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Clôture de la 1ère session extraordinaire 2013 de l’Assemblée nationale : Sous le signe du renforcement de l’intégration des peuples à travers les parlements
Publié le lundi 3 juin 2013   |  Le Sahel


Assemblée
© aNiamey.com par DR
Assemblée nationale de cote d’ivoire : séance solennelle d`ouverture de la 1ère session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l`assemblée nationale. Le président de l’assemblée nationale de CI, Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013 Photo(Hama Amadou, Le président de l’assemblée nigerienne)


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L'Assemblée nationale a clôturé, samedi dernier, les travaux de sa 1ère session extraordinaire au titre de l'année 2013 sous la présidence de SE M. Hama Amadou, président de l'institution. Deux invités de marque ont rehaussé l'éclat de cette cérémonie à savoir les présidents des Parlements du Mali et du Burkina Faso. Etaient également à la cérémonie, le Premier ministre, SEM. Brigi Rafini, des présidents d'institutions de la République ainsi que des membres du Gouvernement et du Corps diplomatique. Outre la traditionnelle allocution de clôture prononcée par SE M. Hama Amadou (dont nous publions l'intégralité) les Présidents des Parlements du Mali et du Burkina Faso ont respectivement pris la parole à cette cérémonie.

Dans l'allocution qu'il a prononcée à cette occasion, le Président de l'Assemblée nationale du Mali, SEM. Younoussi Touré, a d'abord justifié sa présence à cette cérémonie solennelle de clôture de la session de l'Assemblée nationale, en indiquant qu'il s'agit d'abord de répondre favorablement à l'invitation fraternelle et amicale du Président Hama Amadou. Mais, a-t-il dit, il y a encore d'autres motifs : « nous sommes là également, pour dire merci au peuple frère du Niger. Merci pour votre solidarité agissante durant la crise malienne ; merci pour l'engagement sans équivoque du Président Issoufou pour la défense de la paix, de la démocratie et de la liberté au Mali et au Sahel ; merci pour le sang versé par les braves soldats nigériens pour la liberté du peuple malien. Nous sommes là enfin pour marquer notre solidarité au peuple du Niger qui vient d'être victime d'un double attentat terroriste à Agadez et à Arlit. Nous voudrions présenter au nom du peuple malien, nos condoléances émues aux familles des victimes, au Parlement et au peuple du Niger. Parlant de la menace terroriste qui plane sur notre pays, M.Younous Touré a eu un langage rassurant : « le peuple Nigérien épris de paix et de justice vaincra le terrorisme! Il le vaincra, car il défend sa liberté, son droit à la paix et à la stabilité. Il le vaincra, car il aura le soutien des peuples d'Afrique et du monde dans son juste combat », a-t-il souligné.
Affirmant que l''insécurité au Sahel constitue pour une vive préoccupation, SEM. Younoussi Touré a estimé que la situation au Mali et l'agression qui vient d'être perpétrée au Niger par les terroristes, montrent la nécessité pour les pays de la sous-région de mettre tous leurs moyens de défense ensemble pour assurer leur sécurité collective. «C'est ensemble que nous devrons organiser la lutte globale contre le terrorisme et la criminalité transnationale qui se sont installés dans la région du Sahel», a-t-il souligné. Après avoir salué l'intervention de l'armée française, soutenues par les forces tchadiennes et nigériennes ainsi que d'autres contingents de la MISMA pour la libération du nord Mali, le président de l'Assemblée Nationale du Mali a rendu un hommage à toutes ces troupes engagées dans la bataille, avant de s'incliner devant la mémoire des soldats tombés sur le champ d'honneur et de souhaiter prompt rétablissement aux blessés.
