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Niger: affaire des bébés importés du Nigeria
Publié le mercredi 3 septembre 2014   |  PANA


Le
© Le Sahel par DR
Le Président de l`Assemblée nationale, SE M. Hama Amadou


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Une semaine après, les Nigériens s’interrogent toujours sur la fuite du président de l’Assemblée

Une semaine après sa fuite du Niger pour le Burkina Faso voisin, suite à l’autorisation de sa poursuite judiciaire par l’Assemblée nationale dans l’affaire dite des bébés importés du Nigeria, le président du Parlement nigérien, Hama Amadou, a laissé une femme en prison, des militants de son parti qui s’interrogent encore et des camarades de l’opposition qui tentent vaille que vaille de justifier son départ pour des raisons de sécurité.

Principal opposant au Niger, il est soupçonné de complicité de supposition d’enfants dans le cadre d’un trafic présumé de bébés. Sa seconde épouse, mère présumée de deux bébés, est en détention à la prison de Kollo en même temps que celle du ministre d’Etat, Abdou Labo, lui-même arrêté et détenu à la prison de Say (50 km au sud-ouest) de Niamey.

Une trentaine de personnes ont été interpellées dans cette affaire de bébés importés. 17 personnes dont 12 femmes sont placées en détention.

L’affaire suivait normalement son cours et devait connaître son épilogue avec la dernière personnalité impliquée, en l’occurrence Hama Amadou, président de l’Assemblée nationale dont l’arrestation ne pouvait être effectuée qu’avec la levée de son immunité parlementaire par ses collègues députés ou, tout au plus, avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée, puisque le Parlement est en intersession.

Depuis l’arrestation du ministre d’Etat en charge de l’Agriculture, un très proche du président Mahamadou Issoufou, on savait que les jours de liberté du président de l’Assemblée nationale étaient désormais comptés.

Sur requête du procureur de la République, le Premier ministre adresse une lettre individuelle aux 11 membres du Bureau de l’Assemblée nationale demandant l’autorisation de sa comparution devant le juge. Avant même que le Bureau ne se réunisse, Hama Amadou adresse une requête à la Cour constitutionnelle pour qu’elle constate l’illégalité du Bureau et par conséquent son impossible passage devant la justice.

Mais 7 membres du Bureau sur les 11 (les 4 de l’opposition étant absents) se réunissent pour délibérer sur la question et autorisent la justice à écouter le président de l’Assemblée nationale afin, disent-ils, de lui permettre de «se défendre», au besoin de «se laver» pour les accusations dont il fait l’objet.

Contre toute attente et sans même attendre l’arrêt de la Cour constitutionnelle qu’il a saisie, Hama Amadou quitte discrètement la capitale Niamey pour se réfugier à Ouagadougou (Burkina Faso) malgré la grande surveillance policière dont il fait l’objet depuis deux jours.

En quittant le pays, il a laissé une lettre ouverte dénonçant 12 mois de harcèlement et d’acharnement de la part du pouvoir en place.

Dans sa lettre ouverte parue dans les médias, Hama Amadou explique aux citoyens du Niger comment, depuis qu’il a quitté la majorité présidentielle en août 2013, le pouvoir en place n’a de cesse de s’acharner sur sa personne. Et de rappeler avec moult détails tous les faits et événements reprochés: tirs d’arme à feu sur sa résidence, réduction de sa garde rapprochée en tant que président du Parlement, achat de conscience pour le démettre de la présidence de l’Assemblée…

«Mahamadou Issoufou peut continuer à abuser du pouvoir, à violer la Constitution pour me faire arrêter, il trouvera toujours d’autres Hama Amadou sur son chemin», conclut Hama Amadou à s’en remettant à Dieu.

Pour la majorité présidentielle, il ne s’agit, ni plus, ni moins que d’une affaire judiciaire pour laquelle Hama Amadou aurait dû prendre son courage à deux mains pour passer devant la justice et se disculper.

En attendant, le président de l’Assemblée nationale a disparu. Après un bref séjour à Ouaga, il a pris un vol de la compagnie Brussels Airlines vers la Belgique. A l’heure actuelle, on ne peut donner avec précision où se trouve Hama Amadou: Bruxelles, Paris, Washington ?

Le procureur de la République a indiqué attendre l’avis de la Cour constitutionnelle pour envisager les suites de la procédure judiciaire avec à la clé un éventuel mandat d’arrêt international à l’encontre de la deuxième personnalité du Niger.

Hama Amadou a-t-il craint une arrestation? Pour le Secrétaire général du gouvernement, Gandou Zakara, ce départ au Burkina Faso est en tout cas «gênant»: « L’idéal aurait été, pour un homme politique de sa trempe, de faire face à la justice. Là, c’est comme s’il se reprochait quelque chose».

L’un des avocats de Hama Amadou, Me Mossi, parle «d’acharnement’ et indique que ce sont ses proches qui lui ont conseillé de partir afin de fuir une cabale politique.

Réuni le 30 août dernier, le Conseil général des leaders de l’opposition a réaffirmé son soutien au président Hama Amadou et à sa famille politique dans les «épreuves iniques» qui leur sont injustement imposées par «un régime aux abois», abusant du pouvoir d’Etat pour dissimuler son incapacité à gouverner.

Les opposants ont également condamné cette «forme abjecte de compétition politique» créée et entretenue par Mahamadou Issoufou dans le but «d’éliminer des adversaires» qu’il est incapable de vaincre dans une lutte saine et légale.

Pour l’opposition nigérienne, le président Mahamadou Issoufou use d’un «projet machiavélique du concassage des partis politiques, à travers notamment, les soutiens et impunités contre postes, marchés publics de gré à gré et souvent illégalement octroyés».

Ce projet comporte deux plans: A et B. Le plan A a consisté à créer des dissidences au sein des partis de l’opposition à travers le fameux gouvernement dit «d’Union nationale ».

Ces dissidents avaient pour mission de désarticuler et de concasser les partis de l’opposition, offrir leur gouvernance aux nouveaux amis du parti présidentiel qui œuvreraient à son profit dans la perspective des prochaines échéances.

Quant au plan B, il se traduit par une campagne de dénigrement et d’attaques directes visant les personnalités politiques de l’opposition dans leur honneur, leur dignité et leur intégrité. Ainsi, ce plan B devrait aboutir à l’arrestation de l’ancien président, Mahamane Ousmane et Seyni Oumarou, chef de file de l’opposition en « fouillant désespérément dans sa gestion antérieure».

«Qui fuit s’accuse! », titre à sa Une le journal, ’L’ACTUALITE’. Pourquoi fuir si l’on estime qu’on est blanc comme neige?, écrit le journal. Du reste, poursuit ’l’ACTUALITE’, pourquoi Hama Amadou tente-t-il de ramener l’affaire du trafic de bébés à une simple affaire politique?

«Hama Amadou aura beaucoup de peine à se faire passer pour une victime. Plusieurs personnes qui n’ont rien à voir avec la politique sont écrouées dans cette affaire», écrit le journal.

Pour ’l’ACTUALITE’, ce devrait être une raison de plus pour Hama Amadou, de rester et de prouver son innocence. « Qu’un citoyen lambda prenne la fuite, à la limite, cela pourrait se comprendre. Mais que le président de l’Assemblée nationale se soustrait aux lois que lui-même a contribué à voter en prenant la fuite, cela est simplement honteux».



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