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Les Présidents Mohamed Moncef Marzouki et Issoufou Mahamadou coprésident le lancement du Forum économique Niger-Tunisie : Bâtir un partenariat économique exemplaire dans la complémentarité
Publié le lundi 23 juin 2014   |  Le Sahel


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© Le Sahel par DR
Les Présidents Mohamed Moncef Marzouki et Issoufou Mahamadou coprésident le lancement du Forum économique Niger-Tunisie


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A la tête d'une importante délégation d'opérateurs économiques, le Président de la République de Tunisie, Dr Mohamed Moncef Marzouki a entamé le 22 juin, une visite officielle à Niamey, où juste après son arrivée, il a coprésidé avec le Président de la République du Niger, SE. Issoufou Mahamadou, au Palais des Congrès, le forum économique Niger-Tunisie. Cette importante rencontre visant à bâtir un partenariat économique exemplaire dans la complémentarité a connu une grande mobilisation.
Le forum économique Niger-Tunisie constitue une grande opportunité pour le renforcement des liens de coopération entre ces deux pays. La relation entre le Niger et la Tunisie remonte à l'indépendance de ces deux anciennes colonies françaises. Ce forum économique qui se tient longtemps après la première foire nigéro-tunisienne de 1965 nourrit beaucoup d'espoirs. En effet, dans son discours, le Président de la République du Niger SE Issoufou Mahamadou a émis le vœu que, « ce forum marque encore plus fortement et positivement le contenu de notre relation bilatérale en lui insufflant une nouvelle vigueur qui renforcerait des relations déjà anciennes qui unissent nos deux pays».
Il y a longtemps que de hauts responsables tunisiens n'ont pas visité le Niger, car la dernière visite, celle du Président Bourguiba remonte aux années 1970, a regretté le Président Mohamed Moncef Marzouki. «Je mesure à quel point nous nous sommes manqués, nous nous sommes ratés, à quel point nous avons laissé passer autant de temps. Je pense que maintenant nous devons mettre les bouchées doubles pour rattraper ce temps perdu», a déclaré Dr Mohamed Moncef Marzouki. Aussi, il a réaffirmé la détermination de la Tunisie, de son gouvernement et de son assemblée constituante «de revenir en Afrique, qu'elle n'a jamais quittée, de faire partie de ce continent qui est entrain de prendre sa place dans le monde et la Tunisie est déterminer à assumer son africanité. »

