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Interview de Mohamed Bazoum président du PNDS-Tarraya à la télévision RTT Niger
Publié le vendredi 19 septembre 2014   |  RTT/renaissance.com


Le
© Autre presse par Présidence du Burkina Faso
Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum reçu en audience par le président du Faso, Blaise Compaoré
Dimanche 15 Septembre 2013, Ouagadougou


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L’affaire des bébés importés est une affaire de votre régime pour éliminer un adversaire politique ?

Je ne le pense pas du tout, et je ne vois pas comment vous pourriez faire une telle assertion. Vous n’avez jamais entendu une quelconque personnalité de nos partis politiques en parler. En tant que président du PNDS-Tarraya, je me suis retenu d’en parler. Parce que simplement, c’est une affaire judiciaire. Et de surcroit une affaire qui a à avoir avec l’intimité des personnes, qui ont droit à une protection.




C’est donc pour ces raisons que nous évitons d’en parler à plus forte raison de l’instrumentaliser. Malheureusement, à voir les qualités des personnes que cette affaire implique, dont le président de l’Assemblée Hama Amadou, qui d’ailleurs a voulu l’instrumentaliser en faisant une grande campagne avec beaucoup de tapage, ce qui ne lui rend d’ailleurs pas service, visiblement ce n’est pas le cas !

Votre volonté d’affaiblir, d’écarter le président de Lumana est claire ?


Si comme adversaire politique nous avons une occasion d’affaiblir quelqu’un qui, lui n’a jamais fait mystère de nous régler notre compte, nous sommes dans notre bon droit. Comme on le dit c’est de bonne guerre. Si cette affaire pourrait contribuer à l’affaiblir, c’est tant pis pour lui. Parce qu’en tant qu’homme politique, il n’a pas le droit de faire certaines choses. Là où nous sommes, nous devons être des modèles et il y a donc des choses qui nous sont interdites. Si nous avons la faiblesse de ne pas nous en prévenir, nos adversaires politiques n’ont aucune raison de nous rater.


Donc cette affaire tombe pile au bon moment ?

Si on veut comprendre les choses de cette façon, on en a le loisir. Est-ce que le régime a peur du président Hama Amadou ? Pourquoi aurions-nous peur du président Hama Amadou ? Posez- vous la question.


Alors pourquoi vous l’accusez- vous de vouloir fomenter un coup d’Etat ?

Au mois de mai, nous avions dit qu’il y avait dans son parti et dans lui- même une volonté de déstabiliser le régime qui s’est traduite par un certain nombre de faits concrets, les 17, 18, 19 et 20 mai passés. Ce sont des faits que tout le monde a pu observer. Nous n’avons pas inventé l’attentat contre le domicile du député Ben Omar, la manifestation très violente des étudiants, encore moins l’attaque de notre siège ou des services du Ministre de l’Emploi. Nous n’avons pas non plus inventé les manifestations de rues dans la ville de Niamey. Tout ça, c’est des faits réels qui entrent dans le cadre d’une entreprise sur laquelle nous avons beaucoup d’informations et des preuves.

On n’a toujours pas vu les preuves ?

Elles sont en possession des juges qui instruisent cette affaire et les personnes impliquées sont pour le moment en liberté provisoire.

Est-ce que lui Hama Amadou a raison d’avoir peur de ce régime ?

Il n’a pas raison d’avoir peur du régime au sens où il n’aurait pas dû fuir le pays s’il n’avait pas tort dans l’affaire des enfants trafiqués, parce que tout simplement, il n’y a personne en prison pour ses opinions politiques dans ce pays. Depuis 1990, nous n’avons pas assisté à des assassinats ou à des choses qui auront fait peur à des hommes politiques. Je veux faire quelques remarques sur la posture qu’affectionne M. Hama Amadou lorsqu’il est en difficulté. A chaque fois qu’il est dans l’opposition, et il est le seul en cela, il n’a de cesse d’accuser le pouvoir de vouloir le tuer. Nous avons passé plusieurs années dans l’opposition, vous n’avez jamais entendu M. Issoufou dire qu’on veut l’assassiner. Pas d’avantage, vous n’en- tendriez de la bouche de Seini Oumarou, de Mahamane Ousmane, de Tandja Mamadou ou de tout autre homme politique de telles accusations.

