillant qui détient des otages dans un bâtiment. Des élèves sous officiers en stage à Agadez. Mais au fil des heures, les militaires nigériens découvrent qu’il s’agit d’un seul Kamikaze. Le ministre de la défense se rend à Agadez, accompagné des éléments de l’unité d’élite du Groupement d’intervention de la police. En relation avec les forces spéciales françaises présentes dans la zone depuis le début de l’intervention Serval, l’assaut est lancé le vendredi 24 mai à 6 heures du matin, heure locale. Les 4 terroristes retranchés dans le bâtiment sont neutralisés. A Niamey, un dernier bilan des événements est donné par le porte parole du gouvernement.

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