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Interview de du Président de la République, SE. Isssoufou Mahamadou, dans la rubrique ’’Invité d’Afrique’’ de RFI : «La grande ambition des Africains c’est de bâtir une force de réaction rapide qui leur permettra de prendre leur destin en main», décl
Publié le mardi 1 juillet 2014   |  Onep


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© Autre presse par DR
Le Président de la République, son excellence Issoufou Mahamadou


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Au Sahel, au Nigeria, au Kenya, l'heure est à la mobilisation générale contre les djihadistes - c'est l'un des mots d'ordre du 23ème sommet de l'Union africaine qui s'est achevé vendredi à Malabo - parmi les Chefs d'Etat les plus impliqués, il y a bien sûr Mahamadou Issoufou. Au terme de ce sommet le président du Niger a répondu, aujourd'hui tôt le matin, aux questions de Christophe BOISBOUVIER dans la rubrique « Invité d'Afrique'' de Radio France Internationale (RFI).

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Monsieur le Président, bonjour.

MAHAMADOU ISSOUFOU
Bonjour.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Tout le monde pense à Boko Haram au Nigeria, est-ce qu'un mois après le sommet de Paris des progrès ont été faits dans la coordination sous-régionale ou tout cela n'était que des mots ?

MAHAMADOU ISSOUFOU
Je pense que des progrès ont été faits déjà avant Paris, mais le sommet de Paris a permis d'accélérer un certain nombre de mesures qui étaient en cours de mise en œuvre, notamment en ce qui concerne la mutualisation des moyens de sécurité et en ce qui concerne également l'implication plus forte de certains pays de la sous-région. Je pense que là, depuis un mois, les choses bougent très fortement, en particulier au niveau du Nigeria même, au niveau du Cameroun, au niveau du Tchad, au niveau du Niger également.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Lors de ce 23ème sommet beaucoup ont été frappés par le retour de l'Egypte sur la scène africaine, est-ce que vous n'avez pas été un peu indulgents avec Abdel Fattah Al Sissi - le nouveau président élu - qui est quand même arrivé au pouvoir il y a un an par un coup de force avec l'aide de ses compagnons d'armes, les militaires ?

MAHAMADOU ISSOUFOU
Après le coup de force, le résultat a été suspendu, comme vous le savez l'Union africaine... entre temps il y a eu des élections, l'élection a été reconnue, donc à partir de ce moment il n'y a plus d'obstacle.
CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Mais certains disent que, si l'Egypte avait été un petit pays, eh bien son retour n'aura pas été aussi rapide, le fait que ce soit un pays important, un pays qui lutte contre l'extrémisme religieux, ça a beaucoup aidé à son retour aussi rapide ?

MAHAMADOU ISSOUFOU
Il y a peut-être ces arguments-là, mais l'argument principal c'est qu'il y a eu des élections.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Lors de son discours à ce sommet de Malabo, Abdel Fattah Al Sissi a souligné le fait que son arrivée au pouvoir avait empêché la guerre civile et le chaos dans son pays et qu'il regrettait que cela soit arrivé dans des pays voisins du sien – évidemment on pense à la Libye – c'est un message que vous entendez?

MAHAMADOU ISSOUFOU
Oui ! Je comprends le message qu'il a transmis effectivement. Vous savez qu'il y a la crise libyenne en 2011, moi j'avais attiré l'attention sur deux risques : le risque que l'Etat libyen se dissolve, se somalise (phon), et le risque que le pouvoir en Libye tombe entre les mains d'intégristes, or ce risque existe toujours en Libye, donc l'ordre est venu en Egypte et notre souhait c'est qu'en Libye également les autorités centrales puissent contrôler la totalité de leur territoire, surtout quand on sait que la Libye est une source d'alimentation en armes de l'ensemble des pays du Sahel. On parlait tout à l'heure de Boko Haram, beaucoup d'informations sont disponibles tendant à montrer que Boko Haram s'approvisionne à partir de la Libye, en particulier à partir du sud libyen.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Au nord Mali est-ce qu'il n'y a pas un retour des djihadistes?

MAHAMADOU ISSOUFOU
Au nord Mali quand même il faut dire que l'opération Serval a très fortement affaibli les djihadistes, beaucoup d'entre eux ont dû quitter le nord Mali pour aller malheureusement se réfugier dans le sud libyen qui est devenu un sanctuaire pour ces terroristes, donc au nord Mali la situation s'est améliorée. Mais nous devons rester vigilants, les terroristes ne sont totalement vaincus, le combat et la lutte contre ces terroristes doivent se poursuivre.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Et est-ce que de ce point de vue les Français, les Américains participent utilement ?

MAHAMADOU ISSOUFOU
Je pense que c'est des pays amis qui participent utilement, en particulier en ce qui concerne les renseignements, sans ces pays-là j'ai coutume de dire que nous sommes un peu aveugles, donc les renseignements qu'ils arrivent à donner permettent de mieux anticiper et de mieux préparer les opérations sur le terrain.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
La grande ambition des Africains c'est de bâtir une force de réaction rapide qui leur permettra de prendre leur destin en main sans être obligés de faire appel à la France ou à l'Amérique, mais on a du mal à voir comment cela va s'appliquer sur le terrain ?

MAHAMADOU ISSOUFOU
C'est vrai les Africains ont raison de décider de prendre en main leur destin, parce que plus de 50 ans après l'Indépendance il n'est plus admissible qu'on continue à sous-traiter notre sécurité, donc il y a eu les décisions qui ont été prises pour la mise en place de la capacité de réaction rapide, la CARIC, avant la mise en place maintenant de la force africaine. En attendant, beaucoup de pays ont décidé d'apporter leur contribution à la CARIC dans le Niger, nous pensons que c'est une bonne formule, une solution provisoire en attendant la solution définitive que constitue la force africaine en attente.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
La CARIC c'est une force continentale, on a le sentiment que plusieurs pays de votre sous-région d'Afrique de l'Ouest, comme le Nigeria, sont assez méfiants à l'égard d'un leadership sud-africain ?

MAHAMADOU ISSOUFOU
Non ! Je ne pense pas qu'on puisse interpréter cela comme ça, mais il reste entendu aussi que cette force de réaction rapide peut prendre la forme de forces régionales qui vont être mises en place par exemple au niveau de la CEDEAO pour la région Ouest africaine et au niveau d'autres régions du continent.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Donc, l'avenir c'est peut-être des brigades régionales ?

MAHAMADOU ISSOUFOU
L'avenir ça pourrait être des brigades régionales, on aura plus de souplesse, plus de facilité également dans l'organisation.

CHRISTOPHE BOISBOUVIER
Monsieur le Président, merci.

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