Lorsque nous étions au pouvoir sous l’AFC avec comme président de la République, son ami d’aujourd’hui Mahamane Ousmane, et qu’ils allaient faire ce qu’ils appelaient la désobéissance civile, Hama Amadou a toujours pris la précaution d’être à l’étranger de peur qu’il ne soit assassiné ! Chaque fois qu’il y avait une manifestation, il n’a jamais été présent ici.

Lui et moi, nous avons été commis d’être en Europe, à la veille de la Journée d’Initiative Démocratique du 11 janvier 1997. Nous avons voyagé ensemble par Air Afrique pour Paris. Et nous devions assurer un certains nombre de contacts en Europe de nature à couvrir les manifestations que nous nous préparions à organiser et à entreprendre la campagne nécessaire pour assurer la protection des personnes, qui, de notre point de vue, devaient être fatalement arrêtées, et d’ailleurs tous nos chefs ont été arrêtés. Nous avons fait ce travail en France et ailleurs, tout cela avait duré moins d’une semaine. Tous ceux qui avaient été arrêtés avaient été libérés. Alors que tout était rentré dans l’ordre, Hama Amadou n’était rentré que le 13 avril seulement.

Pour ce qu’il avait fait avec moi en Europe, il craignait d’être arrêté. Il a passait tout son temps à se balader en Europe et dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest pour voir ce que le Général allait faire ! Le 13 avril, quand il a décidé de rentrer au Niger, il est venu avec un ami d’Eyadéma, par ailleurs ami du président Baré, et il est venu montrer patte blanche ! Le lendemain, sans que le président Tandja sache quoi que ce soit, il est rentré dans le cargo qui transportait les moutons envoyés par le président Baré au président Eyadéma, qui à son retour, à crashé ici à Sorey d’ailleurs !

Vous vous souvenez de l’accusation qu’il avait portée contre le Général Baré en ce moment là. Ensuite, en 2007, après que nous l’eûmes descendu suite à une motion de censure, il avait accusé Tandja de vouloir l’assassiner et il avait dit, l’on s’en souvient encore, que Tandja voulait l’amener à Zinder, pour l’y incarcérer et le tuer. Ce qui caractérise les affabulations, de façon systématique, de Hama Amadou dans ces circonstances, c’est ce luxe de détails totalement superflus. Il précise même que c’est à Zinder qu’on veut le déporter pour le tuer. Comment peut-il avoir tous ces détails ? Quand nous nous sommes séparés, il y a un peu plus d’un an, le premier meeting qu’il a tenu, à la rive droite, c’était de dire que Issoufou va le tuer et qu’il va utiliser une poudre de couleur jaunâtre et on a remis aux personnes qui vont le tuer une somme de 40 Millions FCFA, là encore c’est précis. Enfin, la dernière affabulation, toujours très détaillée, c’est de Libye que le poison est importé et ses effets se feront sentir cinq mois après qu’il aura ingurgité le poison en question. Comment le sait-il ?

Qu’il dise qu’on veuille l’assassiner, cela peut se comprendre, mais qu’il donne toujours des détails et des précisions, c’est étonnant ! Tous les détails et autres précisions qu’il donne sortent du cerveau de Hama Amadou. C’est sa marque de fabrique. C’est son logiciel qui comporte ce défaut là, c’est-à-dire d’être très précis pour être vrai ! Je ne pense pas que nous ayons une quelconque raison d’en vouloir à Hama Amadou au point de vouloir le tuer, tout comme avant nous, aucun régime n’avait eu une intention funeste de ce genre à son égard.

Dans cette affaire d’enfants trafiqués, je l’entends, et cela le dessert, je suis affligé pour lui ainsi que tous les militants qui ont cru en lui, dont certains continuent encore de croire en lui, se rependre sur les médias internationaux pour parler du ventre de sa femme, de la grossesse de sa femme et des choses intimes de ce genre. Il ne devrait pas faire étalage de ces choses parce que la morale prohibe un tel comportement. Je l’entends vouloir faire des démonstrations sur une affaire pourtant simple. Si vraiment ces enfants appartiennent à sa femme, est-ce que vous concevez qu’elle reste un seul jour en prison ? Quel est ce Nigérien, si modeste soit-il, qui accepterait, de façon injuste, lui prendre son épouse, l’amener en prison en disant que ses enfants ne lui appartiennent pas ? Qui qu’il soit, il se serait démené, débattu pour qu’elle ne passe pas une seule nuit en prison. Pour cela, c’est simple, il faut exiger du pouvoir, qu’illico presto, qu’il fasse un test ADN, qui permette de certifier que les enfants appartiennent à sa femme !

