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Gouvernance politique: en finir avec Hama, Ousmane et Seïni
Publié le samedi 9 aout 2014   |  Le Canard Déchainé


Mahamane
© Autre presse par DR
Mahamane Ousmane, ancien président nigérien (gauche), Hama Amadou, actuel président du Parlement (centre) et Seyni Oumarou, ex-Premier ministre (droite)


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Pour ceux qui doutent encore de la détermination affichée du Guri system à finir coûte que coûte avec les individualités des personnalités politiques de notre pays, le dernier acte qui défraie aujourd’hui la chronique pourrait peut-être les édifier et même les convaincre de croire enfin à cette sulfureuse et dangereuse réalité. En effet, dans notre avant dernière livraison, nous disions que dans ce pays, toute personne qui a eu à gérer quoique ce soit, reste susceptible d’être attrapée dans quelconque malversation ; il suffit qu’on veuille mettre la main sur elle ou qu’on veuille la protéger. Après le cas Hama Amadou sur lequel le Guri system déploie une armada de flèches pour pouvoir le contrarier et le déchoir, on assiste cette fois-ci à un redéploiement des forces en direction de Mahamane Ousmane du CDS Rahama à travers un soit disant dossier d’une dizaine de millions d’euros relatifs à un emprunt pendant la très courte expérience de l’AFC. Qui aurait cru que les forge- rons de « Taïwan ou le cas » se hasarderaient un jour à faire référence à cette partie de l’Histoire qui demeure pour eux une honte jamais vécue par un bord poli- tique dans notre pays ? Que voulez-vous, chez eux, la fin justifie bien les moyens. Ceci dit, avant de voir pourquoi ce regain d’intérêt subit du Guri system pour le sage Mahamane Ousmane, rappelons juste à ceux qui n’ont pas encore compris ou qui hésitent à le comprendre que preuve est aujourd’hui donnée que le règne du Guri system répond bien à cette vision stalinienne de la politique qui repose sur le culte de la personnalité. En effet, pour les partisans de cette option politique dépassée, la politique repose avant tout sur des individus, des personnalités.

Et, c’est leur charisme, leur potentiel à haranguer les foules et à les endormir avec des discours lénifiants qui déterminent la réussite de leur gouvernance. Tout s’articule autour de discours pompeux, sans une volonté réelle d’exécuter ce qu’on promet. L’essentiel est de toucher le cœur des populations et arriver à les con- vaincre pour qu’ils puissent leur accorder leurs suffrages. C’est ce discours que le PNDS a servi aux nigériens pendant un peu plus de 15 années où il était à l’opposition. Quel est le nigérien qui n’a pas cru avec l’avènement du PNDS que le Niger était pratiquement sauvé ? Avec des perspectives des plus heureuses servies par le pétrole, l’extension de la production de l’uranium, l’or à gogo des régions du fleuve jusqu’au Djado, le tout encadré par un discours inédit d’un président qui se dit aussi loyal que certains érudits proches du prophète, le PNDS avait réellement préparé sa communication pour toucher le cœur des nigériens et même des partenaires au développe- ment qui n’ont pas hésité à lui prêter sa confiance. Dieu faisant bien les choses et dans ses calculs de campagne, le PNDS s’est attaché le service d’un allié qui regorgeait d’inestimables potentialités. Le fait que Hama Amadou soit aux côtés du PNDS était pour beaucoup de Nigériens une garantie d’une gouvernance tant efficace que pérenne. Hama Amadou ensemble avec Mahamadou Issoufou, un duo pressenti pour conduire le Niger sur le chemin du bonheur. Qui aurait cru que ce que beaucoup prenaient pour un espoir solide pour le pays n’était en réalité qu’un des couloirs dont s’était servi le PNDS pour arriver au pouvoir ? La réalité est là : Hama Amadou a fini par donner le pouvoir à Issoufou sur un plateau d’argent. Preuve stalinienne que la politique est belle et bien l’œuvre des hommes.

