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Niger : le classement du pays au dernier rang du développement humain divise au sommet
Publié le vendredi 22 aout 2014   |  Xinhua


Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d’Etat
Vendredi 28 Mars 2014. Yamoussoukro. Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo : Mahamadou Issoufou ,Président du Niger.


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Le classement du Niger au dernier rang de l'indice du développement humain (IDH), encore cette année, par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), est diversement apprécié par les Nigériens et crée la polémique au sommet de l'Etat.
En effet, comme en 2013, le Niger occupe encore, en 2014, la dernière place du classement annuel des nations du monde sur la base de l'Indice de Développement humain.
Il faut dire que le Niger occupe cette place non enviable du classement IDH du PNUD depuis près d'une décennie.
L'IDH mesure le niveau moyen de développement humain atteint dans un pays donné, sous trois aspects essentiels : santé et longévité, accès à l'instruction et un niveau de vie décent, précise la note du PNUD.
Mais si pour le président nigérien Mahamadou Issoufou, ce dernier rang serait la résultante de la forte croissance démographique que connaît le Niger, entre autres, par contre, à en croire le président de l'Assemblée nationale, il serait la conséquence de la mauvaise redistribution des richesses du pays.
En effet, selon le président Issoufou, dans son discours à l' occasion du 54e anniversaire de l'indépendance du pays, le 3 août dernier, pour rattraper ce retard, le gouvernement a fait de la maitrise de la démographie une de ces principales préoccupations.
En rappel, le dernier recensement général de la population nigérienne a montré que le taux moyen annuel de croissance de la population est passé de 3,3% à 3,9%, le plus élevé du monde. La population nigérienne doublera donc en moins de 20 ans.
"Rien que pour garder le PIB par habitant contant, notre pays doit réaliser, dans les conditions démographiques actuelles, un taux moyen de croissance annuelle de 4%. C'est dire combien la démographie pèse sur l'évolution du PIB par habitant, un des facteurs intervenant dans la détermination de l'indice du développement humain", a indiqué Mahamadou Issoufou.
Aussi, le chef de l'Etat a insisté sur la nécessité de " procréer de manière responsable".
Il a réaffirmé que le gouvernement axera ses efforts sur la maitrise de la démographie, sur l'accroissement de la richesse nationale avec notamment l'accélération de la mise en OEuvre de l' initiative 3N (Les Nigériens nourrissent le Nigériens), l' augmentation de la production des ressources naturelles, minières et pétrolières et le développement des infrastructurelles ainsi que sur l'accès universel aux services sociaux de base.
Délégué par le Premier ministre nigérien pour répondre devant la représentation nationale, samedi dernier, à la requête en interpellation adressée au gouvernement par rapport au rang qui est celui du Niger au dernier classement IDH, le ministre d'Etat M. Amadou Boubacar Cissé, a indiqué qu'il est "malheureux de constater qu'au Niger, c'est le classement numérique qui intéresse alors qu'il ne prend pas en compte beaucoup d'autres dimensions comme les infrastructures".
Pour lui, "le plus important n'est pas le classement mais l'analyse des politiques publiques devant conduire à un changement de comportement".
Mieux, selon M. Cissé, de 1980 à 2013, le Niger a enregistré des progrès nets dans le classement de l'IDH qui est passé de 191 pour mille à 337 pour mille, faisant du Niger l'un des rares pays dans lesquels l'IDH progresse successivement.
"Même l'espérance de vie des Nigériens s'est accrue de 19 ans pendant cette période", devait-il ajouter.
Le ton est tout autre chez le président de l'Assemblée nationale, M. Hama Amadou, pour qui, "il ne s'agit pas, pour l' heure, d'indexer tel ou tel gouvernement, pour lui imputer la responsabilité du classement qui nous déprime tous, mais de dire aux nigériens, dans leur ensemble, qu'il est la conséquence directe de nos insuffisances collectives".
Selon Hama Amadou, "il fut un temps, où l'opposition d'hier aujourd'hui au pouvoir, se fondait sur les rangs occupés par notre pays en matière d'indice de développement humain, pour clamer (..) que le manque de volonté politique et la corruption, dont elle ne cessait d'accuser les régimes d'hier, étaient les seules causes, de cette déchéance nationale".
"Il est heureux de relever aujourd'hui, où à leur tour, les censeurs d'hier sont aux commandes de l'Etat, et que le Niger occupe toujours le même rang, ou presque, ces derniers s'obligent maintenant, à trouver des arguments plus objectifs pour justifier la triste performance", a-t-il souligné.
Aussi, pour le président du parlement, "ces réalités nous obligent, en quelque sorte de nous placer tous au-dessus des sentiments partisans, afin de rechercher dans l'objectivité et le consensus, les véritables causes structurelles de ce classement stigmatisant, pour ensemble y remédier".
"Jusque-là, on imputait la faute à la folle croissance démographique de notre pays.La croissance démographique, et la jeunesse nombreuse qui la caractérise, loin d'être un handicap, doit être plutôt considérée comme un atout", a-t-il souligné.
De son coté, Nouhou Arzika, acteur de la société civile nigérienne, se dit d'autant plus déçu que la particularité de ce rang de cette année, contrairement aux autres années, intervient au moment où le pays est producteur de pétrole depuis plus de deux ans, valorise d'autres ressources minières (uranium, or) et énergétiques, ainsi que de nouvelles opportunités, entrainant une forte manne financière qui avait boosté le budget national en 2014 à plus de 1.863 milliards de francs CFA, selon les estimations officielles.
Pour Oussoumana Mallam "il y'a lieu de relever le paradoxe. En effet comment comprendre que le Niger qui a été toujours classé, depuis trois ans, comme l'un des pays qui a le plus fort taux de croissance dans l'espace UEMOA (12%), soit classé dernier par le PNUD ?".
Pour M. Magalma Abarchi, économiste nigérien, une bonne croissance du PIB ne signifie pas forcément le développement, "un pays peu avoir un fort taux de croissance dans un secteur donné et être le dernier de la planète. Le développement intègre la croissance".
Par ailleurs, d'après toujours Magalma Abarchi, "la croissance c'est un travail de longue haleine, elle n'est pas ponctuelle. Le gouvernement actuel n'a rien à voir dans le présent classement; qu' il se tranquillise. Ce résultat est la conséquence des gestions antérieures".
Toutefois, avec la perspective d'exploitation des nouvelles ressources pétrolières mises en évidence dans l'Agadem (extrême nord-est) par la société chinoise CNPC, pour l'exportation, la production du charbon et de l'électricité à partir de la mine de Salkadamna et la mise en exploitation de la cimenterie de Balbaza (région de Tahoua, centre), l'ouverture de l'hôpital de référence de Niamey, le plus moderne d'Afrique de l'Ouest, fruit de la coopération chinoise, et de la centrale thermique de Gouroubanda, en vue de résoudre le problème de la fourniture en énergie électrique de la capitale, tous les espoirs sont fondés pour une amélioration, à court terme, des conditions de vie des Nigériens.

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