S'adressant à son hôte, le Président Issoufou Mahamadou, le Président tunisien a indiqué que sa visite au Niger participe de la conscience du devoir de solidarité auquel doivent satisfaire les africains. Le Niger et la Tunisie, a-t-il souligné, ont tellement de chose en commun, d'où la nécessité d'une solidarité africaine entre les pays. Aussi il a annoncé la volonté de la Tunisie à ouvrir au Niger ses hôpitaux, ses universités, à supprimer les visas, ouvrir des lignes aériennes. «Nous ne pouvons pas nous sauver tout seul», a-t-il dit. Aussi c'est d'une relation «gagnant-gagnant, humanisée, et basée sur l'éthique» entre les deux pays, a indiqué Dr Mohamed Moncef Marzouki. Pour ce qui est de la solidarité attendue du Niger, par la Tunisie, le Président Marzouki a demandé à Son Excellence Issoufou Mahamadou d'appuyer l'intégration de son pays à l'UEMOA.
Après le lancement par les deux Présidents, du forum économique Niger-Tunisie, d'autres personnalités sont montées à la tribune du Palais des congrès pour des interventions sur cette grande rencontre qui regroupe les délégations des deux pays.
Le ministre du Commerce du Niger, M. Alma Oumarou, a présenté un exposé sur le climat des affaires et les opportunités d'investissement dans le pays. Il a d'abord rappelé la position carrefour du Niger entre l'Afrique du Nord et l'Afrique Subsaharienne, et qui fait du pays une porte d'entrée sur un marché de plus de 280 millions de consommateurs. Le Niger appartient aussi à plusieurs regroupements économiques dont la CEDEAO et l'UEMOA qui se sont fixés comme objectif de créer un cadre propice pour permettre aux investisseurs privés de prospérer dans les affaires et de booster la croissance.
Au nombre des mesures et réformes initiées par le gouvernement pour rendre le climat des affaires attrayant, le ministre en charge du Commerce a cité la création du Conseil National des Investisseurs Privés (CNIP), un cadre de dialogue public privé sous la présidence du premier ministre et qui vise à lever les entraves au développement du secteur privé. Le Comité Permanent de Concertation (CPC) entre le Ministère du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé et la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger est aussi un autre cadre bilatéral de dialogue public privé, qui s'inscrit dans la même démarche. Ce comité est saisi à tout moment des problèmes qui se posent au secteur privé.
M. Alma Oumarou a aussi souligné la création d'un groupe de contact Douanes-Opérateurs économiques qui est un cadre de partenariat dynamique entre l'administration douanière et les opérateurs économiques, de la Maison de l'Entreprise, d'un cadre de Partenariat Public Privé sécurisant et attractif, régi par plusieurs textes dont la Loi portant Régime général des Contrats de Partenariat public privé en République du Niger, la Loi portant Régime fiscal, financier et comptable, applicable aux contrats de Partenariat Public Privé, du Dispositif institutionnel d'amélioration des indicateurs du climat des affaires. Les autres mesures sont la Création d'un Centre de Gestion Agréé (CGA), l'adhésion du Niger à l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA), l'adoption d'un nouveau code de travail qui accorde la liberté d'embauche et la facilité d'octroi de visa de travail pour les étrangers, la révision du code des investissements pour apporter des innovations afin de stimuler les investissements et la création d'emplois à travers des avantages fiscaux, un code minier et un code pétrolier qui octroient des avantages fiscaux à toutes les phases, de la recherche à l'exploitation des investissements, le décret simplifiant les procédures de création d'entreprise, le décret supprimant le capital minimum et le recours au notaire pour la création d'une SARL.
Aussi, a relevé le ministre du Commerce, en matière de fiscalité le Niger dispose d'un système fiscal de type déclaratif qui a été rénové afin de faire face aux enjeux économiques du monde contemporain. Cette fiscalité, a-t-il précisé, prend en compte les incidences de l'appartenance de notre pays à l'UEMOA qui prône l'harmonisation d'un certain nombre d'impôts au sein de l'espace. « Tous ces dispositifs et réformes ont pour objectifs de valoriser les énormes potentialités d'investissement qui peuvent être saisies dans les domaines suivants», a soutenu M. Alma Oumarou.
Quant aux opportunités d'investissements, le ministre du Commerce a rappelé qu'elles existent dans tous les domaines : qu'il s'agisse des mines où le sous-sol nigérien regorge d'importantes réserves d'uranium, de charbon, de fer, d'or, de phosphate, de sel, de calcaire, de gypse. Et plus de 500 permis libres sont disponibles toutes substances confondues. Le domaine pétrolier et gazier, de l'énergie présente aussi les mêmes opportunités. Aussi, les secteurs de l'agro-industrie, de l'urbanisme, des transports et des infrastructures, de l'Agriculture avec l'initiative 3N «les Nigériens nourrissent les Nigériens», de l'élevage, l'artisanat, du Tourisme, le secteur financier, des services de communication restent aussi ouverts aux investisseurs. « Le Niger est un site attrayant et sûr pour tout investisseur privé», a conclut M. Alma Oumarou.
