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Politique Nigérienne : quel est le paroxysme du pouvoirisme?
Publié le samedi 12 juillet 2014   |  Niger Express




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Incontestablement, tuer sa mère pour pouvoir continuer à détenir le pouvoir et régner ad vitae eternam ! Le pouvoir rend fou, dit-on, et ce n'est pas Néron qui dira le contraire, lui qui, il y a deux mille ans, avait imaginé toutes les intrigues et bassesses possibles pour assassiner sa mère sans qu'on pût le soupçonner un instant.

A l'époque contemporaine, le pouvoirisme ne consiste certainement plus à éliminer physiquement sa génitrice, mais à chercher à éliminer politiquement ses adversaires politiques, surtout lorsqu'on opère dans un contexte démocratique ! Tous les moyens sont alors bons, quitte à sacrifier des proches, et à faire des victimes collatérales, pourvu que le but soit atteint !

Le témoignage de Suétone, grand biographe romain, sur la manière dont s'y prit Néron est trés édifiant sur la capacité de l'homme politique à faire fi de tout sentiment dans sa quête de pérennisation au pouvoir ! Les alliés d'hier peuvent devenir des ennemis et les alliés d'aujourd'hui des ennemis de demain. voici ce que dit Suétone sur le matricide commis par Néron sur sa mère Agrippine ! A méditer ! ...............
Néron commençait à se fatiguer de sa mère, qui épiait et critiquait avec aigreur ses paroles et ses actions. Il essaya d’abord de la rendre odieuse, en disant qu’il abdiquerait l’empire et se retirerait à Rhodes.

Bientôt il lui ôta tous ses honneurs et toute sa puissance, lui enleva sa garde et ses Germains; enfin il la bannit de sa présence et de son palais. Il eut recours à tous les moyens pour la tourmenter. Était-elle à Rome, des affidés de Néron lui suscitaient des procès; à la campagne, ils l’accablaient de railleries et d’injures, en passant près de sa retraite par terre ou par mer. Cependant effrayé de ses menaces et de sa violence, Néron résolut de la perdre.
Trois fois il essaya de l’empoisonner; mais il s’aperçut qu’elle s’était munie d’antidotes. Il fit disposer un plafond qui, à l’aide d’un mécanisme, devait s’écrouler sur elle pendant son sommeil.

L’indiscrétion de ses complices éventa son projet. Alors il imagina un navire à soupape, destiné à la submerger ou à l’écraser par la chute du plafond. Il feignit donc de se réconcilier avec elle, et, par une lettre des plus flatteuses, l’invita à venir à Baies célébrer avec lui les fêtes de Minerve. Là, il ordonna aux commandants des galères de briser, comme par un choc fortuit, le bâtiment liburnien qui l’avait amenée, tandis que, de son côté, elle prolongeait le festin.

Lorsqu’elle voulut s’en retourner à Baules, il lui offrit, au lieu de sa galère avariée, celle qu’il avait fait préparer. Il la reconduisit gaiement et lui baisa même le sein en se séparant d’elle.
Il passa le reste de la nuit dans une grande inquiétude, attendant le résultat de son entreprise. Quand il eut appris que tout avait trompé son attente, et qu’Agrippine s’était échappée à la nage, il ne sut que résoudre.

Au moment ou l’affranchi de sa mère, Lucius Agérinus, venait lui annoncer avec joie qu’elle était saine et sauve, il laissa tomber en secret un poignard près de lui, le fit saisir et mettre aux fers, comme un assassin envoyé par Agrippine; puis il ordonna qu’on la mît à mort, et répandit le bruit qu’elle s’était tuée elle-même, parce que son crime avait été découvert. On ajoute des circonstances atroces mais sur des autorités incertaines. Néron serait accouru pour voir le cadavre de sa mère, il l’aurait touché, aurait loué ou blâmé telles ou telles parties de son corps, et, dans cet intervalle, aurait demandé à boire.

Malgré les félicitations des soldats, du sénat, et du peuple, il ne put ni alors, ni plus tard, échapper aux remords de sa conscience. Souvent il avoua qu’il était poursuivi par le spectre de sa mère, par les fouets et les torches ardentes des Furies. Il fit faire un sacrifice aux mages pour évoquer et fléchir son ombre. Dans son voyage en Grèce il n’osa point assister aux mystères d’Éleusis, parce que la voix du héraut en écarte les impies et les hommes souillés de crimes.

A ce parricide, Néron joignit le meurtre de sa tante. Il lui rendit visite pendant une maladie d’entrailles qui la retenait au lit. Selon l’usage des personnes âgées, elle lui passa la main sur la barbe, et dit en le caressant : « Quand j’aurai vu tomber cette barbe, j’aurai assez vécu. » Néron se tourna vers ceux qui l’accompagnaient, et dit comme en plaisantant qu’il allait se la faire abattre sur-le-champ; puis il ordonna aux médecins de purger violemment la malade.

Elle n’était pas encore morte qu’il s’empara de ses biens; et, pour n’en rien perdre, il supprima son testament.

Réflexion Souley Adji Enseignant chercheur UAMD

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