Les partis politiques de l’opposition, ceux constitués au sein de l’ARDR ont fait et font l’objet d’une dislocation sans précèdent par leur adversaire d’en face.
La situation dégénère de plus en plus et cette fois-ci, on passe à la vitesse supérieure depuis le départ du principal challenger du Président au pouvoir aux prochaines échéances de 2016, Hama Amadou contraint à l’exil pour sauver son intégrité physique. Désormais c’est définitif, la division au sein du parti Moden FA est effective, on parle même de l’aile Ladan, comme on dit souvent de l’aile Labo au CDS et l’aile Albadé récemment au sein du parti MNSD NASSARA.
Les faits les plus récents en termes de preuves sont incontestablement le congrès unilatéral de l’aile Labo concernant le parti CDS et le meeting tenu ce dimanche par Albadé et autres réhabilités par une décision de justice en date du 3 septembre, meeting qui a pour rôle selon les initiateurs d’expliquer aux militants les contours et les conséquences de la décision du juge prononcée en leur faveur ainsi que les grandes perspectives du sieur Albadé.
L’aile ABDOU LABO, malgré la division qui sévit dans les rangs du parti CDS, a décidé de convoquer un congrès ordinaire du parti, congrès prévu se tenir les 6 et 7 Climat politique septembre de cette année à Niamey, disent- ils pour se conformer à la demande du Ministre de l’Intérieur qui leur a intimé l’ordre de régulariser leur situation, faute de quoi, le parti sera suspendu. Et puis, après cette convocation s’en est suivi un va-et-vient à la justice, en référé d’abord, puis un appel pour que le congrès ne se tienne pas par l’initiative de l’aile Ousmane, et malgré tout, les assises se sont transformées cette fois-ci en une Assemblée Générale de la Délégation nationale qui statuera sur un certain nombre de décisions importantes.
Parmi celles-ci, on peut noter l’examen et l’adoption des statuts et règlement intérieur du parti, la convocation officielle du congrès du parti entre autres. Ceci dénote si besoin est que cette rencontre ne tient pas lieu du Congrès ordinaire mais plutôt d’une réunion de haut niveau de sections régionales du parti en vue de trouver les voies et moyens qui puissent permettre une sortie de crise ultime et définitive.
Cette rencontre a eu lieu sans la présence de l’autre partie en l’occurrence l’aile Ousmane, et l’aile divergente a pris sur elle seule l’avenir du parti dans un esprit de contestation qui sans nul doute aboutirait à un autre feuilleton judiciaire, la preuve du concassage du parti CDS attribué au pouvoir par Ousmane. Ce matin du dimanche 7 septembre, l’aile Labo a débuté les assises du congrès alors que Ousmane et ses partisans sont absents sur les lieux. Cette division a trop duré et probablement Labo malgré qu’il soit en détention préventive à la prison de Say sera élu Président du parti car il a déjà été désigné par les régions de Zinder et Maradi, les représentants régionaux de son aile évidemment. Sur place, toutes ou presque toutes les résolutions sot en sa faveur, des privilèges lui sont accordés pour qu’il devienne le prochain Président du parti CDS. Mais le hic se trouve au niveau de la réaction de l’autre aile, comment va-t-elle s’y prendre ?
Face au schéma actuel et sans risque de se tromper, Labo sera incontestablement le prochain président du parti CDS, l’avenir nous en dira plus ! L’autre tentative de démolition de la paix au sein d’une formation politique de taille, c’est celle orchestrée au sein du parti MNSD NASSARA, Albadé et siens qui décident à partir de ce meeting du 7 septembre d’animer désormais le parti jusqu’au prochain congrès ordinaire. Albadé l’a dit de sa propre bouche, c’est une promesse, un engagement personnel, celui si on traduit expressément son expression, de prendre en main les destinées du parti, en tant que secrétaire général rétabli par la décision du juge en date du 3 septembre C’est dire aussi que le MNSD a deux ailes, deux sensibilités, une à l’opposition en l’occurrence celle de Seyni et l’autre à la mouvance, celle de Albadé. Toute cette contradiction s’entretient et risque de se maintenir pour longtemps au sein de ce baobab, l’un des plus grands partis politiques sinon le plus grand sans risque d’en abuser.
Certainement, au prochain congrès du parti MNSD, les Albadé remporteront la Présidence vu les tendances actuelles au sein de la formation politique mais aussi et surtout lorsqu’on sait qu’ils bénéficient des faveurs du pouvoir dont ils soutiennent les actions inébranlablement. En conclusion, l’anéantissement des grosses formations politiques membres de l’ARDR, l’opposition politique actuelle, est devenu réalité face à l’épreuve de tous les faits cités plus haut. La MRN a réussi son coup, même si ces partis ne se sont pas disloqués, leurs patrons seraient inoffensifs.
Faute de quoi, on peut aussi envisager une autre schéma, celui de la suspension des partis politiques en crise pour la participation aux prochaines échéances électorales, chose jadis dénoncée par les leaders de l’ARDR.
2016, une équation à une seule inconnue!
Mounkaila ALI
