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Le Président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou, s’adresse à ses compatriotes depuis son exil du Burkina Faso
Publié le dimanche 31 aout 2014   |  actuniger


Hama
© Autre presse par DR
Hama Amadou, le président du Moden Fa Lumana.


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Nigériennes, Nigériens,

Mes chers compatriotes,

J’ai décidé, aujourd’hui, après un an de harcèlements et d’acharnements politiques, et à la lumière des intentions malveillantes du pouvoir en place à l’endroit de ma personne, de vous parler de cette situation insolite et pleine de périls dans laquelle s’est retrouvé notre pays par la seule faute du président de la République; une situation qui, vous le savez autant que moi, augure d’une instabilité institutionnelle et politique prévisible.





Lorsqu’on peut se permettre, parce qu’on dispose de la force publique, de mettre la main sur un citoyen et le jeter en prison quand on veut et comme on veut, alors, plus personne n’est en sécurité.

En violation flagrante des dispositions constitutionnelles, des principes du droit universel, des principes démocratiques ainsi que les intérêts du peuple nigérien, lssoufou Mahamadou nous replonge dans les affres d’une crise institutionnelle et politique dont nous n’avons que faire et dont personne ne peut soupçonner les conséquences désastreuses sur notre pays.

J’ai décidé de revenir sur ces harcèlements afin que les Nigériennes et les Nigériens, qu’ils soient militants de partis politiques ou membres de la société civile ; qu’ils soient pour ou contre les agissements intolérables du pouvoir en place, sachent qu’on ne construit pas un pays, encore moins une nation, sur le terreau de l‘injustice et de la primauté de la force.

On ne consolide pas, non plus, les bases de la démocratie et de la République en détruisant les fondements que sont, entre autres, le respect de la Constitution; le respect de la Charte des partis politiques et du Statut de l’Opposition, l’égalité des citoyens devant la loi.

On ne consolide pas, dis-je, la République et la démocratie pour laquelle nos compatriotes ont payé le prix fort, en déstabilisant les partis politiques et en usant de faux complots pour éliminer des adversaires politiques.

Or, je suis, depuis 12 mois, victime d’un acharnement et d’un harcèlement aussi intolérables qu’injustifiés.

On a fait de ma destruction personnelle et de l’ensevelissement de mon parti, le Moden Fa Lumana Africa, la priorité des priorités à la tête de l’État alors que dans les mêmes moments, des millions de nos compatriotes sont dangereusement menacés dans leur existence, soit par une famine en perspective; soit par les inondations qui les ont pratiquement dépouillés de tout.

Pour mémoire, le 22 août 2013, le MODEN/FA LUMANA AFRICA-AFRICA décidait de se retirer de la MRN (mouvance au pouvoir), clamant ainsi sa souveraineté et son opposition à toute idée de main basse sur le Niger. Ce qui, manifestement :

Constituait un crime de lèse-majesté qu’on a décidé de nous faire payer, en usant de moyens frauduleux et déloyaux, voire, en violant la Constitution de notre pays.

Mais, doit-on réellement s’en étonner outre mesure lorsque ceux qui en sont les auteurs n’ont pas hésité un instant à violer leur serment coranique? Assurément, non.

Le 22 septembre 2013, soit un mois à peine depuis le retrait de mon parti de la MRN, sur RFI, Hassoumi Massoudou, ministre de l’intérieur, affirme à propos des leaders de l’opposition, moi en particulier, qu’ils sauront « les isoler et les traiter comme tels». Une menace sans détours qui ne tardera pas à se matérialiser puisque, dès le 5 octobre 2013, le même Hassoumi Massoudou décidait de la réduction drastique de ma garde rapprochée, ramenée à 5 éléments.

Nos compatriotes n’avaient pas fini de disserter sur cette façon singulière de gouverner lorsque, dans la nuit du 16 au 17 février 2014, un tir d’arme à feu vise ma résidence, au moment où j’étais en mission à Téhéran (IRAN). Ce tir comminatoire est, en langage clair, un avertissement, une façon de me dire que les commanditaires sont prêts à aller jusqu’à l’extrême.

Et bien évidemment, comme on s’y attendait, le ministre de l’intérieur, Hassoumi Massoudou, refuse de laisser l’enquête se poursuivre, limogeant pour cela, le directeur général de la police nationale qui refusé de marcher dans sa combine.

Habitués du fait, ils entreprennent de se donner toutes les chances de me démettre de la présidence de ‘Assemblée nationale en achetant la conscience de certains députés à qui de l’argent a été proposé pour voter une motion de défiance contre moi.

