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Le général Salou Djibo le regrette -t-il déjà ?
Publié le jeudi 10 juillet 2014   |  Le Canard Déchaîné


Le
© AFP par DR
Le général d’armée Djibo Salou, président de la Fondation Salou Djibo


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S’il y a une chose que le général Salou Djibo doit regretter dans sa vie, c’est très certainement d’avoir accompagné et soutenu l’accession du Président Issoufou Mahamadou au pouvoir. Rappelons juste quelques arguments qui ont amené le général à mettre un terme au processus du tazartché et, par la suite, à faciliter la victoire du PNDS au détriment du MNSD Nassara.

Le premier aspect est que le tazartché était en somme une négation de la Démocratie, un hold-up constitutionnel sur fond de remise en cause des libertés fondamentales et de plusieurs conven- tions ratifiées par notre pays, notamment celle relative aux Droits Civils et Politiques. Pour le combattre, c’était un argument de taille qui n’a pas manqué de convaincre la com- munauté internationale pour qu’elle prête assistance à notre pays. C’était dans ce cadre que la CEDEAO et l’Union Européenne ont volé au che- vet du Niger en prenant partie pour les forces de la CFDR. Aussi, pour qui voulait intervenir dans ce sens, la voie était-elle toute tracée et il était assuré qu’après les premières déclarations à chaud de condamnation d’un éventuel coup d’état, les uns et les autres reviendraient à la raison pour accompagner sa transition.

C’était ce climat propice dont avait bénéficié Salou Djibo et sa troupe pour court-circuiter les ambitions an- ticonstitutionnelles et antirépublicaines de Tandja Mamadou. Bravo Salou. Second aspect à appréhender, c’est que dans son argumentation à vouloir embarquer coûte que coûte le peuple avec lui, le tazartché usait d’arguments les plus fallacieux et les plus dangereux même, notamment ceux basés sur régionalisme et l’eth- nocentrisme. Ce n’était un secret pour personne, Tandja Mamadou et ses sbires développaient des arguments en faveur de deux régions principalement. Il s’agit de Diffa et de Zinder. En réalité, on voulait de Diffa tout simplement parce que le pétrole venait de là-bas et de Zinder parce que la raffinerie s’y trouvait ; tout tournait autour u pétrole, encore le pétrole, rien que le pétrole. L’autre volet autour de ce second aspect était Imouraren et Agadem, deux somptueux fiefs que l’on voulait donner aux chinois tout comme on leur avait gracieusement offert le pétrole.

On disait vouloir faire de Zinder une ville à l’image de d’Abuja si non la plus grande ville de l’Afrique Occidentale. Que dire alors du reste du pays ? C’était ainsi qu’on avait crée et entretenu des arguments dangereux à travers lesquels une grande partie de citoyens se sentaient exclus et marginalisés. Le tazartché, c’était pour l’Est avait-on coutume d’entendre dire. Et les comportements saugrenus des uns et des autres étaient là pour le prouver. Des brebis galeuses poussaient Tandja à l’erreur, l’amenant même à ne dire ses discours qu’en Haoussa, ignorant la langue officielle et les autres du pays. C’était réellement frustrant et aucun patriote sincère qui en avait les moyens de mettre fin à ce processus ne saurait rester indifférent.

Voilà en somme l’ultime argument qui avait achevé de convaincre et de motiver Salou Djibo et sa troupe. La communauté internationale étant déjà acquise à la cause e la restauration de l’ordre constitutionnel et républicain, l’opinion publique nationale était elle aussi d’accord pour que la ségrégation à l’interne soit arrêtée. A la faveur de ces deux éléments réunis, Salou Djibo avait agi conséquemment. Il fallait donc au cours de sa transition composer avec les démocrates, principalement avec ceux du PNDS qui donnaient des raisons d‘espérer. C’est ainsi que beaucoup de cadres acquis au PNDS s’étaient retrouvés dans le gouvernement de transition sous le fallacieux couvert de technocrates. A l’épreuve des faits on a découverts qu’ils sont tous du PNDS et aujourd’hui encore ils sont là tapis dans les grâces du pouvoir de Mahamadou Issoufou.

