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Fête de tabaski ou ’’fête du mouton’’ : Ambiance des préparatifs sur fond de dépréciation du prix du mouton ; Origine, sens et pérennisation d’un acte de foi
Publié le vendredi 3 octobre 2014   |  Le Sahel


Flambée
© Autre presse par DR
Flambée des prix du mouton sur le marché


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Dimanche prochain, la communauté musulmane du Niger célèbrera, Inchah Allah, l'Aid Al Adha ou Aïd el-Kébir, littéralement traduit, ''la fête du sacrifice'' ou ''la grande fête''. En effet, c'est la fête la plus importante de l'Islam. Elle est aussi appelée Tabaski en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale.

Ce jour, correspondant au dixième jour du mois de Dhul-Hijja, dernier mois du calendrier lunaire musulman pendant lequel s'effectue le grand pèlerinage, chaque croyant, ayant les moyens, est tenu de sacrifier un animal ''hallal''. Mieux, l'Aid al Kébir offre à chaque musulman l'occasion de méditer sur la conduite exemplaire d'Annabi Ibrahim (Paix sur Lui) et sa famille, considéré en Islam comme l'Ami d'Allah, un exemple de piété et de soumission à Allah et une référence de l'Ihsaane (la perfection).

En rappel, c'est ce jour-là, dixième jour de Dhul-Hijja, qu'Allah avait demandé à Annabi Ibrahim de sacrifier son fils. Un commandement qu'il exécuta dans une complète soumission à son Créateur. Allah, cependant, dans Son Infinie Bonté, choisit d'épargner l'enfant à qui il substitua un bélier qui fut sacrifié. De cet acte de totale soumission, vient que les musulmans qui en ont les moyens accomplissent ce rituel, et distribuent la viande préparée aux pauvres et aux nécessiteux. Chaque famille, dans la mesure de ses moyens, immole un animal en l'égorgeant couché sur le flanc gauche, la tête tournée vers la direction de La Mecque. L'animal à sacrifier, ainsi que son immolation, comprennent des règles précises qui soulignent la nature de l'animal, ses caractéristiques, et aussi le respect qui est dû à l'animal, à qui il faut épargner une longue souffrance.

Dans le Coran, à la Sourate 22 (''Al Hijj'' ou ''Le Pèlerinage à la Mecque''), verset 37, il est dit que Dieu n'a nul besoin de chair et de sang: ''Ni leurs chairs, ni leurs sangs n'atteindront Dieu. Mais ce qui L'atteint venant de vous, c'est votre piété'', cette piété du Prophète Ibrahim qu'Allah a voulu éprouver en lui demandant de sacrifier son enfant. En se conformant à la volonté divine, le Prophète Ibrahim a montré que son amour pour Allah, l'Unique, était plus fort que son amour pour son fils. L'épreuve concernait certes Ibrahim (Paix sur lui), mais sa réalisation était aussi tributaire du consentement de son épouse et de celui de son fils unique. Allah s'adresse ainsi au détenteur de l'autorité dans la famille pour éprouver son obéissance au Seigneur, et dans le même temps, éprouve l'obéissance de la femme à son mari et celle de l'enfant envers ses parents. Malgré leur différence d'âge, de statut, de sexe et d'intérêt dans l'épreuve, ils se soumirent tous, sur un pied d'égalité à la volonté de Dieu: le père exprima sa détermination à accomplir le sacrifice, l'épouse et mère le soutint et l'enfant se montra obéissant et endurant. Tous dans la complémentarité, acceptèrent le principe du sacrifice de leur vie, de leur chair, de leur sang et de leur amour pour plaire à Allah et répondre à Son appel.

Selon les exégètes donc, la première leçon de cette entière soumission est que ''la foi n'est authentique que dans la soumission à une volonté qui dépasse les seules vues humaines. Tout comme il nous arrive des accidents que nous ne souhaitons pas, des malheurs qui nous affligent, Dieu peut ainsi nous soustraire un être cher pour nous conduire à Lui. Il faut aimer Dieu de tout notre cœur et placer son amour au-delà de tout autre amour. C'est là la quintessence du message de tous les Prophètes''.

Le 2ème enseignement disent-ils, est que ''Allah, dans son infinie miséricorde, n'a jamais eu le dessein de voir se réaliser le sacrifice du fils qu'Annabi Ibrahim a tant chéri. Derrière la volonté inflexible du Tout Puissant, se trouve aussi son amour incommensurable pour sa création''. Aussi, indique un érudit des écrits coraniques, ''tout comme la loi qui s'exprime à travers le verbe révélé peut être terrible pour nous, il convient d'observer qu'au-delà de son application ultime, il reste une place pour le pardon et la miséricorde''.

L'Aid El Kébir est donc d'une grande richesse, car elle nous permet de comprendre de façon pratique le sens de la soumission à Dieu, la dimension d'une miséricorde lumineuse, qui épargne les hommes et les invite au partage. Selon certains soufis, ''l'enfant est le symbole de l'âme. C'est donc son "moi" qu'Allah demanda à Annabi Ibrahim d'immoler, cette âme prophétique élevée, certes, mais encore capable d'amour pour un autre que Dieu. Or, afin d'être investi pleinement de l'intimité divine, Annabi Ibrahim doit vider son cœur de tout attachement aux créatures''. D'ailleurs, indiquent-ils, ''l'épisode du sacrifice suit immédiatement un passage où l'on voit Abraham détruire les idoles adorées par son peuple (84-98). Dans son cas, la réalisation ultime de l'Unicité (Tawhîd) supposait la destruction de tout penchant naturel, de tout résidu égotique, forme subtile d'idolâtrie. Aussi, si le sacrifice animal garde aujourd'hui toute sa pertinence, et si le partage et le don de la viande perpétuent l'hospitalité sacrée d'Annabi Ibrahim, il importe de ne pas perdre de vue le sens premier du sacrifice: la purification intérieure.

Selon un hadith rapporté par Boukhari, le Prophète Mohamed (PSL) a dit, en immolant le premier animal: ''Bismillah, Allahou Akbar ! Celui-ci est pour Mouhammed et sa famille''; en immolant le second, il a dit : ''Bismillah, Allahou Akbar ! Celui-là est pour quiconque reconnaît que j'ai transmis le message d'Allah et qui retrouve son Seigneur sans rien lui associer''.

Il nous appartient par conséquent d'œuvrer pour faire partie de cette seconde catégorie et bénéficier des avantages de ce sacrifice exaucé qu'aucun autre sacrifice ne saurait égaler en baraka.

Tchirgni Maïmouna

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