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BEPC 2014 : Le printemps des fraudeurs
Publié le jeudi 26 juin 2014   |  actuniger


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© Autre presse par DR
BEPC 2014 : Le printemps des fraudeurs


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Amateurisme ou manque de discernement ? Difficile à qualifier cette bourde qui a poussé les autorités en charge des examens du BEPC à remettre aux correcteurs des différentes épreuves leur convocation plus de 48 heures avant le début des épreuves. Pourtant, cette pratique qui représente le socle même de la fraude avait été démasquée et bannie à jamais par l’intransigeant Sidikou qui a réussi à assainir le secteur. Avant devoir tous les dangers d’une telle pratique, voyons juste la manière détournée avec laquelle la fraude avait réussi à gangrener nos examens.

Comme on le sait, à partir des années 1990, le monde scolaire avait connu des mutations pas du tout souhaitables. En effet, à la faveur du rôle avant-gardiste qu’ils avaient joué dans le mouvement historique du 09 février 1990, les scolaires et étudiants avaient pris de la voix et partout, ils étaient écoutés et même chouchoutés par certaines forces qui évoluaient à l’ombre. C’était le cas des formations politiques naissantes qui avaient utilisé les scolaires jusque dans leurs guéguerres de positionnement. Allez chercher à comprendre mais un type comme mais un type comme Cheffou Amadou ne serait jamais parvenu n’eut été le soutien qu’il avait reçu d’un groupe d’étudiants de Maradi. Pour nuire à tel ou tel autre personne, il suffisait juste de pousser les étudiants à lui rédiger une « littérature » ; un écrit dans lequel on dénonce à tort ou à raison les agissements du concerné.

Au prochain Conseil des Ministres, soyez-en rassurés qu’il serait remercié. Ce contexte aidant, les scolaires et étudiants avaient de leur côté réussi à prendre en otage tout le système éducatif. A travers l’USN qui regroupait les scolaires de la Maternelle à l’Université, c’était un cadre gigantesque qui faisait très peur aux autorités de l’époque. Rien ne se faisait sans les étudiants ou tout se faisait sous leur instigation inéluctablement on courrait vers le Chaos du moment où la fougue qui accompagnait les desideratas des scolaires et étudiants n’était pas sans conséquence. La principale se ressentait dans les relations entre les élèves et leurs encadreurs ; plusieurs cas de violence avaient été enregistrés sur les enseignants qui se voyaient souvent obligés de répondre aux vœux de leurs élèves. Les étudiants de leur côté tiraient plaisir à faire la fête après avoir soutiré des sous à telle ou telle autorité. De ces deux comportements, il s’en est suivi un désintéressement vis-à-vis de l’académique au profit des luttes syndicales menées naïvement au profit d’autres intérêts. Petit à petit, la baisse de niveau gagne le monde scolaire.

Chemin faisant, les politiciens qui avaient utilisé les scolaires dans leurs luttes étaient arrivés au pouvoir, notamment avec l’AFC. Les scolaires et étudiants de leur côté avaient du mal à tenir à l’école, tant ont-ils passé le plus clair de leur temps à déambuler dans les rues.

Il fallait alors coûte que coûte sauver les meubles, en se rabattant justement sur les politiciens au pouvoir pour obtenir leur diplôme de fin d’études. C’est ainsi que la fraude a commencé par s’installer dans le monde scolaire et estudiantin. Au BEPC et au BAC notamment, les fuites étaient monnaie courante car, croyant servir un proche, certains hauts responsables n’hésitaient pas à divulguer les épreuves. Et, d’ami à ami, les épreuves se retrouvaient même à Katak. Le 2ème niveau de cette mascarade sont ces listes que les plus hautes institutions envoyaient dans les centres d’examens ; des listes d’élèves à faire passer. Les enseignants réticents au début avaient fini par céder sous le coup de la menace et aussi de l’appât du gain. Le BEPEC se vendait entre 75 et 50 mille francs ; le BAC entre 200 et 150 mille francs. Cet argent, les présidents des centres le partageaient avec certaines autorités de la Direction Régionale de l’Education et même du Ministère. Que voulez-vous ? L’environnement de l’époque était tel qu’un Ministre peut tendre la main pour empocher dix mille francs.

Une autre motivation à la fraude était servie encore par les politiciens. Il fallait vaille que vaille enregistrer un fort taux de réussite pour s’attirer la sympathie de l’électorat et, surtout, des partenaires au développement. Ces derniers avaient alors comme souci mesquin « une alphabétisation » à outrance qui représentait le socle de leurs différents programmes d’ajustement structuraux. C’était réussi avec une pléthore d’enseignement d’abord volontaires et ensuite contractuels qui n’avaient aucune qualification. On continuait à former ou à forger des élèves qui ne pouvaient absolument pas tenir tête aux épreuves des examens. Dans un tel contexte, la fraude semble être légitimée.

Depuis un certain temps, on semble prôner un certain retour à l’orthodoxie ; on dit vouloir rompre d’avec ce cycle infernal d’examens truqués. Cependant, tout reste des dires. Si les enseignants ont réellement pris conscience des conséquences du phénomène, le doute est permis chez les politiciens qui, chaque année, rabaissent le nombre de points pour l’obtention du BEPC surtout ; on parle de 16 points bonus de l’Etat à chaque session. Que dire cette année de cette bourde qui a donné aux enseignants la possibilité de détecter les copies qu’ils vont corriger ? C’est bien de cela qu’il s’agit à travers cette bourde qui leur a permis de prendre connaissance des centres dans lesquels ils vont corriger les épreuves avec beaucoup e recul. Gageons que nos chers enseignants puissent se retenir pour l’intérêt de l’école nigérienne.

Namewa

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