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Commentaire : Paix, sécurité et solidarité
Publié le lundi 29 septembre 2014   |  Le Sahel


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© AFP par DR
Le sommet de l`ONU sur le climat
Mardi 23 Septembre 2014. Nations Unies à New York. Les dirigeants du monde entier se réunissent pour un sommet de l`ONU sur le climat visant à donner un nouvel élan aux négociations internationales sur le réchauffement climatique.


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C’est un discours tranchant et retentissant, aussi bien par la pertinence des sujets abordés que par la résonnance des mots, que le Président Issoufou Mahamadou, a prononcé, jeudi dernier, lors du débat général de la 69ème session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies.

Rebondissant sur le thème du débat général, à savoir : « Réaliser et mettre en œuvre un Programme transformateur du développement pour l’après 2015», le Chef de l’Etat est allé plus en profondeur du thème retenu en pointant du doigt les entraves qui pèsent sur la marche normale du monde, des préoccupations majeures du moment pour lesquelles, il est allé droit au but en demandant à la communauté internationale d’y apporter des solutions urgentes et décisives.

Selon la vision du Président Issoufou Mahamadou, pour gagner le pari de la mise en œuvre efficiente d’un programme transformateur du développement dans le monde, il faudrait alors adopter une démarche pragmatique. Il s’agit, en termes plus clairs, d’identifier les maux qui minent les efforts de développement dans le monde contemporain, puis de les attaquer à la racine. Et ces maux, il les résume en quelques mots : crises sociopolitiques, extrémismes religieux, conflits armés, terrorisme, criminalité transfrontalière, revendications identitaires, problèmes de développement, effets du changement climatique et pandémies comme celle provoquée actuellement par le virus Ebola.

Ce sont là, a dit le Président Issoufou, les questions les plus cuisantes qui doivent interpeller l’ensemble des acteurs de la communauté internationale.

Tout en édifiant l’assistance sur la corrélation qui existe entre les crises sécuritaires ambiantes et l’aggravation de la pauvreté dans le monde, le Chef de l’Etat a estimé que pour «relever les défis de la promotion de la paix, de la stabilité, de la sécurité et du développement, il faut renforcer davantage l’esprit de partage et de solidarité». C’est en ce sens qu’il a affirmé que l’agenda post 2015 sera dominé par les « 3D » : Défense (sécurité), Démocratie, Développement. ET il va plus loin en déclinant la stratégie appropriée qu’il importe d’adopter pour anéantir les actions nocives de toutes les hordes de marchands de la terreur qui rêvent de régner sur le monde : « il faut changer de paradigme ; passer du paradigme de la guerre conventionnelle au paradigme de la guerre au sein des populations ».

Pour les cas précis des pays voisins du Niger, à savoir la Libye, le Nigeria et le Mali, le Président Issoufou Mahamadou a livré un véritable message de plaidoyer invitant la communauté internationale à leur apporter son indispensable solidarité. Parlant du cas précis de la Libye, il a attiré l’attention des uns et des autres sur le danger de laisser le cours actuel des événements en l’état. De ce fait, il a exhorté la communauté internationale à s’armer de courage pour «changer radicalement de perspective et d’agir de façon à faire droit à la seule aspiration du peuple libyen à vivre en paix». Idem pour le Nigeria voisin où, il a appelé à une plus forte mutualisation des efforts des pays voisins en vue de contenir l’agressivité et la barbarie perpétrées par le groupe Boko Haram.
Toujours est-il que, a souligné SE. Issoufou Mahamadou, en Afrique comme partout ailleurs, « la sécurité du monde ne pourra être assurée que par des Etats dotés d’institutions démocratiques fortes et stables. Le programme post 2015 doit en faire une de ses priorités ».

Voilà pourquoi le Président Issoufou Mahamadou a plaidé en faveur d’une solidarité internationale plus active. Car, a-t-il averti, la sécurité du monde ne pourra pas être garantie tant que persisteront les inégalités. Dénonçant les inégalités des échanges entre les nations et les inégalités des revenus au sein des nations, le Président Issoufou a martelé qu’elles « sont moralement inacceptables et économiquement inefficaces». Cependant, sur toutes les questions abordées, l’optimisme reste de rigueur : «Je fonde l’espoir que nous parviendrons à construire un monde plus juste et plus humain », a conclu le Chef de l’Etat.

Ainsi énoncés du haut de la tribune des Nations Unies, avec l’élégance et l’éloquence naturelle propres aux pensées bien conçues, ces mots ont eu tout leur pesant d’attention auprès de l’auguste auditoire.

Assane Soumana

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