Dans son intervention, le directeur général du centre de promotion des exportations de la Tunisie, M. Abdellliatif Hammam, a informé quant à lui les opérateurs économiques nigériens de la présence d'une importante délégation d'investisseurs tunisiens représentants des entreprises des secteurs productifs publics et privés, et un large réseau d'expertise et de compétences tunisiennes. Tout ce monde est venu à la rencontre des Nigériens avec la volonté d'apporter leur contribution et leur savoir faire et participer ainsi au développement du Niger, a-t-il assuré. Ces potentiels investisseurs et partenaires ont suivi avec beaucoup d'intérêt la normalisation de la politique nigérienne et le renforcement de la stabilité, et noté avec beaucoup de satisfaction l'accélération du rythme de la croissance qui atteint 13% en 2012, avec une maitrise de l'inflation à un taux ramené à 1,8% en 2013 alors qu'il était jusqu'à 3,9% en 2012.
M. Badelliatif Hammam a aussi évoqué les atouts dont dispose le Niger dans les différents domaines d'activité et en ce qui concerne les ressources du sous sol. « Il est grand temps de transformer les opportunités en projets concret générateur d'emploi et de valeur ajoutée », a-t-il dit. Les grands projets et programmes déjà mis en place par les autorités, les mesures et reformes prises pour favoriser le climat des affaires et faciliter les démarches aux investisseurs et la création de PME, ont été aussi appréciées par le directeur général du centre de promotion des exportations de la Tunisie. La prise de conscience de ces potentialités incite les tunisiens à manifester à l'occasion de ce forum leur volonté d'être les partenaires du Niger, a expliqué M. Badelliatif Hammam.
Des échanges étaient inscrits à l'agenda du forum entre les membres de la délégation tunisienne et les nigériens en vue de partager des technologies dans des domaines comme ceux de l'électrification, la gestion de l'eau, la préservation de l'environnement, la promotion des logements sociaux, la fourniture des services publics, de l'ingénierie, des études, des banques, des services de santé, de la science, de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle, etc. Bref, a estimé le directeur général du centre de promotion des exportations de la Tunisie, il y a beaucoup à faire, et « nous devons faire mieux et nous pouvons faire mieux ». Les Nigériens sont la bienvenue en Tunisie.
Après le représentant du patronat tunisien, la ministre déléguée au développement industriel, Mme Kafa Rékiatou Christelle Jackou, a pris la parole pour davantage expliquer à l'assistance les opportunités et avantages qui s'offrent aux investisseurs intéressés à développer des activités au Niger. «Je vous invite à venir investir au Niger », a-t-elle dit à l'adresse des membres de la délégation tunisienne présents au forum économique. Pour leur prouver que tout est à leur avantage, la ministre déléguée au développement industriel a invoqué l'une des dernières mesures prises par le gouvernement pour inciter les investissements. « Depuis le 16 avril 2014, nous avons un code des investissements qui est vraiment attractif », a-t-elle souligné. Avec cette mesure qui instaure un guichet unique, le demandeur d'agrément pour le code d'investissement ont tout au plus 30 jours pour avoir une réponse, et, passé ce délai sans aucune réaction des autorités, le demandeur peut considérer qu'il a son agrément. Un détail qui a manifestement séduit l'assistance, à en juger par la salve d'applaudissement qui a accueilli l'information. Mme Kafa Rékiatou Christelle Jackou, a poursuivi en détaillant les autres points contenus dans le code, notamment les avantages en termes d'exonération, la durée, et, fait plus avantageux encore, le bonus prévu pour les investisseurs qui s'installent hors de Niamey, dans les régions. « Je vous assure, venez investir au Niger, vous ne le regretterez pas », a-t-elle répété.
A son tour, le président de la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger (CCIAN), M. Moussa Sidi, s'est d'abord réjoui de l'arrivée de la délégation tunisienne conduite par le Président du pays, Dr Mohamed Moncef Marzouki. Il a ensuite vivement remercié le Président de la République, SE. Issoufou Mahamadou, pour ses efforts en faveur de la promotion du secteur privé, et pour le développement d'un partenariat entre la Tunisie et le Niger. Selon lui, la tenue de ce forum traduit aussi la détermination des opérateurs économiques nigériens à bâtir un partenariat mutuellement avantageux.
M. Moussa Sidi a rappelé aussi les importantes potentialités et opportunités d'investissements dont dispose le Niger dans les domaines agricole, pastoral, minier, artisanal touristique surtout. Et la Tunisie, a relevé M. Moussa Sidi, dispose d'expertises avérées dans les domaines de l'agro-industrie. Des opportunités sont là pour la production, la transformation, et la création de petites et moyennes entreprises, d'industrie, a-t-il dit, avec également la forte demande locale, en constante augmentation en matière d'agro alimentaire, équipements, textiles, matériaux de construction, énergie solaire, besoin de financement. Autant de domaines dans lesquels les opérateurs économiques des deux pays peuvent construire un partenariat soutenu, a estimé le président de la chambre de commerce, d'industrie et d'artisanat du Niger. Le tout dans un environnement favorable sur le plan de la sécurité physique et juridique, ce qui a amené M. Moussa Sidi à inviter ses pairs tunisiens à venir au Niger pour développer des activités économiques.
Des appels face auxquels les tunisiens ne sont pas restés insensibles, car aussitôt les membres des deux délégations se sont retrouvés pour des rencontres « B to B ». C'était des séances d'échanges et de discussions très fructueuses, car dans beaucoup de cas, elles ont débouché sur la concrétisation de partenariats.

Souley Moutari

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