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Le ministre Abdou Labo placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Say
Publié le dimanche 24 aout 2014   |  Actuniger.com


Le
© Autre presse par DR
Le ministre en charge de l`agriculture, Abdou Labo


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Du nouveau dans l’affaire dite des « bébé importés » ! Ce samedi, en milieu de matinée, le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture Abdou Labo a été placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Say. Selon les premières informations, Abdou Labo a d’abord été entendu durant plus d’une heure de temps par le doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande instance hors classe de Niamey.

La comparution s’est déroulée en présence de son avocat, Me Achirou. Il a été ensuite escorté dans une voiture 4x4 par deux voitures de la gendarmerie nationale à la prison civile de Say. Le ministre Abdou Labo est poursuivi pour complicité dans l’affaire de trafic d’enfants, une affaire qui tient l’opinion nationale en haleine surtout qu’elle intervient en pleine polémique politique.

En dépit de son immunité en tant que membre du gouvernement, Abdou Labo croupis désormais à la prison civile de Say alors qu’aucune décision n’a été prise au niveau de l’exécutif pour le déclenchement d’une procédure visant à le mettre à la disposition de la justice.

Il y a quelques jours, dans un point de presse qu’il a lui-même animé, le ministre Abdou Labo a clairement affirmé qu’il n’a aucune intention de démissionner de son poste au sein du gouvernement. « Je ne démissionnerai pas, je ne suis pas du genre à démissionner et ceux qui veulent que je démissionne vont attendre longtemps », avait martelé celui qui était encore ministre d’Etat, le mercredi 22 Juillet dernier.

Abdou Labo, s’est même voulu rassurant en affirmant qu’il « dort bien et mange bien » alors que sa femme a été placée depuis quelques jours sous mandat de dépôt à la prison civile de Niamey dans le cadre de la même affaire.

Le placement sous mandat de dépôt du ministre Abdou Labo a été une véritable bombe à Niamey alors que l’instruction de l’affaire se poursuit toujours.

Les enquêteurs peinaient jusque-là à établir les preuves de l’infraction de « suppositions d’enfants, faux et usage de faux ».

Le parquet a affirmé ne détenir jusque-là que « des indices » alors que 17 personnes sont déjà mises en examen pour diverses infractions liées au même dossier. Il convient de noter que le ministre Abdou Labo, qui était auparavant à l’Intérieur après avoir été plusieurs fois ministres depuis 1993, est un fidèle allié du président Mahamadou Issoufou. Il est membre de la CDS Rahama mais a préféré rejoindre la majorité présidentielle au lendemain des élections générales de 2011, alors que son parti a préféré se rallier à l’opposition. Depuis 2011, Abdou Labou dispute la direction du parti au président Mahamane Ousmane.

Selon ses proches, l’aile dite de Abdou Labo se préparait à organiser un congrès extraordinaire du parti, le 7 septembre prochain. En plus d’une décision de la justice qui leur est plutôt favorable, Abdou Labo et les dissidents du parti vert s’appuyaient sur une mise en garde du ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou qui invitait la CDS à tenir un Congrès dans les meilleurs délais pour se conformer aux textes en vigueur, « sous peine de suspension ».

La mise sous mandat de dépôt de Abdou Labo a surpris plus d’un nigérien. En plus de son statut de membre du gouvernement et de la procédure suivie, l’attention des nigériens est désormais cristallisée vers la suite de la procédure. Il faut dire qu’une autre personnalité est également concernée par cette affaire. Il s’agit de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, principal adversaire de la majorité au pouvoir.

Le président du Moden Lumana est aussi cité dans cette affaire. Sa femme a été placée sous mandat de dépôt depuis quelques semaines.

Depuis son départ de l’alliance au pouvoir, Hama Amadou et le clan du Président Mahamadou Issoufou se livrent une féroce bataille politique.

En toile de fond, l’ambition affichée par la majorité de destituer le président de l’Assemblée nationale de son perchoir. La tentative a jusque-là échoué avant que l’affaire des « bébés importés » ne tombe comme du pain béni pour le pouvoir.

Toutefois, ce dernier devrait passer par plusieurs obstacles pour parvenir à ses fins, c'est-à-dire la levée de l’immunité parlementaire de Hama Amadou.

A.Y. Barma

Actuniger.com

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