Parlant de la situation politique au Mali, M. Younoussi Touré a assuré qu'à l'heure actuelle, le gouvernement de transition est en train de mettre en œuvre activement une feuille de route que l'Assemblée nationale a adoptée le 29 janvier dernier. Cette feuille de route comprend essentiellement deux volets, à savoir la libération et à la sécurisation du pays et l'organisation des élections au mois de juillet 2013. Concernant la libération et la sécurisation du pays, il a noté que même si aujourd'hui les grandes villes du nord comme Gao et Tombouctou ont été libérées, la principale préoccupation des autorités maliennes porte sur la libération de Kidal qui reste encore occupée par les indépendantistes du Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) et leurs alliés du Mouvement Islamique de l'Azawad (MIA). « Il reste entendu que le Mali et la Communauté internationale dans sa totalité restent fermes sur la nécessité de continuer à déployer des forces dans le nord du Mali jusqu'à la libération totale du territoire national. Il ne saurait y avoir deux forces armées à l'intérieur du Mali ». Du reste, a-t-il annoncé, la récente Résolution n° 2100 de l'ONU sur la transformation de la MISMA en MINUSMA tient compte de cette préoccupation. « Le Gouvernement du Mali est disposé à négocier avec tous ceux qui respectent les principes suivants : reconnaître l'intégrité territoriale du Mali ; reconnaître la laïcité du Mali ; accepter de déposer les armes », a souligné M. Younoussi Touré. Ce dernier n'a pas manqué de réitérer sa gratitude aux dirigeants et au peuple nigériens pour leur grande hospitalité à l'égard des populations maliennes réfugiées au Niger.
A son tour, le Président de l'Assemblée nationale du Burkina Faso, SEM. Soungalo Appolinaire Ouattara, a d'abord adressé ses salutations fraternelles de l'Assemblée nationale du Burkina Faso à celle de notre pays avant de féliciter le Président ainsi que toute la représentation nationale du Niger pour les efforts inlassables déployés en vue de doter le Niger d'un système législatif productif et performant. Il a également transmis au Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou, les salutations chaleureuses de son ami et frère, SEM. Blaise Compaoré, Président du Faso. Parlant des attaques terroristes à Agadez et à Arlit, il a indiqué que l'Assemblée nationale du Burkina et le peuple burkinabé condamnent « ces actes barbares et ignobles perpétrés par des groupes terroristes armés » et expriment leur profonde compassion et leur solidarité face à ce phénomène. «Il est impératif pour nos pays de redoubler de vigilance et de resserrer les liens sécuritaires tout en interpelant la communauté internationale à se mobiliser davantage pour renforcer la stabilité et la paix en Afrique ». M. Soungalo Appolinaire Ouattara a ajouté que sa présence à Niamey « est la concrétisation d'une volonté de renforcer les liens naturels, historiques et culturels qui lient nos deux peuples et c'est le lieu de rendre un vibrant hommage au vaillant peuple frère du Niger pour les acquis importants réalisés sur les chantiers du développement et de la démocratie».
Parlant de démocratie et de développement, il a souligné la nécessité d'impliquer les parlements et les parlementaires dans les actions de la communauté internationale, notamment dans le processus d'élaboration des objectifs de développement post 2015. «Le Niger comme le Burkina Faso se doivent de relever les défis des OMD et pour ce faire, il nous parait utile de mettre en place un cadre de concertation bilatéral entre parlementaires nigériens et burkinabé et organiser des concertations multilatérales à l'initiative conjointe de nos deux parlements », a-t-il encore souligné.
Allocution de SEM. Hama Amadou, President de l'Assemblée Nationale, à l'occasion de la cérémonie de clôture de la première Session Ordinaire au titre de l'année 2013
«Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Vous avez remarqué, sans doute, la présence dans l'hémicycle de deux personnalités éminentes, qui nous ont fait l'honneur insigne de répondre favorablement à l'invitation que nous leur avons adressée, à l'occasion de la cérémonie de clôture de notre session. Elles ont voulu ainsi faisant, réaffirmer l'amitié sincère et les liens de voisinage exceptionnellement étroits qui existent entre nos peuples, nos gouvernements et nos parlements. Il s'agit du Président de l'Assemblée nationale du Mali, son Excellence Younoussi Touré et du Président de l'Assemblée nationale du Burkina Faso, son Excellence Soungalo Apollinaire Ouattara, que je vous demande d'applaudir.
