« J’invite mes concitoyens à un réexamen de conscience pour renoncer à cette voie destructrice du patrimoine commun de la Nation pour emprunter le train de la Renaissance », déclare M. Adamou Chaifou, ministre en charge de l’Environnement #aNiamey

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« J’invite mes concitoyens à un réexamen de conscience pour renoncer à cette voie destructrice du patrimoine commun de la Nation pour emprunter le train de la Renaissance », déclare M. Adamou Chaifou, ministre en charge de l’Environnement

Publié le lundi 4 aout 2014 | Le Sahel

© Autre presse par DR
Ministre de l`Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, M. Adamou Chaifou

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« Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs ;
C'est avec un agréable plaisir que l'honneur me revient de prendre la parole en ce jour 3 Août 2014, marquant le 54ème Anniversaire de l'Indépendance de notre pays pour lancer la 39ème édition de la Fête Nationale de l'Arbre. Je voudrais de prime abord, au nom du Gouvernement, saluer et remercier toutes celles et tous ceux qui, par leur présence, honorent cette cérémonie officielle de la Campagne Nationale de Reboisement 2014.
Mesdames et messieurs,
Comme vous le savez, la base essentielle des activités économiques et des moyens d'existence de nos vaillantes populations reposent sur les ressources naturelles. Cependant, force est de constater que depuis plusieurs décennies, ces ressources se dégradent à un rythme accéléré sous les effets conjugués de l'action de l'homme et des changements climatiques.
C'est pour cela que le thème retenu cette année pour commémorer cette fête nationale est « Contribution de l'Arbre à la résilience des populations face aux changements climatiques». En plaçant la présente édition sous ce thème, nous voulons rappeler à l'ensemble de nos concitoyens que l'arbre, bien géré, est un puissant moyen de développement et d'amélioration des conditions et de cadre de vie. Il s'agit précisément pour nous, de montrer que face aux défis des changements climatiques, de la désertification, de l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, les arbres fournissent de nombreux services socio-économiques et écologiques aux populations. En effet, au Niger, en temps normal comme en période de crise, les ménages ont toujours recours aux feuilles et aux fruits de plusieurs espèces forestières comme compléments alimentaires. De même, les forêts constituent des aires de parcours pour le bétail et le fourrage aérien contribue pour 25 % dans l'alimentation du bétail.

Par ailleurs, comment évoquer les énormes services rendus par les forêts sans mentionner le rôle irremplaçable des arbres dans l'absorption des gaz à effets de serre, dans l'oxygénation du milieu, dans la protection des sols et des plans d'eau, dans le maintien et l'amélioration de la fertilité des terres et conséquemment, dans l'amélioration des rendements agricoles et des productions pastorales.
A ce sujet, des travaux scientifiques ont démontré qu'au Niger, en matière d'agroforesterie, l'azote et le phosphore disponibles sous les pieds de Faidherbia albida, communément appelé Gao, sont estimés à 200 % et 30 % supérieurs à leur teneur dans l'espace ouvert, ce qui permet d'améliorer la production du mil de 26 % pour l'azote et 13 % pour le phosphore. D'ailleurs, à propos de la valeur socio-économique du Gao, des paysans des Régions de Maradi et Zinder ont coutume de dire sous forme d'anecdote que : « un Gao vaut mieux que dix cousins ». Si j'insiste sur cette rhétorique sur le Gao, c'est pour dire que la valorisation de nos espèces locales constitue un objectif à court et moyen termes de mon département ministériel.
Enfin, comment parler de l'arbre sans mentionner son rôle dans le maintien de la sécurité physique des populations et le maintien des relations sociales entre les individus et les communautés ? N'a-t-on pas coutume de dire qu'en Afrique, tout se décidait sous l'arbre à palabres, donnant ainsi à l'arbre tout son symbolisme ?
Mesdames, messieurs,
En somme, du fait de son rôle en matière de protection et de maintien de la fertilité des sols, de création de revenus monétaires et de fourniture de compléments alimentaires et nutritionnels, l'arbre contribue à améliorer la résilience des populations aux changements climatiques et à la désertification.
C'est certainement en reconnaissance de ce rôle éminemment important de l'arbre et des ressources naturelles en général dans la vie des populations que la Constitution de la VIIème République, en son article 35, fait obligation à l'Etat de protéger l'environnement dans l'intérêt des générations présentes et futures et aux citoyens, de contribuer à la sauvegarde et à l'amélioration de l'environnement dans lequel ils vivent.
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat,
Sous votre impulsion et sous la clairvoyante et sage coordination de Son Excellence BRIGI RAFINI, Premier ministre, Chef du Gouvernement, l'on peut dire sans risque de se tromper, que beaucoup de choses ont été faites et sont en cours en matière de protection de l'environnement. En effet, depuis votre accession à la tête de la magistrature suprême, mon département ministériel, avec l'appui de l'Etat et ses partenaires, met en œuvre des actions ardues de restauration et de préservation de l'environnement, actions inspirées de votre ambitieux Programme de Renaissance pour le Niger et plus particulièrement du Plan d'Action de l'Initiative 3N. Les importants résultats enregistrés, largement publiés en avril dernier à l'occasion de l'exercice novateur de présentation des bilans annuels de l'action gouvernementale, sont très encourageants. En effet, ces actions ont permis une amélioration très significative de notre base productive par l'augmentation des terres de cultures, le renforcement et la sécurisation de nos parcours.
Elles ont également permis au plan socio-économique la distribution de plus 35 milliards de FCFA de revenus aux populations et la création de plus de 100 000 emplois ruraux de six (6) mois contribuant ainsi à réduire de manière significative l'exode et le chômage en milieu rural. Votre engagement personnel dans le suivi de la mise en œuvre de l'Initiative 3N et de son plan d'accélération à travers les réunions régulières du Comité Interministériel d'Orientation (CIO), ainsi que votre participation active et constructive aux débats nationaux et internationaux en matière de protection de l'environnement et du développement durable, nous rassurent et nous encouragent dans cette lancée. Votre engagement vis-à-vis de l'Initiative Panafricaine du Programme de la Muraille Verte en est la parfaite illustration.
Cependant, ces résultats prometteurs et encourageants, ne doivent nullement signifier que la désertification, l'insécurité alimentaire et les changements climatiques sont vaincus. Au contraire, ces résultats palpables représentent des raisons d'espérer et de redoubler d'efforts car le combat contre la désertification et le changement climatique est un combat de longue haleine et d'engagement volontaire et permanent de tous les citoyens.

