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Qui veut encore dissoudre l’Assemblée Nationale ?
Publié le jeudi 6 juin 2013   |  Le Canard déchaîné


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© Autre presse par DR
Assemblée nationale : Une vue de la plénière


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Jamais dans l’histoire démocratique du Niger, et peut-être même de la sous-région, un parlement n’a fait preuve d’autant de culture démocratique que l’actuelle Assemblée Nationale de notre pays.

Même dans les grandes démocraties, on se perdrait en conjecture à chercher des actes aussi significatifs que ceux posés tout dernièrement par nos élus à la clôture de la toute dernière session de l’auguste hémicycle. Ainsi, c’est avec discernement et pragmatisme, ne cédant à aucun calcul clanique et mesquin, que les élus ont objectivement pris position sur le texte du statut particulier des agents de la douane. Le PNDS et l’ANDP ont voté contre un texte proposé par leur propre gouvernement au moment où l’opposition et Lumana de la mouvance votaient pour.

Voilà une conduite qui dénote à n’en point douter de la maturité démocratique de nos élus. Qui a dit que cette Assemblée n’est pas du tout représentative ? Rappelons-nous juste qu’il y a encore un passé récent, une armada d’argumentaires a été déployée, allant jusqu’à impliquer certains partenaires au développement, pour démontrer que notre Assemblée n’est pas du tout représentative. On cherchait coûte que coûte à pousser le Président de la République à la dissoudre parce que, dit-on, de grosses pointures avaient été mises à l’écart au moment des choix.

A l’époque, beaucoup d’observateurs ont fustigé cet argumentaire, relevant par-là la volonté mesquine de certains hommes politiques qui pensent que ce pays ne peut pas tourner sans eux. C’était d’autant vrai que la composition de l’actuelle Assemblée Nationale ne souffre guère de déficit de culture générale de ses élus. C’est certainement ce que le Président de l’auguste hémicycle avait compris, lui qui n’avait sans cesse de multiplier atelier sur atelier pour davantage renforcer la capacité intellectuelle de ses parlementaires.

L’avenir ou le présent lui donne aujourd’hui raison car ce parlement vient de donner une véritable leçon de démocratie aux démocraties les plus vieilles du monde. Ce qui a guidé les élus dans ce vote, c’est l’esprit du texte, au demeurant, l’intérêt national. Ceux qui ont voté pour ont donné leurs raisons et ceux qui s’y sont opposés ont aussi produit des arguments plausibles qui expliquent bien leur position. Avis donc aux éternels chercheurs de pou sur un crâne rasé. En effet, il se claironne aujourd’hui des choses somme toute insensées quant à l’issue de la composition des regroupements qui ont conduit ce vote.

L’on se rappelle avec amertume les gesticulations de certaines brebis galeuses qui ont vaille que vaille voulu démontré du manque de cohésion de la mouvance au pouvoir. Toutes les pistes ont été explorées, y compris celles de la délation et du mensonge. L’on se rappelle aussi avec joie le démenti formel apporté par le président de l’Assemblée Nationale quant à ces supputations qui lui prêtaient des velléités de dislocation de la majorité au pouvoir. Nonobstant ce démenti, les gens n’ont pas lâché du lest. Ils ont cette fois ci rebondie sur le discours qu’il a prononcé à Dosso à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de son parti.

En effet, ayant déployé une armada de gros bonnets à cette fête, les uns et les autres avaient pensé réussir ce qu’ils avaient raté au moment de la célébration de l’autre anniversaire, celui du MNSD Nassara : un éventuel rapprochement entre l’ARN et le Lumana. Et, en véritable stratège, le président du Lumana FA leur a bellement servi ce qu’ils voulaient entendre, sans pour autant que rien dans les faits ne dénote ou n’explique certains propos qu’il a tenus. En annonçant qu’en politique tout est possible, tous les rapprochements sont possibles, cela donne certes de l’espoir à ceux de l’autre bord.

Cependant, à bien réfléchir, on s’apercevrait que le président du Lumana n’a fait que dire des vérités universelles sans aucune conséquence sur sa position actuelle. Il n’a nullement annoncé ni posé des actes ; il a juste rappelé aux uns et aux autres des vérités. A ses amis, il a crié garde ; à ceux qui veulent devenir ses amis, il ne leur a pas fermé la porte. Sacré Hama. Pour ceux qui doutent encore de l’état de santé de cette alliance au pouvoir, le président de l’Assemblée Nationale, encore lui, n’est pas passé par quatre chemins pour les dissuader. Il a tout tu pour se cantonner principalement sur les questions sécuritaires.

Et là, après avoir rappelé, salué et appuyé la position du Président de la République la crise au Sahel, il a insisté sans cesse sur la nécessité de la cohésion nationale, de la nécessité pour tous d’oeuvrer pour l’unité nationale, seul gage d’un rempart solide contre les assauts des marchands de la mort. Il faut être borgne ou borné pour ne pas percevoir la nuance de ces propos qui démontrent l’adhésion du président de l’Assemblée Nationale en faveur d’une stabilité tant institutionnelle que sociale dans le pays.

Comment imaginer donc un seul instant que, parce que tout simplement son groupe n’a pas eu le même vote que le groupe du PNDS Tarraya, le président de l’Assemblée Nationale puisse cautionner un éventuel effritement de la mouvance au pouvoir pour plonger le pays dans une crise institutionnelle aux risques incalculables ? Notre pays traverse des épreuves sans précédent et il n’est de l’intérêt de personne de vouloir ouvrir des fronts de dés qui seraient des brèches pour les déstabilisateurs.

Ce qui s’est passé à l’Assemblée Nationale est un fait inédit qui crédibilise davantage notre démocratie aux yeux de plusieurs observateurs. A bon entendeur, salut.

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