Au nom du gouvernement, je voulais lui dire que nous somme totalement prêts à ce que cette affaire-là finisse et de la façon la plus simple et la plus rapide possible. Etant en France et faisant confiance à la justice française, comme il l’a récemment dit, il doit faire confiance à l’Ordre des Médecins français et aux laboratoires français pour prendre contact avec ces institutions, ou toutes autres institutions appropriées qu’elles fassent le prélèvement ADN nécessaire, pour, comme il dit, démontrer que ces enfants appartiennent à sa femme, qu’en un seul jour la vérité se sache !

Le gouvernement est prêt, pour tirer au clair cette affaire et en finir une fois pour toutes. En finir avec cette affaire qui nous gêne tous. Car ce n’est pas honorable qu’une personnalité de son rang fasse un tapage médiatique sur une affaire aussi intime.


Vous êtes ministre des Affaires Etrangères du Niger. Ces derniers temps, vous devez avoir beaucoup du travail, entre expliquer aux partenaires du Niger sur l’affaire que Hama dit que le président veut l’assassiner. Ces derniers doivent vous poser beaucoup de questions ?

Pas du tout. Je vous assure que je n’ai jamais rencontré un seul diplomate avec qui j’ai parlé de cette question. Tout le monde sait que cette affaire regarde quelques familles. Nous sommes tous malheureux pour elles, qui en plus de souffrir de n’avoir pas eu des enfants, se retrouvent aujourd’hui séparées, en prison. Egalement, tout le monde sait que c’est une affaire judiciaire. Hama Amadou est un homme qui ne croit qu’au bras de fer. Il jouissait de pouvoirs et d’avantages réels. Je l’ai vu exiger du président de la République qu’il saute le Procureur de la République, près la Cour d’Appel de Niamey, cela a été exécuté, je l’ai vu exiger beaucoup d’autres choses totalement inconcevables.

Le président Issoufou, compte tenu de son éducation, de sa politesse, de sa gentillesse, lui a fait droit à tout cela. Il était royalement assis sur tous ces avantages, mais il a fait des calculs erronés qui l’on mis dans cette situation actuelle. S’il avait été sage et s’était contenté de ce que Dieu lui a donné comme sort enviable, je vous assure qu’aujourd’hui il n’en serait pas là. Mais, il est ainsi fait le pauvre, de vouloir toujours beaucoup plus qu’il n’a et ça peut le conduire à sa perte.

Comment expliquez-vous l’absence du Président de la République, la vôtre, celle du Ministre de la Justice, du Ministre de l’Intérieur, pendant que tout le processus de sa mise en accusation est déclenché à Niamey ?

Nous étions tous en congé. Ce qui montre d’ailleurs que c’est une affaire banale, qui regarde de manière routinière le Doyen des juges !


Toujours par rapport à cette question, aujourd’hui Abdou Labo garde prison, comment arrivez- vous à le convaincre qu’il est encore un ami et votre allié politique ?

Il n’est pas en prison parce que nous l’avons accusé de déloyauté ou par rapport à la gestion de l’Etat. Il est en prison en vertu d’une affaire dans laquelle il est impliqué sans rapport avec ses responsabilités de ministre. Cette affaire, c’est parce qu’elle est détachable de sa fonction de ministre qu’il a pu être arrêté sans qu’on n’ait eu besoin d’un quelconque acte du Président de la République ou du gouvernement.

C’est justement à ce niveau que les gens saluent votre génie, celui de vouloir coûte que coûte séparer ces deux contextes ?

C’est justement parce que les deux choses sont séparées. Si Hama Amadou n’avait pas été accusé d’avoir été complice de sa femme, qui elle est soupçonnée d’avoir acheté des enfants au Nigeria, rien ne lui serait arrivé non plus. Pourquoi la justice ne s’est-elle pas intéressée à un autre ministre ? Celle- ci s’est intéressée au seul ministre dont la femme est allée au Nigéria et est revenu avec un enfant. Abdou Labo est un ami, un collègue mais il n’a pu être dans cette situation que dans le cas où un juge a porté des soupçons contre lui, consistant en une complicité entre lui et son épouse.

Donc il n’est pas un prétexte pour atteindre Hama Amadou ?

