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Affaire dite des bébés trafiqués : Les Nigériens attendent des preuves matérielles
Publié le jeudi 3 juillet 2014   |  Le Monde d’Aujourd’hui


Bébés
© AFP par BOUREIMA HAMA
Bébés nés à la maternité de Niamey
NIGER, Niamey : Babies are seen in incubators at the maternity of Niamey on April 24, 2014. Niger`s government and humanitarians fight against the very high maternal mortality in Niger, a poor country with the highest fertility in the world.


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Malgré eux, les Nigériens ont débuté le mois béni de Ramadan de cette année avec une sale affaire dite des bébés trafiqués, dans laquelle plusieurs femmes et certains de leurs époux ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt au Camp pénal de Kollo et à la Maison d’arrêt de Niamey.

Pour le moment, aucune preuve matérielle n’a encore été brandie pour établir les faits qui sont reprochés aux personnes concernées par cette affaire. Réagissant sans doute aux propos des avocats de ces personnes, qui ont déclaré que les dossiers de leurs clients sont vides, le Procureur de la République adjoint a animé un point de presse en fin de semaine dernière. L’homme de loi a lui-même reconnu qu’au stade actuel de la procédure, il n’existe pas des preuves contre les personnes poursuivies, mais des indices qui permettent à l’accusation de considérer que l’infraction peut être établie. Entre autres indices, le Procureur de la République adjoint a dit que toutes les femmes poursuivies ont accouché au Nigeria ; qu’à l’exception d’une seule, elles ont toutes accouché de jumeaux (garçons et filles) ; qu’elles sont toutes revenues par voie terrestre après leur accouchement, alors qu’elles avaient voyagé par avion au moment des consultations et que les actes de naissance des bébés ont été établis au Niger, alors qu’ils étaient nés au Nigeria. On ne sait pour quelle raison, le Procureur de la République adjoint n’a pas donné la chance aux journalistes de lui poser une seule question, ne seraitce que sur les indices qu’il a cités. Si M. le Procureur de la République adjoint s’était livré au traditionnel jeu de «questions-réponses », il se trouverait certainement des journalistes curieux pour lui demander si le seul fait qu’une femme accouche hors de son pays peut amener les gens à douter de l’origine de l’enfant que cette femme va ramener avec elle ou s’il existe une science naturelle ou humaine qui a démontré qu’il n’est pas possible que dans une période bien donnée plusieurs femmes accouchent des jumeaux de sexe différent. S’agissant des conditions de voyage des femmes mises en cause, même à l’intérieur du Niger, l’expérience a démontré que c’est au moment où elles sont en période de consultation prénatale que les femmes sont conseillées de ne pas prendre beaucoup de risques. C’est ainsi par exemple qu’à deux mois de l’accouchement, les gynécologues conseillent aux femmes enceintes de ne pas effectuer des voyages sur des voies dégradées à cause des secousses qui peuvent avoir des conséquences sur le cycle normal de la grossesse.

Au contraire, lorsqu’elles ont leurs bébés entre les mains, les femmes peuvent même monter sur des charrettes, l’essentiel est qu’elles savent comment tenir ces bébés-là. Le Procureur de la République adjoint a aussi déclaré qu’aucune des femmes poursuivies ne présentait des signes de grossesse avant son accouchement, sans toutefois préciser si ce sont des personnes de l’entourage de ces femmes qui ont fait ce constat ou si toutes les femmes étaient déjà surveillées par la police au moment de leurs va-et vient entre le Niger et le Nigeria. A vrai dire, même après la sortie du Procureur de la République adjoint, les Nigériens sont restés sur leur soif par rapport aux vrais contours de cette rocambolesque affaire dite des bébés trafiqués. Il va donc falloir leur apporter des preuves matérielles solides qui attestent que toutes les femmes actuellement détenues au Camp pénal de Kollo ne sont pas les mères légitimes des bébés en leur possession, mais qu’elles les ont eus par des moyens détournés. Pour cela, il faut non seulement retrouver les mères légitimes de ces bébés, mais aussi et surtout les principaux membres du fameux réseau de vente des bébés qui existerait au Nigeria. Si nos enquêteurs réussissent une telle prouesse, le Niger pourra bien offrir ses bons offices au pays de Goodluck Jonathan pour retrouver les dizaines de jeunes filles enlevées, depuis plusieurs semaines, par la secte Boko Haram et jusque- là introuvables.

Oumar Aboubacar Mohamed



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