Monsieur le Président Younoussi Touré, votre présence parmi nous témoigne de l'estime singulière que le Mali a toujours eue envers le Niger.
Cette estime est réciproque car nos deux peuples ont une histoire et un passé communs. Au demeurant, de très nombreux nigériens ont leur racine ethnique au Mali. Ils ne l'oublient pas. D'où cette sensibilité particulière à l'égard de votre pays et de votre peuple.
En outre, les liens de voisinage, les problèmes communs et les perspectives communes d'avenir ont créé une sorte de solidarité à nulle autre pareille entre nos deux pays. Vos problèmes sont donc les nôtres et les nôtres, vous les partagerez d'une façon ou d'une autre. Nous sommes, Monsieur le Président, condamnés à vivre dans une communion forcée. Il est vrai qu'en ce moment, le Mali vit l'épisode le plus tragique de son histoire. Il est en effet contraint de mener une guerre dont le fondement, bien que d'essence irrédentiste au départ, a par la suite évolué vers une guerre de nature incontestablement terroriste. Cependant au Niger, nous savons bien que la guerre contre le Mali, n'est pas dirigée seulement contre le Mali. A preuve, les ennemis du Mali viennent d'attaquer le Niger. Et nous savons qu'ils agresseront de même d'autres Etats, pour la même raison. Parce que tout naturellement, le terrorisme pour se financer et atteindre ses objectifs criminels, a besoin d'un couloir de passage pour les narco-trafiquants, ses alliés. Il a besoin d'un no man's land ainsi que de pays sahélo-sahariens soumis de force à son influence démoniaque. Ainsi la stratégie du Djihad islamique sur laquelle il s'appuie, n'est en réalité que l'emballage doré, qui lui permet de rendre possible le prosélytisme qu'il professe vis-à-vis des naïves populations analphabètes, afin de les attacher par ce biais aux desseins inavouables qui sous-tendent son véritable projet. Dans cette optique, le Mali certes était, à l'époque, le point de pénétration le plus favorable, mais il n'en est que la première étape. Au Niger, nous l'avons bien compris, et c'est pourquoi le Président Issoufou Mahamadou, le gouvernement, la représentation nationale et l'ensemble du peuple nigérien, dans une unanimité remarquable, ont décidé de lui manifester une solidarité sans réserve, en se battant militairement à ses côtés. Le Niger est donc à vos côtés et le restera Incha Allah, jusqu'au terme de cette guerre, qui ne saurait avoir d'autres issues, que la victoire totale, donc l'éradication absolue des forces maléfiques qui l'ont provoquée.
Toutefois, Monsieur le Président, les parlementaires nigériens souhaitent que s'installe rapidement au Mali, un pouvoir à la légitimité incontestée, à travers des élections libres et transparentes, sur l'ensemble du territoire malien et avec tout le peuple malien.
Car s'il faut éradiquer le terrorisme de son sol, il faut aussi clore définitivement la page de l'irrédentisme récurrent au Mali. Il faut que les élections se tiennent à Kidal, Aguelock et Ménaka tout autant qu'à Gao, Ansongo et Tombouctou.
C'est ainsi que nous comprenons ici au Niger en tout cas, la restauration effective de l'intégrité du Mali ainsi que celle de sa souveraineté incontestée sur son sol, c'est-à-dire jusqu'à ses frontières avec l'Algérie.
Cela ne signifie pas que les députés nigériens soient hostiles au dialogue avec le MNLA ou les autres forces irrédentistes. Car le dialogue et les négociations sont indispensables, que dis-je nécessaires et obligés. Mais ceux-ci ne devraient pour quelque motif que ce soit, aboutir à une quelconque partition du Mali. Un tel aboutissement serait une véritable catastrophe donc inacceptable, voire même dangereux, pour l'avenir de tous les Etats africains au Sud du Sahara. C'est pour cette raison en particulier que le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation ne saurait être révisé, ni révisable, dans le cadre du traité fondateur de l'Union africaine. Néanmoins, l'identité des régions ainsi que des communautés qui les habitent, mérite d'être reconnue et protégée. De même, chaque région a-t-elle le droit légitime d'aspirer au développement, comme au bien-être ainsi qu'à l'espérance en un avenir meilleur.
