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Gestion du pouvoir : qui veut déstabiliser l’alliance ?
Publié le mardi 2 juillet 2013   |  Le Canard Déchaîné




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Ils sont très nombreux les militants de la MRN à vouloir se faire exploser avec l’Alliance au pouvoir. Ils sont visiblement bien décidés à en découdre avec leur propre alliance. Certains diront qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. En réalité, c’est plus profond que cela : la branche que scient ces kamikazes d’Etat risque de tomber sur les 17 millions de Nigériens. Voyons qui sont-ils ? Pourquoi jouent-ils aux kamikazes ? Et quelles peuvent être les conséquences de leur ignoble entreprise ?

Qui sont ces kamikazes d’Etat ?

Ils sont essentiellement des militants membres des deux principaux partis de la Mouvance pour la renaissance du Niger en l’occurrence le PNDS-Tarayya et le MODEN FA Lumana Africa. Dans ces deux formations politiques, on retrouve des gens qui, non contents de leurs places dans les rouages de l’Etat, en veulent aux autres qui sont du même parti qu’eux ou d’une autre formation politique. Au début bénigne, ce cancer a fini par ronger l’alliance au pouvoir à telle enseigne qu’aujourd’hui, le commun des Nigériens s’attend à une recomposition politique imminente. L’opposition politique aussi y met du sien. Sans occuper la rue par des manifestations publiques ou des déclarations intempestives, l’Alliance pour la réconciliation nationale a réussi à rompre la confiance entre les deux principaux partis de la majorité. Tantôt, on dit le MNSDNassara proche du parti au pouvoir le PNDS-Tarayya et on parle de probable alliance entre les deux pour mettre Lumana à l’opposition tantôt on voit le MNSD aux côtés du Lumana. Cette manoeuvre a contribué à pourrir les relations de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN). C’est de bonne guerre pour l’opposition mais on comprend mal comment la MRN s’est laissée embobiner par son challenger, ARN.

Pourquoi agissent-ils ainsi ? Du côté du PNDS-Tarayya, sans doute que les opérations de débauchage de gros militants des autres partis aussi bien de l’opposition que de la majorité a fini par donner une confiance aveugle en soi. Cela expliquerait l’assurance du président par intérim du PNDS, Bazoum Mohamed qui pense que l’Assemblée nationale n’osera pas déposer le gouvernement actuel. Selon Bazoum, la conséquence inéluctable d’une motion de censure sera la dissolution du parlement. Ainsi, on peut déduire que le parti au pouvoir est sûr de remporter haut la main des législatives anticipées contre un éventuel bloc MNSD – Lumana – RDP – RSD – URD. Ceci expliquant cela, le PNDS ne voit donc aucun inconvénient à un dislocation de l’actuelle majorité. Au contraire, certains de ses militants, habités par la gloutonnerie penseraient que ce cas de figure serait le meilleur puisque permettant à leur parti de revenir seul et tout seul aux affaires. Le partage de postes et de responsabilités qui semble être le premier et véritable problème entre le parti rose et tous ses autres alliés en dehors de ceux qui sont là pour faire de l’accompagnement sans broncher sera donc résolu.

Au niveau du MODEN FA Lumana africa, les kamikazes d’Etat penseraient que leur mal représentation prendrait fin avec une nouvelle majorité. Avec le MNSD-Nassara déjà fatigué par 2 ans d’opposition il serait plus facile d’obtenir une plus grande part dans le partage du gâteau national. Compte tenu du peu de respect que le PNDS semble avoir pour ses alliés dont Lumana, les kamikazes de ce parti voudraient probablement prendre leur revanche en confinant le parti rose dans une cohabitation.

Le dernier élément recensé par notre analyse est aussi la crainte des alliés du PNDS et des partis membres de l’opposition d’affronter les futures échéances électorales avec un PNDS qui donne déjà les signes d’une très trop grande détermination électorale. Le comble, c’est que les leaders Isoufou et Hama s’en sont trouvés, à leur corps défendant, entraînés dans cet engrenage par des militants proches.

Les conséquences des actes des kamikazes

La première conséquence de ces manoeuvres kamikazes est le climat de méfiance instauré d’une part entre les formations politiques et d’autre part entre les leaders. La seconde est la répercussion que cela a sur la gestion de l’Etat, la gouvernance. La troisième est la psychose politique qui vient s’ajouter à celle de l’insécurité et enfin la plus grave est la recomposition politique qui risque d’en découler. Une recomposition du paysage politique qui, elle-même, peut être la brèche à une instabilité institutionnelle. Or, nous savons tous ce à quoi conduit les instabilités politiques au Niger. Ceci, pour dire que les kamikazes jouent avec le feu et si l’on n’y prend garde ce feu pourrait brûler les 17 millions de nigériens. Le président par intérim du PNDS Bazoum Mohamed l’a dit pour s’en glorifier, il a participer (et de quelle façon !) au renversement de 3 gouvernements. Une participation qui a toujours accouché d’une instabilité politique. Il est donc à craindre que l’adage qui dit « qui règne par les armes, périra par les armes » ne porte préjudice au Niger tout entier. Il est peut-être trop tard mais chaque nigérien doit oeuvrer contre les kamikazes d’Etat et empêcher leur funeste dessein de se réaliser. C’est plutôt d’une bonne gouvernance et d’une stabilité durable dont notre pays a besoin et non d’une confrontation politique inutile parce que préjudiciable au peuple nigérien qui a fait confiance à l’équipe actuelle et qui ne demande que de lendemains meilleurs. Notre classe politique a-t-elle seulement conscience de cela ?

Ibrahim YERO

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