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Crise au sein du MNSD-Nassara : Seïni Oumarou de bout en bout
Publié le samedi 9 aout 2014   |  actuniger.com


Seïni
© Autre presse par DR
Seïni Oumarou, ex-Premier ministre et Chef de file de l`opposition


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Mû par une forte propension de se débarrasser de tous ses adversaires politiques, internes au MNSD-Nassara, le chef de file de l'opposition veut faire revivre à son parti, la même chienlit qu'il avait provoquée au lendemain de l'arrestation de Hama Amadou en 2008. D’où le bras de fer qu'il a engagé contre un groupe de dignes fils du MNSD-Nassara depuis août 2013. Si avec Hama Amadou, Seïni Oumarou a fini par remporter la victoire, cette fois-ci, il s’est mis la corde au cou.

Pendant ce temps le parti prend un coup dur au point où certains anciens dignitaires du MNSD pensent qu'il est grand temps d'arrêter la descente aux enfers.

Le week-end dernier, un groupe de responsables du principal parti de l'opposition, en l'occurrence le MNSD-Nassara, avec à leur tête le chef de file de l'opposition, s'était rendu à Zinder, pour la tenue d’un conseil national. Malgré l’interdiction des autorités locales du chef lieu de la région, Seïni Oumarou et son pré carré s’étaient retranchés dans un coin de la ville pour entériner la décision de renvoi d'un groupe des leaders du MNSD qui soutient le régime en place. Mais quelques heures avant la lecture de cette déclaration, un groupe de badauds avait tenté de semer le trouble un peu partout dans la ville. N’eût été l’intervention des éléments de force de l’ordre, ce rendez-vous de Zinder allait être transformé en une insurrection populaire à part entière. Les forces de l’ordre ont réussi à disperser l'essentiel de badauds qui ont pris position par endroits.

Dès les premiers coups de gaz lacrymogène, les responsables du MNSD-Nassara qui étaient à Zinder vont commencer à distiller des rumeurs faisant état de mort d’homme, leur souhait étant d’aboutir à ce drame pour assouvir leur sale besogne. Ce qui s'est avéré faux. Mais comme à l’occasion de toute autre insurrection, ces leaders avaient toujours souhaité que celle de Zinder tourne à un drame. L’objectif étant de créer l’émoi et semer le désarroi au sein des populations. Seïni Oumarou et ses camarades ont vite déchante en apprenant que la situation était sous contrôle et que leur campagne a échoué.

En se déplaçant sur Zinder, le président du MNSD croyait rééditer l’exploit de 2008, lorsqu’à l’issue d'un simulacre de congrès, il a été porté à la tête du MNSD.

Il est important de rappeler que le MNSD-Nassara n’a jamais connu pareilles crises avant l'avènement de Seïni Oumarou à la tête de ce parti. De parti stable fortement implanté sur toute l’étendue du territoire, le MNSD-Nassara beaucoup perdu en crédibilité et en popularité. Cette formation politique a connu en moins de six ans deux graves crises sans précédent. Il y a d’abord eu la crise qui a emporté Hama Amadou et ses proches, et ensuite celle en cours, née de la volonté de celui-ci d'exclure dudit parti des grands dignitaires à l'image de Albadé Abouba, Amadou Salifou, Wassalké Boukary, etc. Tous ces responsables qui croyaient à l'époque avoir fait le bon choix en plaçant Seïni Oumarou à la tête du MNSD sont devenus aujourd'hui des adversaires que celui-ci veut éliminer à tout prix.

Pourtant dans un passé récent nul ne pouvait imaginer que Seïni Oumarou était un fumier en puissance.

Avec les récentes crises politiques qu'a connues le Niger, s'était posé à maintes reprises un débat fou sur la disqualification de la scène politique d'une catégorie d'hommes politiques considérés comme des parias qu'il faut sacrifier pour le grand bien de la démocratie nigérienne. Ainsi, en 2010, certains observateurs peu avertis de la scène politique nigérienne avaient eu tort de citer le nom de l’actuel chef de file de l'opposition, Elhadji Seïni Oumarou parmi les hommes politiques pondérés et épris d'une certaine sagesse qu'il faut ménager à l'occasion de cette purge. A l’épreuve des faits, l'on se rend compte que l'actuel président du MNSD-Nassara, Seïni Oumarou, est un véritable boulet de la politique que la formation politique la plus implantée au Niger traîne à ses pieds.

Tombés en faillite dans les années quatre vingt-dix, à l’instar de plusieurs hommes d’affaires nigériens, Seini Oumarou, avait réussi sa reconversion en devenant sans fournir un grand sacerdoce, ministres par deux fois, puis premier ministre récemment en 2007. Après la chute de Hama Amadou, nul ne pouvait prêter à Seïni une quelconque intention de diviser la famille MNSD. Néanmoins, Seïni Oumarou avait fini par céder toutes les pressions et cautionner toutes les combines visant à éloigner son mentor Hama Amadou des affaires du MNSD-Nassara.

Quelques mois ont suffi à Seïni Oumarou et à l’équipe d’intrigants qui est derrière lui, pour envoyer Hama Amadou en prison, chasser tous ses proches du MNSD et organiser un simulacre de congrès à l'issue duquel il va être élu président. ll a réussi sans coup férir à détruire le rêve de celui qui l’a porté sur les fonts baptismaux.

Après cette première compromission, il va malheureusement être obligé de poursuivre le sale boulot, mais cette fois-ci en faisant exécuter le projet de remise en cause de l'ordre constitutionnel plus connu sous le nom de Tazartché. Ses thuriféraires et autres habitués des coulisses présentaient Seïni comme quelqu’un qui n’est pas d’accord avec le Tazartché. Pourtant, on ne l'a jamais vu combattre une telle entreprise. Mieux, il va finir par s’associer pleinement à toutes les campagnes de dénigrement contre la cour constitutionnelle et la communauté internationale, notamment la CEDEAO, pour avoir déclaré illégal le projet de renouvellement du mandat présidentiel de Tandja. Tel un bagnard d'un système politique, Seïni se voit confier la mission de diriger une Assemblée nationale illégalement constituée. Voilà pour le passé récent de celui qui veut se présenter comme" un donneur de leçon de la démocratie au Niger.

Comme on peut le constater, le chef de file de l’opposition est l’un des principaux acteurs de la déconfiture comme l’atteste l’histoire politique récente de notre pays. Mais en plus, il a placé aujourd’hui le MNSD-Nassara dans une mauvaise posture, faisant de cette formation politique, un instrument au service d’un clan, à l’image de son fameux ASSO, structure informel, qui a battu campagne en sa faveur au cours des élections de 2011. Ils sont nombreux les anciens dignitaires du parti qui pensent que Seini Oumarou a dévoyé toute la mission assignée à leur grand parti.

A l'allure où vont les choses, il est même impossible pour le MNSD de retrouver ses lustres -d’antan.

C'est pourquoi certains barons du MNSD, notamment, ceux proches de Tandja Mamadou pensent que le temps est arrivé pour arrêter la descente aux enfers et tourner la page Seïni Oumarou.

Lamine Souleymane

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