Q’arrive- t-il à notre pays ? Se demandent nombre de Nigériens. Cette question aussi grave soit-elle mérite bien d’être posée eut égard à la situation de paralysie dans laquelle semble plonger depuis quelques temps notre cher pays.
A la pauvreté décriée depuis belle lurette viennent se greffer les coupures d’électricité, d’eau et l’insécurité. Tout cela a contribué à amenuiser l’existence déjà précaire du Nigérien. Comme si cela ne suffisait pas, la nature aussi y met du sien avec la saison des pluies qui peine à s’installer jusque-là. C’est dire que le Niger va mal. Ceci est la résultante de la conjugaison de plusieurs facteurs dont certains sont humains, d’autres contextuels ou naturels. Dans tous les cas, aujourd’hui, les Nigériens sont inquiets …
La main de l’homme Pendant longtemps et jusqu’à présent, l’opposition politique reproche au gouvernement de gérer les affaires publiques avec amateurisme. De tels propos ne sont guère surprenants venant surtout d’un groupe de partis politiques qui aspire diriger le pays le plus tôt possible. Mais au regard de l’insatisfaction quasi générale de la plupart des Nigériens concernant la gouvernance actuelle, il y a bien lieu de se pencher sur la manière dont l’Etat est géré sous la Renaissance. En tout cas, le gouvernement donne les signes d’un essoufflement et de beaucoup de difficultés à pouvoir faire face aux impératifs nationaux. L’année scolaire a été achevée cahin-caha, la circulation monétaire semble très faible au point où le citoyen lambda gémit à longueur de journée de pauvreté. Les salaires du mois de mai ont fait l’objet d’un payement des plus tumultueux au point où certains tentent même d’y voir des problèmes de trésorerie. La cherté de la vie va crescendo. Pardessus tout, l’insécurité plane sur la tête de chaque nigérienne et chaque nigérien. Depuis les attaques d’Arlit et d’Agadez le 23 Mai dernier suivies de celle de la prison civile et du centre de formation de la gendarmerie de Koira Tégui à Niamey, plus personne ne se sens en sécurité même dans la capitale. Or, il y a seulement quelques années Niamey était encore l’une des capitales les plus sûres du monde. Aujourd’hui, les mesures de sécurité qui se renforcent chaque matin autour des édifices militaires, paramilitaires et publics témoignent de l’état de psychose qui a gagné les populations et les gouvernants. Certes, depuis l’investiture du président Issoufou le contexte national et sous régional n’a pas été du tout facile mais il n’y a pas d’excuses pour ceux qui ont juré de chercher et trouver des solutions aux problèmes des Nigériens. Maintenant tous les regards sont tournés vers le président de la République qui a le pouvoir de placer des hommes et des femmes capables de répondre aux aspirations du peuple. A ce propos justement, interrogé dimanche par la radio Anfani, le Premier ministre par intérim Bazoum Mohamed a annoncé un imminent remaniement du gouvernement. Le président Issoufou est maintenant disposé à procéder à ce remaniement a affirmé Bazoum Mohamed. Les Nigériens ont trop attendu ce remaniement, la presse l’a annoncé depuis très longtemps mais cette fois semble être la bonne parce que venant du Premier ministre par intérim lui-même. Ne nous y trompons pas, il ne suffit pas de changer l’équipe actuelle pour résoudre les problèmes comme par l’effet d’une baguette magique, encore faudra- til le bon choix soit fait. Il faudra que le chef de l’Etat arrive à mettre la main sur des gens compétents, imbus de patriotisme et soucieux du devenir de leur pays. Ce qui de tout vraisemblance a fait défaut depuis l’avènement de la 7ème République. Le tireur n’a pas beaucoup d’alternative : il doit rectifier son tir et atteindre sa cible. Le tireur ici s’appelle Issoufou Mahamadou et la cible a pour nom les problèmes du Niger.