Personne ne seraient surpris si à la dernière année du règne du PNDS que ces gens reprennent bellement service dans le gouvernement pour jouer le même rôle qu’ils ont eu à jouer pendant la transition : arranger le retour du PNDS au pouvoir (Car cela a bien été un arrangement de l’avis de l’opposition qui aujourd’hui est en train de démontrer que le pouvoir lui a été arraché par la force et non par les urnes). Toujours est-il que tant la communauté internationale que les nigériens, au premier chef Salou Djibo, tous espéraient que le PNDS serait le « Sésame, ouvre-toi » du décollage économique, social et politique de notre pays. Le gouvernement de Salou Djibo qui avait organisé les élections avait travaillé dans le sens de cette victoire du PNDS, surtout que logiquement, il ne devait pas se faire succéder par ceux-là même dont il vient de court-circuiter le destin politique.

On arracha la victoire du MNSD pour la donner au PNDS Tarraya qui entre temps avait gagné la sympathie de tous, même des anciens tazartchistes les plus véreux à l’image de Ben Omar Mohamed. Aujourd’hui, après trois années de gouvernance du Guri système, tant Salou Djibo que la communauté in- ternationale ont très certainement fini de faire le bilan de ce qui se révèle être comme une énorme gaffe, un grand tort pour le Niger : « l’avènement du Guri système ». Eh oui, le peuple lui a terminé depuis belle lurette de fa ire le bilan de ce qui est apparu comme un véritable fiasco, une tricherie, une trahison en bonne et due forme. Le Président Issoufou Mahamadou a trahi le peu- ple nigérien qui a bien voulu lui accorder son suffrage, espérant qu’il perpétuerait l’œuvre de renforcement de la démocratie et celle de construction nationale.

Pour Salou Djibo, nonobstant le saccage des ressources nationales perpétré par sa transition, il doit aujourd’hui broyer du noir. Les principales rai- sons pour lesquelles il est intervenu sont là, beaucoup plus tangibles qu’à la veille de son intervention. L’ordre constitutionnel et républicain est mis en branle par la pratique démoniaque de saccage des formations politiques. Les zizanies sciemment créées et entretenues dans les formations politiques ont exacerbé la tension sociale au point où les frères nigériens sont divisés jusque dans leurs propres familles. La démocratie, l’ordre constitutionnel et républicain sont plus que jamais en péril. Les libertés fondamentales et individuelles sont inexistantes sous la conduite d’un ministre de l’intérieur qui vient de dérouler un projet de dictature sans commune mesure.

Les manifestations de l’opposition sont interdites ; les opposants, notamment ceux de LUMANA FA sont emprisonnés ; les militants des organisations de la société civile sont menacés et emprisonnés ; les scolaires et étudiants matés et emprisonnés. Comme on le voit, tous ces actes menacent et le cadre démocratique et le tissu social qui est en train de se désagréger. Que dire alors de l’insécurité urbaine qui vient se greffer à celle à nos frontières ? Double tache pour nos forces de défense et de sécurité qui doivent s’occuper des menaces aux frontières et des guéguerres créées par les agissements du Guri système. Trop c’est trop. Et le sentiment d’exclusion et de marginalisation est là ; les militants de LUMANA FA et de l’opposition sont carrément mis à la touche. Même les médias qui ont refusé de se faire endoctriner sont considérés comme des ennemis à combattre. Être de l’opposition ou penser différemment sont aujourd’hui des conduites susceptibles de vous attirer les foudres du pouvoir. Où va le Niger ? Ceux qui le voient très clairement se doivent vite d’agir ; sinon ils vont incontestablement endosser la responsabilité du déluge qui guette le pays.

AGALI

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