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Inscription du centre historique d’Agadez au patrimoine mondial de l’humanité : reconnaissance de l’ingéniosité de l’architecture traditionnelle et de l’originalité des monuments
Publié le samedi 29 juin 2013   |  le sahel dimanche


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© Autre presse par DR
Une vue de la ville nigérienne d`Agadez


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Ça passe pour la cité historique d’Agadez. Le célèbre minaret de la grande mosquée d’Agadez et l’architecture de la vieille ville, déjà mondialement connus, sont désormais classés patrimoine mondial de l’UNESCO au sortir de la 37ème session du Comité patrimoine mondial tenue du 16 au 22 juin dernier à Phnom Penh au Cambodge.

C’est le fruit d’un long processus, mais c’est surtout la reconnaissance de l’ingéniosité de l’architecture traditionnelle de cette zone du Niger et de l’originalité de ces monuments. Avec l’inscription d’Agadez sur cette prestigieuse liste, le Niger et sa riche culture viennent ainsi marquer davantage, leur présence dans ‘’la civilisation de l’universel’’ pour utiliser l’expression du Président poète, Senghor.



Le site historique d’Agadez ainsi classé a une superficie de quelque 77 hectares et comprend 11 quartiers anciens appelés communément la vieille ville d’Agadez. Il s’agit notamment des quartiers Katanga, Obitara, Ambit, Akanfaya, Agargarin-Saka, Founa Yimmay, Amarewat, Hougou Béri, Amdit, Imourdan-Magass, Hasna, etc. Le site englobe aussi en son sein quelque 18 éléments des plus représentatifs. Ces éléments sont constitués de monuments, de places et de placettes. On peut citer entre autres monuments, la grande mosquée et son minaret en terre (le plus long au monde), le Sultanat, la maison de l’Anastafidet, la maison du Kadi, la maison du Boulanger, la maison où Henri Barth avait séjourné en 1850, le palais du Sultan Almoumoune, etc. Il faut dire que l’essentiel de ces monuments datent des XV et XVIème siècle, alors que la ville d’Agadez serait, elle, fondée depuis le XIème siècle. L’actuelle ville s’est développée tout autour de la vieille ville.

Mais le chemin n’a pas été facile pour acquérir, du moins de manière formelle, ce statut de patrimoine mondial. D’après le responsable de la Cellule de gestion et du Centre de Conservation du site historique d’Agadez, M. Ali Salissou, le processus de revalorisation du site a véritablement commencé en 2002. Un dossier a été déposé en 2006, mais jugé insuffisant par l’UNESCO. En 2010, le Niger relance le dossier tout en incluant les observations de l’UNESCO. Ainsi une cartographie du site a été réalisée avec l’appui de l’Institut Géographique National du Niger (IGNN) et un plan de conservation du site (2012-2018) a été élaboré. Ce qui a permis à notre pays de déposer le dossier en 2012 pour le classement de la ville d’Agadez.

Ainsi le classement de la ville d’Agadez au rang du patrimoine mondial de l’UNESCO met davantage en exergue le rôle historique joué par cette cité sur plusieurs plans de l’histoire. La ville et le Sultanat d’Agadez ont joué un rôle politique, économique et intellectuel important dans l’espace nigérien. Le gouvernement unique, que symbolise le Sultanat, a joué un rôle unificateur dans une zone caractérisée par des rivalités entre les diverses tribus.

Sur le plan économique, Agadez est un carrefour d’échanges importants pour le commerce caravanier. ‘’La création d’Agadez répondait à un besoin objectif, celui d’un port présaharien pour les Etats Hausa en pleine expansion politique et économique’’, écrit Pr Djibo Hamani, dans son livre Au carrefour du Soudan et de la Berbérie : Le Sultanat touareg de l’Ayar.

Au plan culturel, Agadez fut aussi un important centre intellectuel notamment pour le développement de l’Islam dans le Soudan occidental. En effet, comme l’écrit Djibo Hamani dans le même livre, ‘’dans les dernières années du XVème siècle, la ville était déjà un centre islamique renommé dont le Sultan Muhammad Sattafan, était en relation avec al-Suyuti’’.

Tout comme Tombouctou et le tombeau des Askia à Gao, le site historique d’Agadez est désormais classé patrimoine mondial de l’UNESCO. Malheureusement, la situation sécuritaire actuelle et celle qui a prévalu ces dernières années, ne permettent pas suffisamment aux habitants de ces cités historiques de bénéficier des retombées qu’induit le statut de ces sites. Le tourisme est ralenti. Il appartient à tous les acteurs, pour ce qui est de la région d’Agadez, de créer les conditions pour un retour du tourisme dans cette région. Avant cette 37ème session du Comité, le répertoire de sites classés comprenait 962 sites répartis dans 157 pays. La session a examiné 31 dossiers de nouveaux sites dont celui d’Agadez, le Mont Fuji (Japon), les rizières en terrasses des Hanis de Honghe (Yunnan- Chine), la Station baleinière de Red Bay (Canada), l’Erg du Namib (Namibie), les Forts de colline du Rajasthan (Inde), etc.

Par ailleurs, il faut noter qu’outre la ville d’Agadez, notre pays regorge d’autres sites naturels ou culturels qui peuvent légitimement aspirer au même statut qu’Agadez. On peut citer la vieille ville de Zinder, le quartier de Birni et le sultanat, le palais du Zarmakoye de Dosso, les mosquées en terre de la région de Tahoua, les itinéraires culturels du désert du Sahara : la Route du sel, le Plateau et Fortin du Djado, le site archéologique de Bura, le site de Lougou, la zone des girafes, le massif de Termit, la réserve de faune de Gadbedji, l’ensemble des forêts protégées de la région d'Agadez, la mare d'Ounsolo ou N'Solo, la partie nigérienne du lac Tchad, le fleuve Niger, les îles et la vallée, le parc national du ‘’W’’, les sites archéologiques, la réserve naturelle nationale de l'Aïr et du Ténéré, les gisements des dinosauriens, la forêt classée, le lac de Madarounfa et les tombeaux des 99 saints.

Siradji Sanda

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