L’information a fait un effet de bombe chez les consommateurs de pain de la Capitale. Sur 26 boulangeries inspectées par les agents de l’Agence de vérification de Conformité aux Normes (AVCN), 14 utilisent du bromure de potassium dans la préparation du pain.
Ce produit est un antispasmodique et sédatif cancérigène, utilisé à des fins médicales et dans l’industrie photographique. Son utilisation dans les produits alimentaires, selon un expert de l’AVCN, est pourtant interdite au Niger depuis 2008 par un arrêté portant réglementation de la fabrication du pain au Niger. Selon l’information qui a filtrée, le recourt des boulangers à ce produit nocif découle exclusivement de leur cupidité. Pour masquer la piètre qualité de la farine de blé qu’ils importent, ils utilisent le bromure de potassium qui est sensé donner à leur pain, en apparence, une certaine qualité et beaucoup de quantité. Pour la santé des
consommateurs, ces boulangers de dernières cupides n’en ont cure ! Pendant combien de temps les consommateurs nigériens ont avalé ce pain dangereux pour leur santé ? Et à quelle quantité de bromure de potassium ? Reconnaissons qu’il y a un problème. C’est justement dans l’optique d’attirer l’attention des consommateurs nigériens et les sensibiliser, qu’en début de la semaine dernière, l’Association de Défense des Droits des Consommateurs ADDC-Wadata, en collaboration avec l’Agence de vérification de Conformité aux Normes (AVCN) ont organisé une conférence débat dont le thème est «le contrôle de qualité de produits de consommation. Quelle stratégie ? Cas de l’usage de bromure de potassium dans la fabrication du pain ; cas des produits importés». Un thème qui n’est que d’actualité quand on sait qu’aujourd’hui, le marché nigérien est envahi par toute sorte de produits alimentaires dont certains
sont de provenance et de qualité douteuses. Le simple cas des différents produits d’assaisonnement de nos sauces, les aromes, est plus que préoccupant du fait qu’actuellement on en dénombre pas moins d’une vingtaine, sur le marché, souvent sans date de péremption ni autres détails utiles. Cette situation qui intervient dans un contexte de libéralisation de l’économie, bénéficie aussi d’une faille des autorités dans le contrôle des produits de consommation qui fusent sur nos marchés. La population quant à elle, engloutie par la paupérisation se rabat sur ces produits bon marché, mais souvent d’une nocivité inouïe. Idem pour des produits comme les jus, des conserves et bien d’autres. Afin d’éviter de tomber dans une catastrophe sanitaire, nos autorités doivent avoir un œil très regardant sur les différentes importations de produits alimentaires. Mieux, les associations des droits de consommateurs doivent intensifier ce travail de contrôle qui par essence justifie leur existence. Il revient enfin aux consommateurs eux même de savoir identifier les bons produits, en formant au besoin des groupes de vigilance tout en sachant aussi choisir leurs produits.
.jpg)