Réunion des dirigeants africains et internationaux «Nouvelles approches unifiées pour éliminer la faim en Afrique dans le cadre du PDDAA », à Addis-Abeba (Éthiopie) #aNiamey

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Réunion des dirigeants africains et internationaux «Nouvelles approches unifiées pour éliminer la faim en Afrique dans le cadre du PDDAA », à Addis-Abeba (Éthiopie)

Publié le mardi 2 juillet 2013 | Le Sahel

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Le Premier ministre, chef du gouvernement, président du Conseil National des Investisseurs Privés (CNIP) SE Brigi Rafini

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Relance économique 2013

Le Premier ministre, Chef du gouvernement, SEM. Brigi Rafini, a participé, hier, à Addis Abeba, en Ethiopie, à la réunion des dirigeants africains et internationaux sur le thème : « Nouvelles approches unifiées pour éliminer la faim en Afrique ». Plusieurs Chefs d'Etat et de gouvernement y ont pris part, dont le Président Omar El Béchir du Soudan, Boni Yayi du Bénin, Hailé Mariam Desalegn, Premier ministre d'Ethiopie, les anciens Présidents Olusegun Obasanjo du Nigeria, John Kufor du Ghana, Lula Da Silva du Brésil et les chefs des organisations spécialisées comme le NEPAD, la FAO et le PAM. Dans une importante allocution qu'il a prononcée à cette occasion, le Premier ministre Brigi Rafini s'est beaucoup appesanti sur le constat fait ces 50 dernières années par notre pays. Ce constat révèle que le Niger a enregistré des déficits céréaliers fréquents.

C'est fort de ce constat que le Président de la République, Chef de l'Etat a mis sur pied l'Initiative 3N, un programme novateur qui fait désormais école dans la sous-région et dont le Premier ministre a longuement parlé dans son discours (dont nous publions ci-dessous l'intégralité).

« Mesdames et Messieurs,
Je voudrais très respectueusement vous apporter tout d'abord le message de fraternité et d'amitié de Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, qui n'ayant pu être à vos côtés pour ce grand rendez-vous, m'a chargé de vous transmettre ses souhaits de pleine réussite à la présente réunion dont l'intérêt pour mon pays est de la plus haute importance.

Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement,
Distingués Délégués, Mesdames et Messieurs,
La rencontre d'Addis Abéba, en raison de ses nobles ambitions, fera certainement date dans les annales des rencontres visant à éradiquer la faim. Elle vise en effet à asseoir un partenariat international afin de mobiliser la volonté politique, le leadership et l'engagement des dirigeants africains et internationaux autour des politiques et programmes destinés à éliminer la faim sur notre continent. Du reste, la fin de la faim est assurément une question d'engagement politique réaffirmé, comme nous le démontre notamment l'audacieux exemple brésilien et son option de « Faim Zéro ».

Au Niger, nous sommes convaincus que notre humanité dispose des bras valides, des terres fertiles, des moyens techniques et scientifiques et des ressources financières nécessaires à cela. C'est pourquoi mon pays souscrit à toute initiative visant à réduire, puis à éradiquer la faim dans le monde. Pays sahélien aux trois quarts (3/4) désertique, le Niger connaît depuis des décennies des sécheresses récurrentes qui contrarient dramatiquement ses efforts visant à assurer sa sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Au cours des 50 dernières années, le Niger a enregistré des déficits céréaliers très fréquents ; une année sur deux en moyenne, l'insécurité alimentaire chronique touche 80 % de la population, essentiellement rurale et la malnutrition chronique affecte 44% des enfants de moins de 5 ans. Face à ces durs constats et au delà des solutions d'urgence, mon pays s'est engagé depuis deux ans, sous la direction et la forte implication personnelle du Président de la République S.E.M Issoufou Mahamadou, dans une voie novatrice en s'attaquant véritablement aux causes structurelles de l'insécurité alimentaire. Le défi est de taille. Mais notre ambition reste noble, à l'image de notre ferme détermination. Tous les Nigériens, pensons-nous, doivent être en mesure d'accéder quotidiennement et dans la dignité à la nourriture en quantité et en qualité suffisante pour répondre à leurs besoins nutritionnels de base et préserver leur santé. Pour cela, nous nous sommes engagés à bâtir la résilience des populations les plus vulnérables à l'insécurité alimentaire.

Notre objectif à terme est que, plus jamais, sécheresse ne soit synonyme de famine. Loin d'être un simple slogan, c'est au contraire l'expression d'une détermination et d'un engagement politique avéré du Président de la République. C'est pourquoi nous avons doté notre pays d'une politique hardie de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de développement agricole durable à travers l'adoption en avril 2012 de l'Initiative 3N : «les Nigériens
Nourrissent les Nigériens ».

Mesdames et Messieurs
L'Initiative 3N est constituée d'une stratégie et de plusieurs programmes qui tout en proposant des réponses appropriées aux situations d'urgence et de précarité économique auxquelles une frange importante de notre population est très souvent confrontée, ambitionne à terme d'éradiquer la faim au Niger, par l'élimination des causes structurelles de l'insécurité alimentaire.
Cette initiative qui s'intègre parfaitement au Programme Détaillé pour le Développement de l'Agriculture en Afrique (PDDAA), a fait l'objet d'une Table ronde des partenaires du Niger en novembre 2012 à Paris et a été favorablement accueillie en raison de sa pertinence, de son originalité et de sa noblesse. Pour sa mise en œuvre, des annonces de contribution ont été enregistrées pour un montant de 2 milliards de dollars US pour la période 2012 – 2015. C'est le lieu pour moi, au nom du Président de la République, Chef de l'Etat, du gouvernement et du peuple nigérien de remercier nos partenaires pour l'attention toute particulière qu'ils accordent à l'Initiative 3N.

Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement,
Distingués Délégués, Mesdames et Messieurs,
Notre rencontre d'aujourd'hui, comme je le disais plus haut, doit faire date dans les annales des rencontres pour lutter contre l'insécurité alimentaire. Pour cela, elle se doit de viser dans le concret, l'urgence et la durée. En effet en dépit des progrès notables enregistrés par les pays africains dans la lutte contre la faim et l'extrême pauvreté grâce notamment à la mise en œuvre des programmes nationaux d'investissement agricole élaborés dans le cadre du NEPAD et avec le soutien de l'Union africaine et de la communauté internationale dont la FAO, il y a encore 239 millions de personnes malnutries en Afrique – soit près d'un quart de la population du continent. C'est dire tout l'enjeu de la présente réunion. Un enjeu assurément vital pour des millions et des millions de nos compatriotes Africains qui savent désormais que l'Afrique a les bases nécessaires pour trouver des solutions durables au problème de la faim. Ce que ces compatriotes attendent de nous, c'est la fin de la faim. Cela passe inévitablement par un engagement politique réaffirmé, matérialisé par des mesures audacieuses, des actions concrètes et des réalisations conséquentes. Mais pour cela, nous nous devons non seulement d'agir ensemble et avancer dans la même direction, mais aussi et surtout coordonner et harmoniser nos initiatives, valoriser les expériences réussies, dans un esprit de solidarité et de complémentarité. Le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) offre le cadre adéquat pour cela et cette heureuse initiative de l'Union Africaine, la FAO et l'Institut Lula pour éliminer la faim est une belle opportunité. Je demeure convaincu qu'avec cette volonté politique solide qui anime ses dirigeants, l'Afrique relèvera le défi d'éradiquer la faim de manière durable.

Excellences, je vous remercie de votre aimable attention ! »

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