Le Nord du Mali ne peut par conséquent être laissé-pour-compte, c'est-à-dire abandonné au crime organisé, parce que livré à la pauvreté absolue, au dénuement complet, et donc à l'esprit permanent de révolte ainsi qu'aux choix dictés par le désespoir.
En termes clairs, les efforts de développement du Mali consentis au Sud, doivent aussi s'étendre au Nord du Mali, à travers notamment la mise en exploitation de ses nombreuses ressources naturelles, ainsi que par l'affirmation renforcée de l'appartenance des populations des régions septentrionales à la nation malienne, une et indivisible.
La paix autant que le réconfort dûs au sentiment d'intégration de tous à la nation unique du Mali contribueraient significativement à l'évolution des mentalités des uns et des autres, vers l'unité nationale, seul antidote contre la fragmentation de laquelle nait le désir de la partition.
Monsieur le Président, pardonnez-moi, si ces propos vous paraissent excessifs, mais la stabilité de votre pays conditionne celle du nôtre, et je pense qu'entre frères, nous nous devons de temps à autre, la vérité ou à tout le moins, la sincérité dans l'expression de notre vision des choses.
Nous pouvons nous tromper certes, mais sachez que ce que nous disons, relève d'un bon sentiment, et surtout du souci constant, qui nous habite de voir le peuple frère du Mali, retrouver la sérénité et son unité présentement fracturée par le choix désastreux d'un système de gouvernance dans lequel certaines communautés se sentent marginalisées.
Dans tous les cas, sachez que le peuple nigérien, ne marchandera jamais au Mali, sa solidarité et ses prières, pour un retour total et durable, de la paix sur son territoire. Permettez que je saisisse l'occasion de votre présence ici, pour saluer et féliciter les troupes nigériennes, actuellement au Mali, qui font honneur à leur pays en apportant par leur présence remarquée et remarquable le réconfort aux populations de Gao, Ansongo et Ménaka.
Monsieur le Président Soungalo, mon cher frère,
Des bons rapports entre le Burkina Faso et le Niger, que pourrais-je dire qui n'ait été déjà dit et concrètement vécus. De la solidarité du Burkina Faso envers le Niger, ce pays nous a tout démontré. Qui au Niger en effet, ne se rappelle, aux périodes les plus troublées de notre pays, comment le Burkina Faso et son Président Blaise Compaoré, ont contribué à y ramener la sérénité et la paix ? Il me revient à l'esprit, notamment la première rébellion armée qu'a connue le Niger. C'est grâce à l'entregent, à la patience infinie du Président Compaoré et à son sens aigu des relations humaines, que l'unité du pays et la paix furent retrouvées.
C'est aussi grâce à ses médiations fraternelles et discrètes, pleines de tact et d'humanité, que les multiples crises politiques qu'a vécues notre pays n'ont pas débouché au pire. On a tendance souvent à l'oublier, mais assurément notre peuple doit beaucoup au Burkina Faso et à son Président. Ils ont su, sans jamais se lasser, mettre leur amitié sincère au service du Niger. Je voudrais donc saisir cette occasion, Monsieur le Président Soungalo, pour vous demander de transmettre au chef de l'Etat du Faso, au parlement, et au peuple frère du Burkina Faso, notre gratitude et notre reconnaissance infinie.
Nous accompagnons cette gratitude de nos prières, afin que votre pays demeure pour notre sous-région, le havre de réconfort vers lequel, se tournent nos Etats lorsque les démons de l'instabilité viennent les hanter.
Monsieur le Président, l'Assemblée nationale du Niger souhaite également continuer à entretenir les bonnes, les excellentes relations de coopération qui existent entre les parlements burkinabé et nigérien. Ensemble, il nous revient, à travers une diplomatie parlementaire plus audacieuse de contribuer, aux côtés de nos exécutifs nationaux, à accélérer l'intégration dans notre espace communautaire et pourquoi pas, aller vers une plus grande et effective unité politique. Car, nous en sommes persuadés, c'est là que réside la voie de l'avenir radieux que nous cherchons depuis si longtemps pour nos pays et nos peuples. Monsieur le Président, merci d'être venu, car vous avez contribué à rehausser de façon significative, l'éclat de la cérémonie de clôture de notre session. Soyez-en remercié.
