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Niger : les indices du procureur sur le trafic de bébés
Publié le mardi 1 juillet 2014   |  Afrique Actualité


Bébés
© RFI par DR
Bébés nés à la maternité de Lagos, Nigeria.


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Face à la presse, le procureur de la République adjoint, Samna Chaibou a situé les motifs de l'organisation de la rencontre, qui intervient suite à la « diffusion de certaines informations tendant à diriger l'opinion vers un autre sens.»

En effet, quelques instants après l'arrestation des présumés coupables dans l'affaire des bébés importés, l'avocat de la seconde épouse du président de l'Assemblée nationale a indiqué que « Dans ce dossier, nous disons qu'il y a une cible, et cette cible est Hama Amadou en personne. On cherche par tous les moyens le motif pour le débarquer de son poste et le conduire en prison. Or, il se trouve que c'est une autorité de ce pays qui a payé à l'épouse de Hama Amadou son billet d'avion pour le Nigeria ainsi que les frais médicaux pour son accouchement. »

En fait, « c'est une affaire très délicate, parce qu'il s'agit d'un dossier qui touche à une valeur cardinale au Niger, c'est-à-dire la famille, » a dit le procureur adjoint. Ainsi, à travers son point de presse, il a voulu apporte la vraie information à l'opinion. De quoi s'agit-il ?

Les faits

Tout remonte, à janvier 2014, lorsqu'un journal de la place a publié l'information selon laquelle, il y a un trafic de bébés entre le Nigeria et le Niger et dans lequel, certaines familles nigériennes seraient impliquées. « Aussitôt, la police a été saisie pour diligenter une enquête. Elle a ainsi mené un certain nombre d'investigations, aussi bien au Niger et au Nigeria », a dit le procureur de la République.

« C'est ce travail laborieux, méticuleusement, patiemment et obstinément accompli par la police qui a conduit à l'arrestation de 31 personnes pour des infractions allant à la supposition d'enfants, aux faux et aux déclarations mensongères, » a-t-il souligné.

Le Procureur a tenu à expliquer que parmi ces différentes infractions, une est très déplorable et condamnée par l'article 248 du Code pénal d'une peine qui va de 2 à 8 ans. Selon lui, cette infraction (supposition d'enfant) veut dire que « c'est une mère à qui on a attribué une maternité ou un enfant dont elle n'a pas accouché. »

Les indices

Suite à la vague d'interpellations, certains ont soutenu qu'il n'y a pas de preuve. Le procureur a tenu à préciser que l'enquête se poursuit et qu'à ce stade , on ne peut pas parler de preuve. « Nous avons un certains nombre d'indices qui nous permettent de déduire qu'il est possible que cette infraction soit établie, » a-t-il soutenu.

Ainsi, selon le procureur général adjoint, « aucune de ces femmes interpellées ne présentent pas avant son accouchement une grossesse apparente, aucune n'a effectué ses consultations prénatales au Niger. Toutes les femmes auraient accouché de leurs bébés au Nigeria. En outre, toutes les femmes ont accouché de jumeaux (garçon-fille), à l'exception d'une. Elles ont eu quatre rendez-vous avec la personne chargée de leur accouchement au Nigeria et elles ont accouché à leur quatrième rendez-vous, comme par enchantement, » s'est exprimé le Procureur adjoint.

« Les familles ont fait établir les actes de naissance de leurs enfants au Niger, alors que ces derniers sont nés au Nigeria. Tous les bébés sont rentrés au Niger par la route, (à travers la frontière avec le Bénin), alors qu'au moment de leurs consultations elles ont pris l'avion. » Pour le procureur, ce choix est dû au fait que, pour faire voyager ces enfants, il leur faut des pièces.

« Nous avons examiné ces indices qui nous permettent de dire aujourd'hui que les faits peuvent être qualifiés. »

Il a par ailleurs souligné que parmi les 31 personnes interpellées, 18 ont été poursuivi pour faux, déclaration mensongère. Une a été mise en liberté provisoire. « L'enquête se poursuit », a-t-il conclu. Les femmes sont à la prison civile de Kollo, localité située à une trentaine de kilomètres de la capitale et les hommes à la prison civile de Niamey.

A noter que cette affaire éclate au moment où le président de la République Issoufou Mahamadou et celui de l'assemblée nationale Hama Amadou, dont la seconde épouse est impliquée et mise sous verrou, ne s'entendent pas. Elle intervient aussi à deux ans de la fin du premier mandat du président Issoufou Mahamadou. Mais aussi après l'arrestation et l'emprisonnement des principaux leaders du parti du président de l'Assemblée nationale, le Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden/FA) Lumana Africa. D'aucuns voient en cette affaire de « bébés importés » une affaire purement politique.

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