Monsieur le Président de la République,
Malheureusement, il nous revient que, de plus en plus, quelques concitoyens, souvent guidés par leur intérêt individuel, remettent quotidiennement en cause ces acquis durement obtenus en matière de reboisement et de conservation de notre patrimoine naturel. En effet, face aux multiples rôles de l'arbre que j'évoquai tantôt, et aux sacrifices coûteux consentis par l'Etat et ses partenaires pour la restauration de notre environnement, comment ne pas s'offusquer vis-à-vis de certains comportements et actes posés souvent par ces concitoyens.
Nous sommes ainsi au regret de constater que le développement urbain de notre pays se fait le plus souvent au détriment de l'arbre, qui a perdu tout son symbolisme d'antan et oubliant la célèbre maxime de Chateaubriand, qui dit : je cite : « partout, où l'arbre a disparu, l'homme a été puni de son imprévoyance »
La présente cérémonie officielle de plantations m'offre donc l'occasion d'inviter mes concitoyens à un réexamen de conscience pour renoncer à cette voie destructrice du patrimoine commun de la Nation pour emprunter le train de la Renaissance. Partant, je sais aussi pouvoir compter sur votre soutien et celui du Gouvernement dans son ensemble, en vue d'induire le changement de mentalité et de comportements qu'exige une telle entreprise, car comme vous l'avez si bien dit à Maradi le 12 mai dernier, lors de la réunion des cadres des commandements parlant de la protection de l'environnement et de la salubrité : je cite « un changement radical de comportement des citoyens est indispensable pour améliorer notre cadre de vie ».
Car, pour un pays sahélien comme le nôtre, dont l'économie et les moyens d'existence des populations sont sérieusement affectés par la désertification et les effets néfastes des changements climatiques, l'œuvre de restauration et de préservation de l'environnement revêt un caractère citoyen. Nous en appelons donc à un sursaut patriotique de la part de toutes les filles et de tous les fils de ce pays, pour qu'ensemble, nous préservions en toute responsabilité, nos écosystèmes et leurs ressources. Ces ressources, qui nous ont été léguées par nos ancêtres et que nous prêtions des générations futures, constituent un précieux capital à sauvegarder.
Mesdames et messieurs,
Je voudrais rassurer l'ensemble de nos concitoyens, de l'engagement de mon département ministériel à œuvrer davantage à leur sensibilisation et conscientisation pour que la protection de l'environnement, donc l'amélioration du cadre de vie des populations, soit une réalité dans notre cher pays.
Au demeurant, comme nous nous acheminons tous vers l'accomplissement d'un de nos devoirs citoyens en plantant des arbres, j'ai le plaisir de vous informer solennellement, que conformément à la décision du Conseil des ministres du 22 juillet 2014 et au message à la nation du Président de la République, Chef de l'Etat en date du 2 août 2014, du lancement officiel d'un vaste Programme intitulé : « un Village, un bois ». Du reste, le choix de l'Ecole de la Gendarmerie Nationale pour abriter la présente cérémonie officielle des plantations procède de cette ambition.
Mesdames, messieurs,
J'ai l'intime conviction que la mise en œuvre d'un tel programme contribuera à donner à nos centres urbains l'allure de villes modernes, où il fera « bon vivre », conformément aux ambitions des plus hautes autorités de la Septième République. Il donnera à nos villages et à nos paysages, meilleure mine, où l'arbre retrouvera tout son symbolisme d'antan. Il s'agit là d'un défi national, dont l'accomplissement requiert la participation de tous, chacun dans son domaine de responsabilité.
Mesdames et messieurs,
Avant de terminer cette allocution, je voudrais remercier très sincèrement nos partenaires techniques et financiers pour leurs appuis en faveur de la préservation de l'environnement. J'exprime par ailleurs ma gratitude à toutes les personnes physiques et morales qui ont soutenu le Comité d'Organisation de la Fête Nationale de l'Arbre.
En implorant ALLAH de nous gratifier d'un hivernage fécond, j'invite chacune et chacun de vous à planter au moins un arbre et à l'entretenir pour contribuer à renforcer la résilience des populations aux changements climatiques.
Je vous remercie de votre aimable attention. ».

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