Excellences Messieurs les Présidents,
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Honorables députés, chers collègues,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
La clôture de notre session intervient malheureusement à un moment où la menace terroriste a fini par se concrétiser dans notre pays. Le MUJAO, parce qu'il faut appeler l'ennemi par son nom, a frappé la semaine dernière la caserne militaire d'Agadez et la SOMAÏR à Arlit. Deux opérations simultanées qui ont provoqué la mort d'un citoyen camerounais en stage militaire dans notre pays et de 24 citoyens nigériens dont la seule faute est d'appartenir à un Etat qui a contribué puissamment à sa déroute dans le Nord Mali. Deux attentats suicides, d'une sauvagerie à nulle autre pareille. Un acte de vengeance en quelque sorte dicté par la rage et le désespoir d'une organisation criminelle qui a cru jusqu'en avril dernier, qu'elle pouvait s'octroyer un territoire voué au crime et aux trafics les plus vils, par le prélèvement forcé d'une partie des pays de l'Afrique de l'Ouest en bordure du Sahara. Malheureusement, le MUJAO a vu ses rêves partir en fumée, anéantis par les armées de la coalition anti-terroriste. Conscient de sa défaite consommée, MUJAO a décidé de s'en prendre aux Etats et aux peuples qui se sont courageusement et fermement dressés sur son chemin. Il veut par ces actes ignobles, d'une certaine façon, y installer la terreur, la destruction et la mort par le moyen de sacrifices humains, dont nous avons eu à constater à Agadez, toute la sanguinaire barbarie.
Mesdames et Messieurs,
Des compatriotes sont morts il est vrai, mais des terroristes qui les ont assassinés, ne subsiste aussi que le souvenir de leur folie meurtrière. Ceux-là ont voulu semer la mort et la destruction, ils sont morts et détruits aussi bien pour le monde d'ici-bas que pour l'au-delà, où ils connaîtront assurément les tourments de l'enfer pour l'Eternité.
Car Dieu n'a concédé le privilège à personne sur terre, d'ôter les vies qu'il a données. Et personne n'a reçu procuration de sa part, pour juger à sa place les actes de ses semblables. C'est pourquoi nous devons considérer nos compatriotes tombés sous les balles de ces extrémistes drogués et suicidaires, comme des martyrs, les vrais martyrs de la paix universelle. Je vous demande par conséquent de vous lever et d'observer pour le repos de leurs âmes, une minute de silence et de dire en vos cœurs une Fatiha, afin que Dieu le miséricordieux, leur ouvre grandement les portes de son paradis éternel. Amen !
Mesdames et Messieurs,
Ne nous y trompons pas, les tragiques événements d'Agadez et d'Arlit, constituent une véritable déclaration de guerre contre notre pays. Nous devons par conséquent, tous ensemble prendre celle-ci avec la gravité et la responsabilité qu'elle nous impose à tous. Je veux dire la responsabilité qu'elle impose au peuple nigérien tout entier. Ces actions du MUJAO, dictées par le ressentiment propre aux cœurs impitoyables, visent essentiellement à semer la terreur dans notre pays. Le MUJAO veut faire mal et pousser ainsi faisant, nos concitoyens au courage fragile, à cultiver le doute afin de les conduire progressivement à contester et remettre en cause la pertinence des choix de l'Etat, dans la lutte qu'il a décidé d'engager contre le terrorisme, solidairement avec les pays qui s'y investissent, afin d'éradiquer du Sahel, l'idéologie de l'extrémisme moyenâgeux et sanguinaire.