Pourquoi le serait-il ? On n’a pas besoin de lui pour cela. Et s’il était célibataire qu’est qu’on aurait fait ? Abdou Labo nous est très cher pour que nous le sacrifiions. Il a été un grand camarade à nous. Nous avons combattu avec lui dans le cadre de la CFDR. Nous n’oublierons jamais la posture courageuse qu’il a eue, celle d’accepter de faire éclater son parti parce qu’il pense, éthiquement, que c’était la seule attitude qu’il faut avoir vis-à-vis du comportement Mahamane Ousmane.

Il se susurre que vous avez momentanément fini avec Hama Amadou, puisqu’il n’est pas là, qu’une libération de Abdou Labo est en train d’être arrangée ?

Je vous répète et vous assure que c’est une affaire de la justice. Si vous pensez que le Doyen des juges est un homme que nous pouvons manipuler et que de manière générale la justice est à notre disposition pour faire ce que nous en voulons à notre guise, je pense que vous vous trompez. En tout cas, moi je ne ferais pas cette injure à notre justice, celle de penser qu’elle est totalement à nos ordres. Que M. Hama Amadou le veuille ou pas, que ses militants l’acceptent ou pas, cette affaire est et demeure une affaire de justice. S’il ne s’était pas trouvé dans cette situation où il est accusé de quelque chose de tout à fait lamentable, rien ne lui serait arrivé.

Les partis membres de l’ARDR vous accusent de vouloir démanteler leurs structures politiques ? N’y a-t-il pas un plan PNDS pour démanteler ces partis ?

Pourquoi aurions-nous un plan pour les démanteler ? Nous aussi, nous avions été dans l’opposition. Je vous rappelle qu’en 1994, dans l’auditorium Sani Bako, nous avons eu un conclave des partis de l’AFC, les ministres éminents de la CDS- Rahama, Souley Abdoulaye et Abdrahamane Hama, m’ont tiré de côté pour me dire : « Nous allons changer de Premier Ministre car, le Président de la République ne peut plus continuer avec son Premier Ministre Issoufou Mahamadou, nous voulons le changer et nous vous proposons d’être Premier Ministre à sa place ». Je leur ai répondu que je trouve qu’il s’agit d’une ingérence dans les affaires internes du PNDS- Tarraya. Parce que ce n’est pas à eux de décider qui doit être le premier ministre au nom du PNDS- Tarraya. Je leur avais dit que je trouve qu’ils sont ingrats de voir les choses de cette façon. Je suis allé avec Massaoudou Hassoumi dire au président Ousmane que je décline son offre pour laquelle je ne l’avais pas remercié. J’ai profité pour lui donner le conseil d’avoir un autre comportement vis-à-vis du Président Issoufou. Je pense que de leur part c’était une tentative de nous diviser, et si j’avais accepté cette offre, je suis convaincu que notre parti aurait été divisé. Nous avons préservé l’intégrité de notre parti parce que nous n’avons pas cédé aux chants des sirènes. Pour avoir été Ministre du président Baré pendant trois mois, j’ai eu des offres pour que je reste au gouvernement et ainsi continuer mon chemin avec le Général Baré, mais j’avais refusé ces offres.

Même sous Tandja beaucoup de nos camarades auraient pu tenter de faire des démarches pour nous proposer des postes afin de diviser le parti mais en vain. Je vous rappelle que les élections de 2004 ont été une épreuve très dure pour nous tous au PNDS, mais nous l’avons assumé, car il n’est pas question pour nous d’abandonner notre chef. Les gens doivent savoir qu’un parti c’est comme un organisme, il doit créer lui-même les antidotes aux facteurs de son agression. Il doit secréter lui même les moyens de son immunité. Car, c’est comme dans la nature, vous êtes exposé à des agressions et y résistez. Surtout quand vous êtes dans l’opposition, vous devenez vulnérables et en proie à des tentations, en charge pour vous de ne pas y céder. Tout parti qui cède à l’entreprise de sa destruction par le moyen de la division est un parti dont l’immunité n’est pas assurée par la qualité de la gouvernance de ceux qui y président. Si même nous devions entreprendre la destruction des partis, nous serions dans notre rôle, encore que dans l’espèce nous ne l’aurions pas fait. Je suis affligé pour le président Seini Oumarou, lui qui avait commis trois de ses lieutenants pour discuter avec trois représentants très proches du Président de la République, durant deux mois, pour arriver à des conclusions qu’il avait accepté, lors des instances de son parti, et faire par la suite volte-face et accepté que son parti soit divisé ! Il est très très mal placé pour porter des accusations contre quiconque. Je pense qu’Issoufou n’aurait pas commis cette faute.