C’est donc désormais accroché à cette réalité d’école que le PNDS a fini par faire volte face à tous les hommes et à toute autre réalité pour s’accrocher à son pou- voir à lui. Il faut, pour pérenniser ce pou- voir, broyer un à un tous les hommes sus- ceptibles e faire ombrage à Mahamadou Issoufou. Ce n’est point une affaire de structures politiques, comme nous l’ont enseigné il y a un passé récent les artil- leurs du tazartché nourris à la source de Feu Mouammar Kadhafi. C’est une affaire d’hommes, eux qui par leur charisme et leurs dires arrivent à recueillir l’adhésion du peuple. Point besoin de travailler pour satisfaire les aspirations des populations afin de les convaincre à adhérer au pro- gramme du parti politique. Il suffit juste d’avoir à ses côtés les hommes potentiellement susceptibles de réunir des fou- les autour de soi ; le reste se fera contre vents et marées par le truchement des urnes qu’on manipulerait à bon escient. D’aucuns diraient certainement qu’une telle analyse ne tient pas solidement du moment où les pratiques en cours sont plutôt dirigées vers la déstabilisation des formations politiques. Détrompez-vous, ce n’est que le côté visible de l’iceberg. Principalement, le but de recherché n’est pas de mettre en branle les partis politiques ; il s’agit plutôt de débaucher de ces formations politiques des délateurs capables de fournir des informations susceptibles de faire déchoir les leaders par l’intermédiaire de dossiers de justice ou des scandales. Comprenez très bien que ce qui se passe aujourd’hui avec le président Hama Amadou ne peut être que le résultat de trahisons des hommes restés très proches à lui ; des gens avec lesquels il partageait son intimité familiale. Jamais certains secrets dans la vie de l’homme ne seraient connu au grand jour si un de ses très proches n’avait pas parlé. Comprenez qu’il n’y a pas d’homme sans secrets ; tout être a quel- que part enfoui dans son existence « une maladie mentale » ; quelque chose d’intimement lié à son vécu qu’il n’ose jamais révéler qu’à des très proches. C’est justement sur ce terrain que la vision stalinienne de la conduite a toujours reposé manipulant principalement femmes et hommes de faibles caractères pour at- teindre les hommes.

Ceci dit, si dans leur entendement les Guristes pensent avoir suffisamment crée d’artifices pour la déchéance inéluctable du président Hama Amadou, il n’en est pas de même pour Mahamane Ousmane. En effet, l’épisode Abdou Labo n’a pas eu l’effet escompté ; au contraire, cela a eu un effet boomerang. L’affaire dite des bébés importés est en train de saccager la popularité du fameux ministre délateur, comme pour dire qu’on ne s’attaque pas délibérément à un sage sans ramasser des pots cassés. Pendant un moment, le cas Ousmane ne préoccupait pratique- ment pas le PNDS qui croyait l’avoir définitivement laminé avec la désertion de Labo et la mise en place d’un comité ambigu dont la composition frise la con- fusion la plus totale ; franchement, ces deux événements faisaient d’Ousmane un homme fini. Voilà que Dieu dans sa justice inébranlable se penche du côté de Nafarko, assénant à Labo un revers du- quel il ne se relèverait que par un coup de baguette magique. Alors, conscients de cet état de fait, les Guristes se disent qu’ils ont encore du pain sous la planche de ce côté là. Il faut encore travailler, Mahamane Ousmane n’est pas encore fini comme on l’a pensé.

Ainsi, deux options se présentent : ou on le récupère à travers la proposition de sa candidature au secrétariat général de la Francophonie ou on déploie, autant qu’on le fait avec Hama Amadou, un acharnement sans précédent. La première option avait été expérimentée sans succès par l’intermédiaire de l’ethnocentriste Sanoussi Tambari qui s’est broyé l’échine avec un désaveu cinglant que lui a administré Ousmane sous les applaudissements de sa population de Maradi. Il reste la seconde option et c’est ce à quoi nous assistons aujourd’hui. On dépoussière les dos- siers les plus vieux afin de dénicher une éventuelle malversation qu’aurait com- mise Ousmane durant sa gestion. Comme on le voit, le choix du PNDS repose sur la déchéance provoquée de ses opposants potentiels. On en a mesuré la portée avec l’acharnement dont est victime Hama Amadou ; on vient de lancer l’offensive sur Mahamane Ousmane ; on en viendra avec le moins charismatique des trois, Seïni Oumarou. Sauf qu’il faut rappeler au Guriste que le Niger n’est pas l’URSS ; les hommes sont ce qu’ils sont et les formations politiques en sont une autre réalité. L’homme est à part, les électeurs aussi.

AGHALI

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