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Crise au CDS : Mahamane Ousmane tourne le regard vers la Cedeao
Publié le lundi 17 juin 2013   |  La Roue de l'Histoire


Mahamane
© Autre presse par DR
Mahamane Ousmane, l`ancien président nigérien


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Fin du différend qui oppose Mahamane Ousmane à Abdou Labo ou début d’un nouvel épisode de tergiversations à la Convention Démocratique et Sociale (CDS-Rahama) ?

La Cour de cassation a cassé le jugement en appel rendu par la Cour d’appel de Niamey qui déclarait régulier et conforme à la loi et aux règlements et textes du parti, le congrès de 2011 de Zinder qui a exclu Abdou Labo, Maïdadji Alambèye et Mme Aïchatou Ben Wahab, tous trois membres du bureau politique national, pour désobéissance aux textes du CDS. La décision de cette juridiction qui statue en dernier ressort, est tombée le mercredi 5 juin 2013, donnant ainsi raison à Abdou Labo, vice-président au titre de la région de Maradi, et ses partisans.

Et installant un climat de deuil dans le clan de Mahamane Ousmane où il a même réussi à convaincre ses partisans et l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN), opposition que son adversaire Abdou Labo par ailleurs Ministre d’Etat de l’intérieur est un ‘’hors la loi’’ et que le régime de la 7ème République a manifestement violé la Constitution du 25 novembre 2010. Avec l’arrêt de la Cour de Cassation tout cela ne relève que de la politique politicienne, brisant ainsi le rêve du président Mahamane Ousmane dont les manoeuvres politiques à l’endroit de ses adversaires politiques viennent de s’écrouler comme un château de cartes.

Mais, Mahamane Ousmane ne désespère pas encore. Il estime qu’il a encore des arguments à prévaloir au niveau de la Cour communautaire de la CEDEAO. Un autre épisode, un autre saut dans le néant pour le président Ousmane et une autre aventure pour les responsables de la CDS qui déballeront leurs problèmes internes au niveau de la grande communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest et par là même le vrai visage de ses principaux animateurs. La décision de la Cour de Cassation, qui annule donc le congrès de Zinder ainsi que tous les actes subséquents, réhabilite ainsi Abdou Labo et tous ses partisans et ramène la CDS à la situation antérieure au congrès de Zinder.

La CDS va fonctionner avec l’ancien ou sans bureau, en attendant les prochaines assises qui décideront de la suite. A la sortie de la décision de la Cour de cassation qui a statué sur le litige qui déchirait la CDS depuis deux ans, rien ne semble pour autant s’arranger. Les deux camps continuent la guéguerre à travers des sorties médiatiques par médias interposés. «Le CDS-Rahama est au sein de la majorité que de l’opposition », a réitéré M. Abdou Labo qui est revenu, face aux médias au cours d’une conférence de presse, sur le pacte qui lie la CDS à la Coordination des forces pour la démocratie et la République, opposition qui a combattu le projet de prolongation du mandat de l’ancien président de la République Tandja Mamadou.

Pour Abdou Labo qui ‘’n’a nullement l’intention de laisser le CDS à quelqu’un d’autre avant leur retraite politique et qui s’est dit prêt à un nouveau congrès, c’est lui et ses partisans qui ont agi conformément aux directives du parti et non leurs adversaires, en soutenant la candidature de Issoufou Mahamadou aux 2ème tour des élections présidentielles, point de départ de la crise interne qui secoue le CDS. Cette décision de soutien à l’un des deux candidats au 2ème tour a été matérialisée par la résolution n°4, prise lors de la 12ème Assemblée générale de la délégation nationale et du 6ème congrès extraordinaire tenu le 21 novembre 2010, à l’issue desquels le CDS a réaffirmé son appartenance à la CFDR, avant que Mahamane Ousmane ne fasse volteface.

Si du côté de Labo, on crie victoire après la décision de la Cour de Cassation et l’on appelle à l’unité, du côté du camp Ousmane, on ne l’entend nullement de cette oreille et on n’a pas l’impression de cautionner la décision judiciaire rendue par la plus haute juridiction nationale. Au cours d’un point de presse animé lundi dernier, le clan Ousmane a, par le biais de son conseil Me Soulèye Oumarou, décidé de porter l’affaire devant la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Manifestement, le président du CDS, ne semble prêt pas à une reprise du congrès après l’annulation des assises de Zinder et ses actes subséquents. Manque de sous ? Peur de se faire humilier ?

Pour le moment, dans le camp Ousmane, où même au sommet on ne semble pas accorder les violons sur l’interprétation de la décision de la Cour d’Etat, on joue encore sur le temps en déplaçant le litige au delà de nos frontières. Silence de cimetière au niveau de la direction nationale du parti où les avis divergent sur la suite à donner à la décision judiciaire. En tout cas, les voix ne s’accordent pas en haut. «Dama bamu koresu ba», ‘’Même avant, on ne les a pas exclus’’, ainsi s’exprimait Abdoulaye Jina, secrétaire général du CDS, qui réagissait quelques instants, sur les ondes de la BBC, après la sortie du verdict. Point de vue qui sera aussitôt balayé, cette fois-ci, par la jeunesse de Zinder qui soutient la décision de l’avocat du CDS de porter l’affaire à la Cedeao.

Simple désaveu qui venait, manifestement de Mahamane Ousmane qui, réitérait en personne la décision de son clan de faire recours à la justice de l’espace communautaire. Plusieurs rounds de procès en la forme et à fond au Tribunal de grande instance hors classe de Niamey, jugements à la Cour d’appel, chute à la Cour de cassation…, beaucoup d’eau a coulé sous le pont au point où la situation de crise au sein du CDS reste totalement confuse et a fini par convaincre les militants que la crise interne qui secoue le parti ne saurait trouver une solution devant les tribunaux. Pourquoi Mahamane Ousmane n’accepte- il pas sa défaite pour convoquer un nouveau congrès ?

Dans un papier appelé «Engagement sur l’honneur» en huit points qu’il a signé avec son protagoniste Abdou Labo, le 21 novembre 2010, pour sauver le parti, diton, Mahamane Ousmane s’est engagé à respecter les clauses et en faire sa ligne de conduite. Et en cas de manquements aux engagements, un comité de suivi de la mise en oeuvre comprenant les membres du bureau politique national, en fait rapport au congrès qui tirera les conséquences.

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