Notre peuple, hélas pour le MUJAO, est conscient des vrais enjeux. Il sait qu'au-delà de la faconde religieuse qui l'habille, l'ambition véritable de cette organisation criminelle est de s'attaquer à l'intégrité territoriale du Niger comme il l'a tenté au Mali, et de plonger ses habitants dans un asservissement mental afin d'en faire des bombes humaines, lancées dans sa guerre chimérique contre le vaste monde qu'il abhorre tout entier. Le peuple nigérien se battra pour sa liberté et se battra pour maintenir par tous les moyens, la paix sur son sol et dans toute la région à laquelle il appartient. Les événements du jeudi 23 mai, aussi douloureux soient-ils, ne sauraient donc émousser la détermination du Niger à rester debout, digne et fier, pour se battre avec plus de résolution encore qu'hier, aux côtés des forces anti-terroristes mobilisées contre la barbarie et la méchanceté aveugles. Et nous sommes tout aussi persuadés, qu'ils ne sauraient non plus entamer le moral et la combativité de notre Armée ainsi que ceux des autres forces de défense et de sécurité.
Cependant la sauvage agression du MUJAO, commande à notre peuple tout entier de comprendre, qu'il est tenu à un devoir de vigilance accrue et une discipline collective plus rigoureuse. Car le Niger ne doit plus faire preuve de complaisance ou de compréhension à l'égard de l'insolite ou de l'inhabituel.
Tout, à cet égard, devra désormais être signalé, vérifié et minutieusement contrôlé. C'est dire ainsi, que les forces de défense et de sécurité ont désormais aussi un devoir de rigueur militaire renforcé, pour ne pas dire strict et sourcilleux. Elles doivent tout autant, s'imposer, un point d'honneur, celui de ne plus banaliser, quelque information que ce soit, sur la sécurité que les citoyens auront à leur transmettre.
Parce que pour davantage collaborer à la sécurité commune, le citoyen qui informe a besoin de réactivité. Il a besoin de sentir qu'il est pris au sérieux. Mais ce dernier devra en contrepartie, s'efforcer de fournir des informations fiables et effectivement vérifiables. Il ne s'agit pas pour autant de créer dans notre pays une atmosphère de psychose sécuritaire, mais il s'agit d'organiser un climat d'insécurité réelle pour l'ennemi et ses complices, tapis dans l'ombre de la malveillance.
Mesdames et Messieurs,
L'insécurité qui n'est plus à la simple menace, mais à son expression concrète dans notre pays, impose à la classe politique, une attitude de très grande responsabilité relativement à l'obligation qui lui incombe de contribuer à la création du climat de sérénité politique, dont l'Etat a besoin, pour gérer avec efficacité et succès, la guerre que nous a déclarée la horde armée des narco-trafiquants en déroute au Mali.
Cette même responsabilité s'impose à la société civile comme aux médias. En effet, à partir du 23 mai dernier, chaque nigérienne, chaque nigérien, doit se convaincre qu'il est potentiellement un soldat réserviste de la République, auquel revient la mission sacrée d'aider, en attendant l'appel possible sous les drapeaux, à l'émergence d'un climat psychologique et mental favorable à l'union sacrée des esprits et des cœurs de tous les nigériens, en vue d'une véritable convergence d'esprit au sein de la nation pour la victoire.
Autrement dit, sur la question relative à la guerre contre le terrorisme, il faut éviter, autant que faire se peut, les débats médiatiques susceptibles de fragiliser la stratégie nationale de défense, ou multiplier inutilement les fronts d'hostilité contre lesquels il nous faudrait alors faire face. Il faut surtout éviter, de faire de cette guerre qui risque d'être longue et meurtrière, un sujet de polémique ou de propos légers, capables de fissurer l'unité et la cohésion nécessaires de notre peuple, en ces moments de grandes et angoissantes épreuves.
Pour le reste, Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, il nous revient à tous, de mener auprès des populations, des villes comme des campagnes, un travail de sensibilisation méthodique et approfondie, afin que la nation mobilisée soutienne l'effort de guerre, et apporte dans le domaine de la sécurité, tout au moins, un soutien massif et actif à notre gouvernement, dont nous attendons, qu'il insuffle à notre Armée et aux forces de sécurité, la discipline militaire stricte sans laquelle il n'est pas de victoire possible. Nous attendons de lui également les moyens de motivation accrue de nos combattants sur tous les terrains du front.
