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Allocution de son excellence Hama Amadou, président de l’Assemblée nationale, à l’ occasion de la cérémonie d’ouverture de la première session extraordinaire au titre de l’année 2014
Publié le mercredi 6 aout 2014   |  actuniger


Assemblée
© aNiamey.com par DR
Assemblée nationale de cote d’ivoire : séance solennelle d`ouverture de la 1ère session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l`assemblée nationale. Le président de l’assemblée nationale de CI, Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013 Photo(Hama Amadou, Le président de l’assemblée nigerienne)


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Niamey, le 5 août 2014

Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Honorables Députés, chers collègues ;

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique et des organisations internationales ;
Monsieur le Gouverneur de la région de Niamey ;
Monsieur le Maire, Président du conseil de ville de Niamey ;
Messieurs les Maires d’arrondissements de la ville de Niamey ;
Messieurs les officiers généraux et supérieurs des forces de défense et de sécurité ;
Mesdames et Messieurs les représentants des partis politiques et des organisations de la société civile ;
Honorables chefs coutumiers ;
Respectables chefs religieux ;
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités ;
La communauté musulmane de notre pays, après un mois de pénitences et de privations, vient de terminer le mois de Ramadan consacré par la fête de l’Aïd-el-Fitr.
Permettez-moi, à l’occasion de cette heureuse circonstance, d’adresser mes vœux les meilleurs à l’ensemble des femmes et des hommes, musulmans ou non, vivant dans notre pays.
Que Dieu, le tout puissant, accepte nos repentances et exauce nos vœux, lorsqu’ils visent l’intérêt de tous, ou à tout le moins, sont exempts de malveillance envers autrui.
Qu’Allah ait pitié de notre pays ; allège le fardeau des tourments qui l’accablent, et nous accorde dans le même temps, sa miséricorde en descendant ses bienfaits sur le Niger et son peuple ; un peuple vivant sous le joug d’une géographie sévère où les épreuves se succèdent de manière interminable.
Mesdames et Messieurs,
Il y a à peine deux mois, nous nous séparions après une session ordinaire qui fut, on ne peut plus, mouvementée ; une session que nous avons vécue tous, avouons-le, de façon pénible.
Et c’est profondément ému par les péripéties ayant marqué la vie du parlement en cette circonstance, que je voudrais qu’on se rappelle, non sans amertume, les moments douloureux qui l’ont constituée.
L’hémicycle vivait dans une sorte d’ambiance de folie collective, où le grotesque le disputait à l’indécence verbale.
Aussi, c’est en ayant à l’esprit, ces tristes images de notre institution devenue méconnaissable, que j’avais cru bon de lancer, à l’occasion de la clôture de cette session épouvantable, il vous souviendra, un appel à l’endroit des honorables députés que vous êtes, afin que notre législature, qui tire d’ailleurs à sa fin, ne vive plus de telles turpitudes.
J’avais compris en effet, que si les divergences politiques doivent continuer à marquer de leur sceau nos débats au sein de l’hémicycle, l’Assemblée nationale ne fera que s’éloigner davantage de sa mission constitutionnelle, jusqu’à cesser même tout bonnement, d’être au service du peuple, pour être essentiellement au service des intérêts partisans.
Des intérêts spécieux, dont le propre est de plonger les parlementaires dans la faconde stérile et de les pousser aux empoignades les plus regrettables.
Regrettables, parce qu’une fois les tensions apaisées, chacun s’interroge en aparté, pour se demander s’il n’a pas manqué à la courtoisie et à la bienséance qu’il doit, à travers ses propos et son comportement à ses collègues.
Même si pour se donner bonne conscience, il essaie de se convaincre, pour s’exonérer un tant soit peu de ses manquements à l’égard des autres, qu’après tout, en politique, l’écart de langage voire même la plus vile des grossièretés sont permis.
Or une blessure politique comme toute blessure qui touche l’amour propre d’un homme, est de celles qui se cicatrisent le moins bien.
Pourtant et en dépit de tout, puisque nous sommes condamnés, par nos engagements respectifs à l’égard de la collectivité tout entière, à œuvrer ensemble, nous nous devons de transcender nos divergences d’opinions, comme nos suspicions réciproques ainsi d’ailleurs que les mots d’ordre des Etats-majors de nos partis, que nous devrions apprendre à subordonner à nos responsabilités d’élus de la nation.
Aussi est-il de mon devoir, en qualité de chef de l’institution, de lancer à nouveau un appel aux députés de tous les bords, afin qu’au cours de cette session extraordinaire, quels que soient au demeurant, les sentiments profonds que nous nourrissons les uns à l’égard des autres, prévale le travail pour lequel nous avons été élus.
Du reste, il ne saurait en être autrement, si tant est, que nous sommes convaincus vraiment, et ce malgré le tumulte et le bouillonnement que suscitent en nous, nos passions et positions de militant politique, qu’il nous faut d’abord privilégier l’intérêt supérieur de la nation.
C’est pourquoi, je voudrais demander aux députés de l’opposition, en particulier, de reconsidérer leur décision de boycotter les organes de travail de l’Assemblée nationale, en se faisant violence, pour reprendre leurs places, toutes leurs places dans les différentes instances de l’institution.
Je demande également aux députés de la majorité de reconnaître que leur devoir envers le peuple nigérien est de contribuer à faire respecter la configuration politique du parlement au sein de tous les organes.
Car autrement, quoi qu’on en dise, sans la représentation effective de l’opposition conformément à son poids au sein du bureau, la constitution est violée.
Il importe donc qu’à leur tour, ils concèdent à l’opposition son droit à être correctement c’est-à-dire équitablement représentée.
Comme vous le constatez, de tous les côtés il y a un effort à faire sur soi, afin que l’Assemblée retrouve un fonctionnement normal.
Autrement nous aurons tous failli vis-à-vis du peuple nigérien.
Mesdames et Messieurs,
C’est dire que si nous nous retrouvons ici aujourd’hui, c’est surtout pour examiner, en vue de son adoption, le premier collectif budgétaire au titre de l’exercice 2014, et créer par voie législative, quatre nouvelles universités, à Agadez, Dosso, Diffa et Tillabéry.
Plaise à Dieu, que ces créations nouvelles, puissent apporter une amélioration sensible au secteur de l’enseignement supérieur, avec l’espoir que nous avons d’y voir investir rapidement, les moyens adéquats en vue d’un équipement renforcé de ces nouveaux établissements et d’un meilleur encadrement académique des Etudiants appelés à y être orientés.
Sur un tout autre plan, vous constatez, honorables députés, que notre session coïncide avec la période des pluies abondantes de ce mois d’Août, qui laisse entrevoir l’installation prometteuse de l’hivernage sur l’ensemble du territoire national.
C’est donc le moment de prier le tout puissant afin que la saison des pluies se prolonge, au-delà du mois de septembre, pour que se concrétisent les espérances de nos concitoyens du monde rural, en récoltes abondantes.

