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Affaire Taiwan : Le gouvernement cherche encore les traces de 10 millions de dollars
Publié le vendredi 8 aout 2014   |  La Roue de l’Histoire




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La semaine passée le journal « Evènement » a évoqué l’affaire Taiwan dans laquelle il était ressorti, que l’ancien président de la République Mahamane Ousmane est au centre d’un dossier relatif au prêt de 10 millions de dollars avec Taiwan, dont on ne trouve les traces nulle part. Toujours selon lui, l’affaire est allée devant un tribunal commercial américain qui a enjoint à notre pays de payer ce montant, après deux procès.

ll y a lieu ici de donner quelques précisions sur les différents facteurs qui étaient à la tête de notre pays au moment des faits et les circonstances dans lesquels, les différents prêts ont été contractés.

En juin 1992, les autorités de la transition démocratique avec à leur tête Cheiffou Amadou, Premier Ministre ont négocié un accord de prêt de 50 millions de dollars, payable sur cinq (5) ans avec un différé de 10 ans. Dans un premier temps, le président, Ali Saibou a refusé de promulguer cet accord de prêt, il a fallu l'intervention de M. Houphouët Boigny, Président de la Côte d'ivoire, pour que le Général Ali Saibou accepte de ratifier le prêt non sans demander la libération de Kimba Kollo et de Bagnou Beidou qui étaient en prison en cette période. . .

De leur côté le HCR,.organe législatif mis en place sous la transition et le Gouvernement ont donné également leur accord pour l’obtention et la ratification dudit prêt. Cette somme a été consommée régulièrement dans les diverses dépenses de l’Etat. C'était connu de tous

Le 27 Mars 1993, M. Mahamane Ousmane a été élu président de la République. Taiwan était représenté au Niger en ce temps la, depuis que Cheiffou Amadou a accepté de les reconnaître au détriment de la Chine populaire. M. Mahamane Ousmane qui venait d’être élu a continué aussi à travailler avec Taipei.
En juin 1994, il effectua une mission en Taiwan en compagnie de certains membres de son gouvernement notamment : M. Abdourahamane Hama, Sajo Diouldé, Aichatou Kané, Ben Abdoulwahab Aichatou et M. André Wright.

De retour de cette mission, on apprit que la délégation du Niger a reçu 5 millions de dollars dans un premier temps comme fonds politique, cette somme a été dispatchée entre les différentes institutions de l’Etat. L’Assemblée nationale par exemple aurait bénéficiée de 200 millions de Francs CFA dans cette cagnotte. Ensuite la délégation de Mahamane Ousmane a encore reçu un second montant de 5 millions de dollars accordé cette fois-ci à l’Etat du Niger.

En 1998, le général Baré qui a pris le pouvoir après un coup d’Etat le 27 Janvier 1996 a chassé purement et simplement les Taïwanais de notre pays pour ramener la Chine populalre.
Ainsi les autorités Taïwanaises ont tout logiquement réclamé le remboursement des 50 millions de dollars prêtés au Niger en 1992 au temps de Cheiffou Amadou et 10 millions de dollars prêtés en juin 1994 avec Mahamane Ousmane, soit un total de 60 millions de dollars. Entre temps des intérêts aussi sont venus s’ajouter à cette somme initiale pour aller à 72 millions de dollars que notre pays doit rembourser.

Le président Baré a refusé de reconnaître ce prêt, pour rester fidèle à sa logique et à son attachement à la Chine populaire.

Face à cette situation, les Taïwanais ont porté légitimement plainte auprès du tribunal international de commerce de New York et le Niger a été condamné à rembourser l'argent emprunté. Notre pays a fait appel de cette décision, malheureusement le Niger a été encore débouté une deuxième fois. Le premier verdict était tombé depuis la période de Tandja. Le dernier verdict condamnant le Niger à rembourser l’argent emprunté est sorti au cours de cette année 2014 avec les autorités de la 7ème République.

Cette fois-ci, il est sans appel. Le Niger doit rembourser la somme de 72 millions de dollars aux autorités taïwanaises.

Le verdict a été notifié au gouvernement du Niger par l’intermédiaire du ministre des affaires étrangères Bazoum Mohamed, qui lui a répercuté le document à qui de droit, c’est à dire au président de la République lssoufou Mahamadou, le premier Ministre Brigi Rafini et le ministre des finances Gilles Baillet. Depuis la sortie de cette décision, le gouvernement du Niger a engagé des recherches au niveau du ministère des finances, du trésor, de l’Assemblée nationale et du secrétariat général du gouvernement pour retrouver les traces des 10 millions de dollars soit environ 2 milliards de Francs CFA empruntés sous Mahamane Ousmane en juin 1994. Les services du ministère des -finances sont allés à 23 ans en arrière pour remonter les recherches. Jusqu’au moment où nous mettons sous presse, ces recherches restent encore infructueuses. Pas le moindre in-dice au trésor nationale encore moins au niveau des autres institutions pour retrouver les documents relatifs au supplément des 10 millions de dollars qu’aurait contracté le Niger en 1994.

Rappelons qu’à cette période M. Bazoum Mohamed était député et deuxième vice-président de l’Assemblée nationale de Mai 1993 jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale en octobre 1994. Bazoum Mohamed est devenu ministre des affaires étrangères en février 1995 sous la cohabitation. Posté qu’il occupa pendant un an jusqu’au coup d’Etat du 27 janvier 1996 sous Baré. Ensuite il est resté toujours ministre des affaires étrangères de Baré, durant toute l’année 1996, jusqu’au moment de l’annonce des élections présidentielles.

En 1992 Mohamed Bazoum, même étant secrétaire d’Etat aux affaires étrangères dans le gouvernement de Cheiffou Amadou était en Arabie Saoudite, à la Mecque en même temps que plusieurs personnalités de notre pays. C’est à partir de là-bas que Cheiffou Amadou les a informé de son initiative consistant à solliciter un prêt de 50 millions de dollars avec les autorités Taïwanaises.

C’est le Ministre des Affaires Étrangères d’alors M. Diallo Hamidou qui a conduit cette opération. Alors inutile de chercher à noyer le poisson dans l'eau.

L’un dans l'autre, l’opinion publique nationale attend une véritable investigation sur ce dossier d’évasion d’argent destiné au Niger à qui on fait aujourdh’ui obligation de rembourser une somme de 10 millions de dollars qui n’ont jamais atterri au Trésor national, selon toute vraisemblance.


Tanko Na Aminatou

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