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Affaire des 400 milliards: Issoufou veut-il mettre Tandja Mamadou « au gnouf »?
Publié le mardi 1 juillet 2014   |  Le Canard Déchaîné


l`ex-président
© Autre presse par DR
l`ex-président Mamadou Tandja


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L’affaire dite des 400 milliards que l’ancien président de la République Tandja Mamadou aurait laissés dans les caisses de l’Etat refait surface de la plus belle manière. La Cour de cassation vient de lever l’immunité du président des 5ème et 6ème République. Du coup, il sera entendu par la justice, du moins plus aucun n’obstacle ne se pose à cette éventualité.

Le rappel des faits
C’était dans un enregistrement audio que l’opinion publique a entendu Tandja confier à des militants de son parti le MNSD-Nassara venus de Tahoua qu’il a laissé quelques 400 milliards de nos francs dans les caisses de l’Etat à la date du renversement de son régime le 18 février 2010 par un coup d’Etat militaire. Ensuite, cette révélation deviendra « l’affaire des 400 milliards ». Au demeurant, le gouvernement nigérien va tenter de démentir à travers des documents dont l’authenticité n’a pas résisté à la vigilance des analystes de la presse.

Après quoi, des enquêteurs seront envoyés au domicile de l’ancien président aux fins de l’entendre. Celui- ci leur rappelle qu’il jouit d’une immunité d’ancien chef d’Etat et que la loi fait obligation que cette immunité soit levée avant toute procédure judiciaire le concernant. Peu de temps après, en février 2014, le président Tandja va animer une conférence de presse pour expliquer qu’en vérité les 400 milliards en question ne sont pas de l’argent liquide mais des promesses de dons et prêts comptabilisés.
Certains analyses ont d’ailleurs vu dans ces déclarations de Tandja Mamadou une façon de se tirer d’affaire en se dédisant au grand bonheur du régime en place qui donnait l’impression de vouloir vraiment se débarrasser de cette encombrante affaire. Depuis lors, l’affaire semblait complètement oubliée. C’était le silence radio comme on dit.
Le rebondissent dans un contexte particulier.
Il faut dire que le rebondissent fracassant de l’affaire des 400 milliards à ce moment précis ne peut que susciter des interrogations. Pourquoi maintenant plutôt qu’hier ? Peut-être que c’est seulement en ce mois que la procédure a abouti à la levée de l’immunité de Tandja. Cependant, on ne peut ignorer que ce rebondissement « coïncide » avec la montée de tension entre l’opposition et la majorité. Mais surtout que cela intervient après les déclarations du chef de file de l’opposition Seïni Oumarou qui disait « Tandja Mamadou, Mahamane Ousmane, Hama Ama- dou et moi-même Seïni Oumarou nous sommes Un et indivisibles ».
Des propos qui sont plus tard repris par Hama Amadou à l’occasion de la marche de l’ARDR le 15 juin dernier à Niamey.
Ces propos ont le mérite de démontrer que l’ancien président de la République prend fait et cause pour l’opposition politique. Est- ce un crime ? Non ! D’ailleurs, cela n’a rien d’étonnant quand on sait que le MNSD-Nassara qui a porté par deux fois Tandja Mamadou au pouvoir est le principal parti de cette opposition. Mais si l’on accorde foi aux dires de l’ancien président dans le même enregistrement audio ayant révélé l’affaire des 400 milliards, lorsqu’il soutenait que le président de la République Issoufou Mahamadou lui aurait demandé de l’aider à se « débarrasser » de Hama Amadou, on est tenté de croire que Tandja ‘’mérite’’ bien une « punition ».
L’un dans l’autre, on ne peut, non plus, mettre de côté que cette levée d’immunité tombe à un moment où 6 militants du deuxième parti de l’opposition, le MODEN FA sont en prison ainsi que 17 autres personnes dont l’épouse du président de l’Assemblée nationale et du MODEN FA Hama Amadou, pour ce qu’il convient d’appeler l’affaire des « bébés importés ».
Il est curieux de constater également que la semaine dernière seulement, des confrères ont rapporté que Tandja Mamadou a reçu la visite de plusieurs dissidents du MNSD-Nassara à son domicile. Dissidents qui représentent aujourd’hui la carte maîtresse du régime de Issoufou Mahamadou. Pour la simple raison qu’ils constituent l’élément principal pouvant le mettre en cohabitation.
Mais en fait, quelle est la finalité de toutes ces affaires judiciaires ?
A priori, on peut croire à la volonté du président Issoufou de mettre fin à l’impunité dans son pays. Mais cette première appréciation ne résiste pas à une analyse un tout petit peu plus approfondie. En 2011, le Conseil constitutionnel de transition avait établi que les ministre Kalla Hankouraou et Ouhoumoudou Mahamadou avaient violé la Constitution en attribuant un marché public à un député en fonction. Ils ont d’ailleurs été relevés de leurs fonctions de membres du gouvernement. Puis, plus rien, ils n’ont pas été poursuivis encore moins jugés et sanctionnés conformément à la loi.
Mieux, ils ont même été nommés l’un, conseiller du président de la République, et l’autre Directeur général de la Banque internationale pour l’Afrique (BIA – Niger). Ce n’est pas tout. Alors que les immunités parlementaires d’une dizaine de députés ont été levées depuis 2012 pour que la justice puisse les entendre dans des affaires où leurs noms sont ci- tés, rien n’y fit jusqu’alors. Au contraire certains d’entre eux ont retourné leurs vestes et sont désormais dans les faveurs du président Issoufou. On peut citer, Albadé Abouba qui, après la levée de son immunité a bénéficié d’une nomination au poste inédit au Niger de « ministre d’Etat à la présidence ».
Il y a également le fait que l’épouse du ministre de l’Agriculture, Abdou Labo soit actuellement en prison dans cette affaire de trafic de bébés et que son époux continue de trôner au sein du gouvernement presque une semaine après l’interpellation de sa femme. Pourquoi Abdou Labo, qui a donné son nom aux bébés supposés émaner d’un trafic criminel, n’a-t-il pas été mis à l’écart ? Comme on le voit, il y a fort à parier que tous ces remous, constituent une stratégie bien huilée dont la finalité serait de réduire à néant toutes les forces de l’opposition politique tout en accentuant ses faiblesses. Si Tandja Mamadou venait à être arrêté, il ne pourra pas, en 2016, appeler ses partisans, (Dieu Sait qu’ils sont nombreux), à voter pour le candidat de l’opposition.



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