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Verdict de la Cour d’Etat dans l’affaire CDS-Rahama : le Président Issoufou toujours dans l’embarras
Publié le mercredi 12 juin 2013   |  Canard Déchaîné


SEM.
© Autre presse par DR
SEM. Mahamadou ISSOUFOU rencontre la Diaspora nigérienne de Belgique
Mai 2013.


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Verdict de la Cour d’Etat dans l’affaire CDS-Rahama Le Président Issoufou toujours dans l’embarras La Cour d’Etat a rendu son verdict le vendredi 7 juin 2013 dans l’affaire qui oppose le CDS de Mahamane Ousmane au CDS de Abdou Labo. La plus haute juridiction nationale en la matière a tranché en faveur du plaignant le ministre de l’Intérieur, Abdou Labo et ses camarades d’infortune exclus du parti vert par le Congrès de Zinder.

Selon l’arrêt rendu par cette juridiction, le congrès de Zinder est bel et bien annulé conformément au jugement en appel. Ce qui, de facto ignore l’exclusion dont sont l’objet Abdou Labo, Maidagi Allambèye, Aichatou Ben Wahab, Ari Ibrahim et Mohamed Moudi tous du CDS-Rahama ayant soutenu la candidature de Issoufou Mahamadou aux dernières élections présidentielles en refusant d’obtempérer au mot d’ordre du bureau politique national qui a pris fait et cause pour le candidat du MNSD-Nassara Seïni Oumarou. Certes, le conseil d’avocats du CDS entend porter l’affaire devant la Cour de justice de la Cédéao parce qu’il estime n’avoir pas eu un jugement impartial. Mais en attendant la saisine et la décision de la Cour communautaire qui pourra suspendre dans un premier l’exécution de l’arrêt de la Cour d’Etat du Niger, la décision de cette dernière s’applique immédiatement. Surtout que dans l’arrêt qu’elle a rendu, la Cour d’Etat n’a pas laissé de place à un quelconque renvoi devant quelque autre juridiction nationale. Alors, qui cette situation arrange véritablement? En tout cas pas le président de la République qui se retrouve au centre de cet imbroglio.



L’arrêt de la Cour est favorable aux exclus

Vraiment? D’un point de vue juridique il est clair que Abdou Labo et ses camardes ont eu ce qu’il voulait. Leur désir et attente en saisissant la Cour d’Etat était d’obtenir l’annulation du congrès CDS de Zinder. C’est ce qui a été fait. Donc à ce niveau il n’y a pas de doute, ils ont gagné. Mais pourquoi, veulent-ils tant cette annulation ? Evidemment, ils la veulent pour rester dans le parti CDS-Rahama en tant que militants de première heure.

Les implications du verdict

C’est justement là que se situe le vrai problème. en tant que militant à part entière du CDS, parti politique de l’opposition, Abdou Labo peut-il continuer à siégé au sein du gouvernement? Selon certains juristes, cela n’est point possible. ils ont pour arguments, le Statut de l’opposition qui dispose que tout parti de l’opposition peut décider de siéger au gouvernement mais il doit cependant renoncer à son statut d’opposant. Ici, on peut dire que c’est très clair. Mais pas pour autant puisque le texte parle de parti politique et non de militant de parti politique. Dans le cas de figure qui nous intéresse, il ne s’agit pas de formation politique mais bien d’un seul militant de parti. Alors, la disposition du Statut de l’opposition s’appliquet- elle là aussi comme s’il s’est agit de toute une formation politique? Rien n’est moins sûr. Cependant, si c’est par amour du CDS-Rahama que Abdou Labo et ses camarades n’entendent pas accepter leur exclusion, pourquoi ne veulent-ils pas non plus rejoindre le parti dans l’opposition du moment que c’est le bureau politique lui-même qui a voulu ce choix? Il y a sans doute anguille sous roche.

Pourquoi, le CDS ne veut-il pas aussi le retour de ses militants au bercail ?

Le plus curieux ici, c’est que tous les partis politiques sont à la recherche perpétuelle de militants et sympathisants mais à la Convention démocratique et sociale on se donne beaucoup de mal à faire partir des militants et pas des moindres, comment expliquer ce paradoxe? En principe, l’aile Mahamane Ousmane devrait aussi se complaire du verdict de la Cour d’Etat. Cette aile n’a-t-elle pas à plusieurs reprises reprocher au président Issoufou d’avoir nommer au gouvernement un de leurs militants sans leur consentement? Si tel est que le CDS ne veut pas coûte que coûte se débarrasser des Abdou Labo, n’allait il pas accepter l’arrêt de justice et se focaliser maintenant sur le «rapatriement » de son militant ministre au lieu de vouloir casser la corde à tout prix?

Et le président Issoufou dans tout ça?

C’est celui qui a plus à perdre dans ce déchirement politique. Le président de la République est embarrassé d’abord parce que les dissidents du CDS ont été exclus à cause de leur soutien à sa candidature, ensuite c’est de son ministre qu’il est question maintenant. Alors, pour se tirer d’affaire, le Chef de l’Etat n’a d’ordre choix que de remercier son ministre de l’intérieur au risque de paraître comme quelqu’un ayant «lâché» un «ami politique». Ce qui ne donnera pas une très bonne image de lui mais surtout cela emmènera d’autres à beaucoup réfléchir avant de le soutenir à l’avenir. Mais les relations privilégiées que le parti du président Issoufou tente d’avoir avec l’opposition ne peuvent se construire sans le CDS de Mahamane Ousmane lequel n’acceptera pas un quelconque deal sans «la tête» du ministre Labo dans la balance. Dès lors, il est difficile voire impossible pour le président de la République de faire un choix qui n’aura pas des répercutions sur son image ou son pouvoir. Le cas Abdou Labo reste donc une patate chaude entre les mains du chef de l’Etat.

Ibrahim YERO

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