Monsieur le Premier Ministre,
Le gouvernement, sous la direction volontariste du Président de la République, a sur le plan de la sécurité déjà, beaucoup fait, ayant reçu de l'Assemblée nationale les crédits budgétaires indispensables à l'effort de rééquipement des forces de défense, notamment celles de l'Armée de l'air.
Il reste que les moyens, de quelque envergure qu'ils soient, se révéleront inutiles dans la guerre contre le terrorisme, lequel comme vous le savez, ne s'embarrasse pas de règles conventionnelles, si un effort financier spécial n'est pas consenti au profit de nos services de renseignement. En effet, cette guerre se gagnera d'abord par l'abondance et la fiabilité des renseignements, qu'ils soient militaires, policiers ou civils, sinon le risque est grand d'être encore douloureusement surpris par l'ennemi, dont nous connaissons la grande capacité à se fondre dans la masse, frapper et disparaître, anonyme et insaisissable. En attendant, mobilisons le peuple nigérien et organisons-le méthodiquement dans l'unité et l'infrangible cohésion que requiert l'Etat de guerre.
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Honorables députés, chers collègues,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Sur un tout autre plan, la session qui s'achève a été particulièrement fournie, avec l'examen et l'adoption de multiples projets de texte dont l'Assemblée nationale s'est assurée de la concordance avec l'intérêt général, ou encore avec les interpellations et autres questions d'actualité adressées aux membres du gouvernement. A titre de rappel, je voudrais évoquer, parmi la multitude de textes les plus importants examinés et votés, le projet de loi sur l'urbanisme ; celui portant première rectification de la loi de finances 2013 ; mais également le statut autonome du cadre des Douanes. Par le travail ainsi abattu dans le respect des intérêts des populations nigériennes, l'Assemblée nationale a tenu encore une fois son pari : celui d'assumer pleinement sa mission de représentation de la nation avec la responsabilité et la rigueur requises.
Honorables députés, chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
En souhaitant à notre pays de surmonter avec succès l'épreuve difficile à laquelle, la haine terroriste cherche, à le soumettre, je vous demande, mes chers collègues députés, de mettre à profit la période de l'intersession pour rencontrer nos concitoyens en zone rurale comme en zone urbaine, afin qu'ils comprennent et collaborent spontanément à la lutte contre les agents de la terreur, par le renseignement et la vigilance, pour la sauvegarde de la sécurité et de la paix, sur toute l'étendue du territoire national.
Sur l'espérance que nous assumerons cette mission avec l'enthousiasme et la conviction patriotique qui conviennent, je déclare close la première session ordinaire de l'Assemblée nationale au titre de l'année 2013, tout en appelant les pays voisins du Niger, du Nord comme du Sud, de l'Ouest comme de l'Est, à une réelle et effective solidarité entre nos peuples, dans la guerre engagée contre le fléau du terrorisme. C'est notre intérêt commun qui nous commande d'agir ensemble, afin que le socle du développement auquel nous aspirons tous, c'est-à-dire la paix, se réalise pleinement en Afrique au Nord comme au Sud du Sahara. Notre souhait est aussi que tous nos voisins sachent que le peuple nigérien n'est hostile à aucun d'entre eux et œuvre au contraire quotidiennement, à renforcer la confiance et l'amitié sincère qui doivent exister entre nos Etats, leurs dirigeants et leurs peuples. Il souhaite aussi que les incompréhensions éventuelles qui peuvent naître souvent naturellement de tout rapport de voisinage, se règlent à l'amiable par le dialogue et l'échange fraternels. Que Dieu le tout puissant aide les pays de la bande Sahélo-Saharienne, à trouver la sérénité et la paix, afin de faire face ensemble au seul combat qui vaille, celui de l'émancipation économique et de la préservation de la dignité de nos peuples.
Je vous remercie de votre aimable attention.»

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