Prions, pour un hivernage 2014 fécond, qui éloignera de nos campagnes les spectres de la famine et de la malnutrition, si familiers à notre pauvre pays.
Mais agissons aussi, tous ensemble, à travers une volonté commune et une détermination aux dents serrées afin de doter le Niger, d’une agriculture moins assujettie aux caprices du climat, mais aussi affranchie de l’esprit de fatalité qui pousse à la passivité et la résignation.
Pour l’Assemblée nationale, c’est le moment de lancer un appel pressant, en direction du monde paysan, mobilisé dans le travail pénible de la terre, afin que les conflits champêtres si ordinaires en cette période, ne viennent encore une fois de plus, éprouver les familles tout en entravant la production agricole dont notre Economie a besoin, pour redonner l’espoir d’un mieux-être, à tous, au cours de l’année 2015.
En effet, n’oublions pas, que le Sahel vit sous le régime douloureux d’un cycle décennal de sécheresse sévère, synonyme de privations pour les hommes et d’hécatombes pour le cheptel, accompagnés très souvent de migrations forcées, en direction des villes, pour de très nombreux compatriotes.
2004-2014, le cycle de 10 ans va s’accomplir.
Un cycle annonciateur d’une catastrophe climatique. Que Dieu nous en préserve.
Néanmoins, il convient de prendre des précautions.
Aussi la responsabilité d’Etat impose-t-elle de veiller à la mise en place anticipée des mesures de sauvegarde, susceptibles de préserver les zones à risque, d’un tel désastre, en s’efforçant vaille que vaille, de garantir le minimum alimentaire vital à notre pays en 2015 par tous les moyens.
Cela est d’autant plus nécessaire que nous savons combien l’année 2014 a été difficile sur le plan alimentaire pour de très nombreux concitoyens.
C’est dire que les nigériens dans leur ensemble doivent dorénavant faire de la question alimentaire leur préoccupation politique majeure.

Parce que, toute analyse faite, à mon humble avis, le classement du Niger au dernier rang des nations en matière d’indices de développement humain, procède d’abord de cette vérité, qu’un peuple incapable de se nourrir par lui-même, et qui se complait chaque année pour sa survie dans la mendicité internationale, ne saurait prétendre à nulle performance, dans aucun domaine.
Car un peuple mal nourri reste naturellement la victime privilégiée de toutes les calamités.
D’aucuns déclarent que ce classement résulte d’un taux de croissance démographique élevé.
Mais peut-on nier qu’il existe, des pays plus peuplés que le nôtre, où la pauvreté est également tout aussi élevée, mais qui arrivent néanmoins à un classement plus honorable, malgré l’instabilité et la guerre qui les affectent ?
C’est que ces pays, ont réussi malgré ces handicaps dont celui de la démographie débridée, à assurer à leurs habitants une alimentation suffisante ; mieux ils arrivent même à exploiter positivement ce potentiel humain, pour en tirer des avantages économiques indéniables.
Il nous revient donc d’apprendre aussi à mieux nous organiser et exploiter cette force de travail exceptionnelle, que l’abondance démographique assure à notre pays.
Par conséquent la seule conclusion valable qu’il faut tirer de ce classement qui heurte notre orgueil national est que le Niger a besoin de réformer son agriculture, pour nourrir décemment sa population, à travers une meilleure utilisation de son formidable potentiel humain, et vaincre les causes multiples de son retard sur le reste de l’humanité.
Avant de terminer, permettez que je remercie sincèrement nos invités qui nous ont fait l’honneur d’être présents à cette cérémonie.

Nous leur en savons gré, car leur présence à nos côtés en cette circonstance témoigne de la considération qu’ils ont toujours eue pour notre institution.
Sur ce je déclare ouverte la première session extraordinaire au titre de l’année 2014 et vous remercie de votre très aimable attention !

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