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Gouvernance : le Guri système suffoque…
Publié le lundi 14 juillet 2014   |  Le Monde d'Aujourd'hui


VIème
© Autre presse par DR
VIème congrès ordinaire du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya)


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Depuis des mois, le climat politique national est devenu irrespirable et le monde nous regarde, moqueur, riant de nos socialistes qui ont brillé pour le pouvoir qu’ils n’arrivent pas à assumer. Leur tort est d’avoir une conception livresque du pouvoir, oubliant que sa pratique exige plus d’intelligence, de souplesse, de tact, de grandeur, d’humilité même. Après plus de trois ans de gestion, les Nigériens vivent l’amertume de leurs espérances déçues : les socialistes nigériens ont trompé car aujourd’hui on se rend bien compte qu’ils ne sont ni socialistes, ni démocrates. Ils bâillonnent la presse indépendante, poursuivent la société civile libre, harcèlent syndicalistes et opposants bavards qu’ils ne peuvent débaucher. Pire, ils mentent même. S’étant rendu compte que la saison du commerce politique où on peut « acheter » des hommes et des femmes vénaux est finie (car tout ce qui pouvait s’acheter est acheté, et il n’y a plus rien sur le marché), alors on agit pour pourrir la vie des intrépides : on menace, on arrête, on accuse, on calomnie, on emprisonne, on traque, on matraque. Le Guri est dans tous ses états. Mais les Nigériens, comme toujours sont braves, et personne, pas même un ministre de l’intérieur qui ne sait respecter l’humain, ne peut l’intimider. Le peuple a faim, mais il est debout !

Aujourd’hui, le Guri système est sur une mauvaise piste. Le pire ce n’est pas que d’avoir emprunté une telle voie sans issue pour le Niger et pour lui-même, mais de s’entêter dans l’aventure, sourd à toutes les voix conciliatrices qui se lèvent dans le pays. Le Niger ne s’est jamais aussi mal porté. Ce, d’autant plus qu’aujourd’hui, une majorité de ses militants, hier ivres de ses convictions, a déchanté : les socialistes nigériens sont incapables. C’est terrible !

Depuis quelques temps en effet, socialistes des rangs et quelques pontes capables de discernement, et les sous-fifres du Guri, ouvriers et contractuels dégoûtants de la déstabilisation de la société nigérienne, devenus silencieux, ruminent des remords : ils ne croient plus. Ils ne peuvent plus croire car depuis des mois, ils vivent avec le peuple oublié, les affres d’une misère crasse que traverse le vrai Niger, celui-là qui est à l’antipode du Guri-Land, un territoire imaginaire qui serait un eldorado mais sans doute virtuel d’un socialisme étourdi qui compte sans qu’on ne les voit, des milliers et des milliers d’emplois, des milliers de classes comme on n’en a jamais fait.

Mais, nous l’avons déjà dit, plus que de falsification de la réalité, le Niger a besoin de vérité sur son état ; il a besoin de paix et de cohésion. Or, les guristes désabusés, depuis qu’ils ont compris qu’une majorité arithmétiquement confortable ne peut assurer une stabilité politique, au lieu de se raviser, s’emploient avec un coeur d’enfant à diviser. Ainsi, le régime se ridiculise…

Ayant compris qu’ils ne peuvent se réaliser que dans la division et dans la mésentente de ses opposants, inquiets de voir que les pauvres « soldats loués », ne peuvent mobiliser à leur compte l’électorat des partis qu’ils ont boudés, alors on rappelle des faits et gestes passés, oubliés et pardonnés comme pour dire que ces gens n’ont aucune raison de s’aimer. C’est puéril ! C’est comme si nos gouvernants ne sont pas croyants : pourquoi la fraternité de frères musulmans, et nigériens qui ont décidé de se pardonner et de repartir ensemble les dérangent ? Le Nigérien lambda ne peut comprendre un tel esprit que seule gouverne la rancoeur maladive d’hommes qui ne savent pas aimer l’homme. Ainsi, parce qu’on aura dit que Tandja soutient l’opposition, il faut lui chercher noise. A un certain moment, on avait même entendu des voix officielles dire que le dossier est clos puisque Tandja n’avait pas apporté de preuves suffisantes à ses allégations. Aujourd’hui sur la même affaire on dit qu’on cherche une vérité au nom de laquelle son immunité devait être levée. On ne gère pas un pays avec des réactions épidermiques, sans réfléchir à la profondeur de ses décisions. Mais, on aura compris que c’est Hama Amadou, et son Parti qui sont sur la ligne de mire du régime et dans le viseur de son ministre de l’intérieur jaloux de la force politique du leader de Lumana. Depuis la décision courageuse et responsable du Moden-Fa d’aller grossir les rangs de l’opposition, la géomancie politique trouble pour les socialistes la vision sur 2016. Hama Amadou ne doit plus avoir de paix : on l’insulte, on le calomnie, on lui arrache ce que la République et son rang lui confèrent, on s’attaque à ses farouches défenseurs qu’on déporte pour entamer leur moral. Mais, ils restent braves, téméraires à garder prison au nom de griefs faits de mensonges politiques que le pouvoir leur reproche. Un jour, demain si proche, la vérité triomphera et Niamey accueillera ses héros.

On est même tombé dans la turpitude en emprisonnant le fils du président de l’AN pourtant discret sur la scène politique nigérienne, et depuis quelques jours, c’est une de ses femmes qu’on emprisonne. C’est scandaleux pour des hommes d’Etat qui voudraient que le monde les respecte. Dans les prochaines semaines, des présidents africains, irons aux Etats-Unis ; le nôtre à l’occasion de cette messe sur la démocratie et la bonne gouvernance ne peut convaincre Obama. Face au président Américain qui croit à la démocratie et à ses valeurs, l’homme devra bégayer, incapable de justifier une gouvernance décriée qui pourfend la démocratie. Mais, dans ses errements, il est arrivé que le régime, dans la précipitation, s’en prenne aussi aux siens. A travers cette affaire de bébés importés qui ternit gravement l’image du Niger, l’on a pris de gros poissons du régime. Parmi eux, il y en a qui dorment célibataires, et en ce mois de carême où le service de la femme est loué dans la famille. Un d’eux, pauvre Labo qui a mouillé le maillot depuis 2011, et qui a enrichi le lexique politique nigérien avec la « labo-isation » des partis politiques – le brevet d’invention est au Président Seini Oumarou – paie son engagement en regardant impuissant sa femme aller croupir en prison. Les jours doivent être longs et fastidieux pour cet homme submergé sans doute par des interrogations, incapable de comprendre ce qui lui arrive : la belle récompense qu’on lui fait aujourd’hui.

On voit bien que le Guri est essoufflé : il tire sur tout ce qui bouge. Lui-même ne comprend pas, il ne comprend pas qu’il ne comprend pas. Fatigué par les tours, course-à-plat, autour de l’Assemblée Nationale pour trouver les introuvables 76 députés putschistes, il s’est enragé à aboyer sur tous les libres penseurs. Mais la méthode est surannée, elle ne peut embrigader des Nigériens convaincus que le Niger a besoin aujourd’hui d’un autre vent nouveau.

Issa Waz-Za

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