Vous gardez sous perfusion des militants de hauts rangs du MNSD et de la CDS,

C’est parce qu’ils ont été en désaccord avec leurs dirigeants respectifs. Pour le cas de Albadé, c’est Seini Oumarou lui –même qui l’a désigné pour discuter avec la délégation du Président de la République, ce n’est pas nous qui l’avons choisi. Après ce qu’il a pris comme engagement, Albadé a pensé qu’il ne pouvait revenir en arrière en effet, car les hommes sont différents devant leurs enagements.

Il y a également des militants de la MRN qui quittent pour le PNDS- Tarraya ?

Cela arrive, malheureusement nous n’y pouvons rien. Je ne pense pas qu’il y ait des règles strictes qui en fassent interdiction. On ne peut donc pas nous faire ce reproche. Les dirigeants de ces partis qui me connaissent savent que je ne déploie aucun effort à cet effet.

Vous qui défendez une certaine éthique, pourquoi acceptez-vous ce genre de glissement ?

Au plan moral, votre question est pertinente. Au Niger, comme partout ailleurs, les mœurs se constituent à la pratique. Cette pratique est une mœurs politique, rien n’est fait préalablement ou de manière préméditée. Même quand on est dans une coalition, on quitte un des partis pour l’autre, et en général, on quitte le moins fort pour le plus fort !

Quelle sera la crédibilité d’une élection en 2016 sans les ténors véritables d’une opposition ? Sans de vrais challengers ?

Il serait dommage que, comme vous le dites, le Président Issoufou n’ait pas en face de lui des vrais challengers. Personnellement, comme président du parti, j’aurais encore été plus enthousiaste si le MNSD y était, si le CDS y était et enfin le Lumana aussi, car « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Si tous ces partis devaient être en lambeaux ainsi que cela se dessine, l’élection de 2016 n’aurait pas le même piment, le même sel que si chacun partait à l’élection uni. Comme personne ne peut dire de quoi demain sera fait, il faut souhaiter que ces partis se retrouvent au sein de leurs leaders pour faire l’unité en leur sein, ne serait-ce que pour avoir une bonne élection et c’est cela notre vœu.

Est-ce que vous envisagez une victoire dès le premier tout en 2016 ?

J’ai l’habitude de dire qu’il est difficile de faire bouillir les marmites de l’avenir. Pour le moment, le paysage politique n’est pas définitivement fixé. Une victoire au premier tour est quelque chose de plutôt difficile. Le Président Issoufou avait 36,5 % des voix, je rappelle qu’en 1999, le président Tandja avait été crédité au premier tour de 32 % de voix, celle d’après son 1er mandat, il avait 41 et quelques % de voix. Considérons donc que les 10 points sont le bonus qu’on donne à celui qui occupe le fauteuil du président de la République, il n’est donc pas impossible qu’Issoufou se retrouve avec 46% au premier tour, ce qui n’est pas loin de 50%. Mais on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait et cessons de spéculer inutilement.

L’actualité c’est également le Mont Gréboun, est qu’en l’inscrivant au chapitre Matériels militaire, vous ne voulez pas qu’il échappe à tout contrôle ?

Comment peut-il échapper à tout contrôle alors que nous avons une majorité à l’Assemblée Nationale. Vous pensez que nous avons besoin de maquiller quelque chose vis-à-vis de notre majorité. Cet avion est géré par le Ministère de la Défense. C’est un manque d’arguments que d’en faire un sujet de chicane. C’est pitoyable comme posture.

Pourquoi Mont Greboun et non pas Mont Bagazam ?

Je n’en sais rien, je n’ai pas été mêlé à la réflexion qui a pris cette décision.

Cet oiseau est beau, mais n’est-il pas un peu trop cher pour son âge ?

Je n’en sais absolument rien.

Vous avez décidé de construire un siège pour votre parti, est-ce un caprice ou une nécessité ?

C’est tout simplement une nécessité. Tous les partis qui ont été au pouvoir l’on voulu. Nous n’avons jamais voulu jeter des pierres à ces partis pour avoir construit des sièges à leurs partis.

Propos transcrits par Mahamadou Diallo

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