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Présence française au Niger : Les recommandations d’un officier supérieur des forces armées nigériennes
Publié le mercredi 5 juin 2013   |  Le Courrier




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Les récents événements malheureux survenus dans le Nord de notre pays avec le double attentat meurtrier perpétré par des mains terroristes à la solde du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) relance du coup le débat sur la présence française au Niger. Même si, officiellement, Paris n’est pas encore sorti ouvertement pour exprimer la nécessité d’une base militaire dans notre pays, le prétexte semble être cette fois de taille. Pourtant.

Au commencement, un simple détachement français qui a été justifié par l’enlèvement par Alqaida au Maghreb Islamique (AQMI) à Arlit de cinq français, d’un malgache et d’un togolais travaillant pour le compte du groupe nucléaire français. Au total, 115 militaires français avec comme matériel, 2 avions Breguet Atlantique et un avion Falcon 50 et objectif, des missions de reconnaissance sur le territoire malien. Pister les ravisseurs et donner les renseignements dans l’éventualité d’une opération de libération des otages. Nous étions en 2010, en pleine période de transition militaire au Niger.

Et déjà, un officier supérieur de l’armée nigérienne d’attirer l’attention de sa hiérarchie, à savoir, le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (P/ CSRD) sur le risque d’enlisement de la présence française au Niger et les conséquences pour notre pays. Selon la correspondance adressée à Djibo Salou le 27 septembre 2010, la présence du détachement militaire français n’avait pas sa raison d’être dès lors que l’option de la libération des otages n’était plus à l’ordre du jour dans l’entendement même des Français. Plus loin, il poursuit :

« Le positionnement des troupes françaises sur le territoire national nuit gravement à l’image du Niger en général et des Forces Armées Nigériennes (FAN) en particulier. En effet, il donne l’impression que les FAN sont incapables de faire face à la menace que constitue AQMI et qu’elles ont besoin d’un renfort de la France (…) Ainsi, il est urgent de convenir avec les Français d’une date pour mettre fin à ce détachement qui n’est plus fondé (…) La présence du détachement français pose un préjudice sérieux à la souveraineté nationale… » Cet avis, partagé, au moment des faits, par de nombreux Nigériens l’est toujours.

Si pour Paris, il s’agit de protéger ses intérêts, le Niger est le principal fournisseur du groupe nucléaire Areva en Yellow Cake, pour l’opinion nationale, il y a la question de la souveraineté nationale qui tient à coeur mais également le risque de voir le pays transformé en un véritable terrain de confrontation entre forces françaises et groupes terroristes. Car partout où elles sont intervenues, les forces militaires occidentales ont laissé un lourd héritage aux populations locales. C’est le cas de l’Irak, de la Somalie, de l’Afghanistan et récemment encore de la Libye. Les autorités de la 7ème République se doivent de réfléchir par deux fois à la création d’une base militaire française au Niger.

Certes la sécurité n’a pas de prix mais la sécurité relève aujourd’hui plus de la prévention. Et la prévention passe par le renseignement, un bon fonctionnement des réseaux de renseignement.

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