Mais, l’argent ne suffit pas à avoir tout.

Leur sale besogne a connu ses limites objectives d’autant plus que des députés, qui ont compris l’enjeu pour le Niger et son peuple, ont catégoriquement rejeté l’offre qui, je le souligne, vient parfois directement du président de la République et même d’autres personnalités insoupçonnées de la République.

C’est pratiquement rassurés sur leur moisson que le 19 avril 2014, la majorité parlementaire a donné un point de presse au cours duquel elle annonce que leur seul objectif est de débarquer le président de l’Assemblée nationale, du seul fait qu’il est un opposant et qu’à ce titre ne saurait être à la tête de l’Assemblée.

L’acharnement et le harcèlement atteindront leur paroxysme lorsque le 2 mai 2014, le ministre de l’intérieur décidait du retrait de l’ensemble des agents de la police et de la garde nationale qui composaient ce qui restait de ma garde rapprochée, excepté l’Aide de Camp, le Coi Abdoulkarim Soumaila et un autre militaire, le caporal Boureima Moussa dit Commando.

Il poussera le cynisme jusqu’à rencontrer, le 4 mai 2014, les compagnies privées de sécurité pour leur interdire formellement, sous peine de sanctions, de louer leurs services au président de l‘Assemblée nationale. Puis, pour achever le travail qui consistait à me dépouiller de toute protection, mon aide de camp, à son tour, est relevé de ses fonctions par décret 2014-338/PRN/MDN, sans être remplacé.

Cet acharnement à me détruire ne se limite pas à ma personne. Ceux qui sont prêts à mettre toutes les recettes de l‘État dans cette sordide entreprise, ont décidé aussi de s’en prendre parallèlement à mes collaborateurs et à mes proches. C’est dans cette logique que des militants de mon parti ont été arrêtés sur des bases totalement fausses. L’alibi, c’est un complot monté de toutes pièces autour d’une prétendue attaque qui aurait visé, dans la nuit du 19 au 20 mai 2014, le domicile d’un député membre du bureau de l’Assemblée nationale. Cela a suffi pour que, sur la base d’aucune preuve, des militants de mon parti soient arrêtés, certains ayant été illégalement détenus en prison pendant plus de trois mois, malgré la décision de relaxe du juge, fondée sur la vacuité totale du dossier.

Le 17 juin 2014, le Caporal Boureima Moussa dit Commando, le seul militaire qui restait de ma sécurité, est mis aux arrêts de rigueur pour avoir opté pour la démission plutôt que d’accepter l’affection qu’on voulait lui imposer, conscient que l’objectif visé n’a rien de professionnel mais relève plutôt du règlement de compte politique.

Ayant jusqu’ici échoué dans toutes leurs tentatives et se rendant compte qu’ils sont en train de perdre des soutiens à l’Assemblée nationale, le Président lssoufou Mahamadou décide de changer de registre et d’user d’autres moyens …en s’attaquant à des symboles sacrés dans notre société, à savoir la famille. Ainsi, le 22 juin 2024, mon épouse est interpellée à la police judiciaire, en même temps que 29 autres, pour une soi-disant supposition d’enfants pour laquelle elles croupissent, depuis le 25 juin 2014, en prison, sans la moindre preuve.

C’est de cette affaire que Issoufou Mahamadou abuse, alors même que la justice elle-même a avoué ne disposer d’aucune preuve.

li peut continuer à abuser du pouvoir d’État pour régler ses comptes politiques et prospérer dans le seul registre dans lequel ils excellent, le détournement des deniers publics.

Il peut me faire arrêter illégalement en violant la Constitution, mais il ne pourra jamais vaincre la volonté partagée de toutes ces Nigériennes et de tous ces Nigériens qui sont déterminés à se battre pour refuser la pensée unique.

Il peut violer les lois et règlements de notre pays pour me faire arrêter mais il trouvera toujours d’autres HAMA AMADOU sur son chemin.

À mes compatriotes de tous bords politiques et de toutes confessions, je voudrais dire que plus personne n’est en sécurité, y compris ceux qui, pour des motivations diverses, auront contribué à favoriser la naissance d’un monstre qui finira par les dévorer tous.

Quant à moi, je m’en remets à Dieu, convaincu qu’il séparera le bon grain de l’ivraie.

Que Dieu préserve le Niger et son peuple de leurs intentions malveillantes.

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