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Brigi Rafini : "Le terrorisme sera toujours difficile à combattre"
Publié le jeudi 6 juin 2013   |  Actuniger


Cérémonie
© AFP par DR
Cérémonie de remise du prix Félix Houphouët Boigny à Paris
Mercredi 05 mai 2013. Paris. Plus de dix chefs d`Etat africains assistent à la cérémonie traditionnelle du prix international Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, décerné, chaque année, depuis 1991, par un jury d`experts. Photo: Le premier ministre Brigi Rafini et le président Français Francois Hollande.


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Premier ministre du Niger depuis avril 2011, Brigi Rafini était à Paris mercredi pour la remise à François Hollande du prix Houphouët-Boigny pour la paix. Représentant le président nigérien Mahamadou Issoufou, il défend auprès du JDD.fr les raisons de remettre un prix pour la paix au président français. "Au Mali, il n’y a pas de fracture entre les Touaregs et le reste de la population", assure encore cette énarque d’origine touareg.

Remettre un prix pour la paix à François Hollande n’est-il pas paradoxal alors que les soldats maliens, aidés par l’armée française, marchent vers Kidal (ville qui était mercredi toujours sous le contrôle des Touaregs du MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad)?


Cette démarche n’est pas précoce. Au contraire, ce prix vient au moment opportun. Il montre que la volonté et la détermination de la France et des Africains à rétablir la paix est toujours d’actualité.

Etes-vous optimiste quant à la concertation entre le pouvoir malien et les Touaregs en vue des élections de juillet?


Elle finira de toute façon par un accord. A chaque fois qu’il y a une guerre, un consensus finit toujours par se dégager car l’extrémisme est un fait minoritaire.

En 2011, vous êtes devenus le premier Touareg à occuper une fonction exécutive. Les Touaregs sont-ils mieux intégrés au Niger qu’au Mali?


De tout temps, les Touaregs, les Peuls, les Wolofs, etc. ont su cohabiter. Au Mali, il n’y a pas de fracture entre les Touaregs et le reste de la population. Il y a seulement des personnes qui veulent être mieux représentés dans le système politique. Le MNLA, par exemple, est un groupe qui s’est exprimé et il faut l’aider à mieux comprendre l’intérêt d’être unis au sein d’un même Etat, le Mali en l’occurrence.





«Au Niger, nous sommes à l’abri d’une crise majeure comme celle du Nord-Mali.»


Deux attaques, revendiquées par le Mujao, l’un des groupes terroristes qui ont occupé le Nord-Mali, ont visé fin mai une base militaire et un site Areva au Niger…

Ce sont des drames inadmissibles mais aussi imprévisibles. Il justifie à eux seuls la nécessité d’une intervention militaire au Mali. Et ce, même si le terrorisme, du fait de sa clandestinité, sera toujours difficile à combattre.

Malgré ces attentats, le conflit au Nord-Mali ne s’est pas installé au Niger. Comment l’expliquer?


Nous avons essayé de circonscrire à temps un conflit qui allait de toute façon nous toucher. Nous avons vu venir cette menace. Tous les Etats du Sahel connaissaient l’existence de groupes armés, même si le nombre de leurs membres et leurs positions géographiques étaient difficiles à déterminer. Le Niger a toutefois pris un certain nombre de dispositions, notamment au moment de l’intervention armée en Libye, en 2011, afin de limiter les effets de la guerre sur notre pays. Les réfugiés venus de Libye puis du Mali ont été accueillis et nous avons préparé notre armée à toute éventualité. Ces actions asymétriques ne peuvent pas prévenir des attentats suicide, mais le dispositif nous met à l’abri d’une crise majeure comme cela a été le cas au Nord-Mali.

Lors de son discours, François Hollande a regretté que l’intervention française en Libye de 2011, sous Nicolas Sarkozy donc, n’ait pas été menée jusqu’au bout. Etes-vous d’accord?
Il a parfaitement raison. La communauté internationale doit continuer ses efforts pour que la Libye retrouve le chemin de la paix et permette ainsi une plus grande stabilité chez ses voisins (le Niger partage 354 km de frontière avec la Libye, Ndlr).

Le JDD

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